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La Thaïlande : entre paysages de cartes postales et situation de «guerre»

2 août 2025

Le pays est connu pour ses paysages de carte postale.

Les affrontements entre le Cambodge et la Thaïlande ont fait une vingtaine de morts en Thaïlande et une dizaine de décès au Cambodge. Plus de 138 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140 000 Cambodgiens ont fait de même, d’après Phnom Penh. Les autorités des deux pays considèrent le conflit, qui est monté d’un cran ces derniers jours, comme étant l’épisode le plus meurtrier en près de 15 ans.

Il y a ces paysages somptueux avec ces sites historiques : le Grand Palais de Bangkok, qui abrite le temple du Bouddha d’Émeraude, les temples antiques, dont beaucoup sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ces ruines témoins de l’histoire, ou encore ces parcs célèbres, comme celui de Sukhothai, entre autres. Il y a également ces plages paradisiaques et ces îles, qui offrent une expérience et des souvenirs inoubliables pour les voyageurs : Phuket et Pattaya, entre autres, connues pour leurs superbes plages et leur vie nocturne animée, Koh Samui, paradis pour les aventuriers sous-marins, avec ses eaux claires et ses récifs coralliens vibrants, sans oublier Krabi, abritant certaines des plus belles îles de Thaïlande, comme les îles Phi Phi et Railay Beach.

Il y a aussi ces attractions de rêve, cette façon de vivre locale, comme les marchés nocturnes, toujours animés et colorés, proposant de la cuisine de rue très variée et réputée, ainsi que de l’artisanat local. Et impossible de rater les sanctuaires d’éléphants, qui offrent une alternative humaine au tourisme traditionnel des éléphants, et les festivals et autres événements, qui sont des rendez-vous incontournables, comme le Nouvel An thaïlandais (Songkran) ou encore le Festival des lanternes (Loi Krathong). Et que dire de cette nightlife festive, dansante, vibrante, ensorcelante... La Thaïlande, pays mythique aux atouts touristiques incontournables, souvent référencés et ayant décroché plusieurs prix et reconnaissances, notamment dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie, de l’agriculture, du bien-être animal et des ressources humaines, est souvent citée pour son environnement de carte postale.

Mais la Thaïlande, le pays du sourire, c’est aussi, hélas, des affrontements entre les troupes thaïlandaises et cambodgiennes à la frontière des deux pays. Cette guerre vient ainsi entacher l’image de pays paradisiaque qui accueille de plus en plus de visiteurs du monde entier. Selon des informations des agences de presse internationales, les deux camps ont échangé des tirs le jeudi 24 juillet. De là, les choses se sont envenimées. La Thaïlande pointe du doigt le Cambodge et l’accuse d’avoir tiré des roquettes sur un village thaïlandais et d’avoir attaqué un hôpital. Bangkok a ainsi mené des frappes aériennes sur des cibles militaires cambodgiennes. Le Cambodge, qui a dégradé ses relations avec la Thaïlande, l’accuse d’avoir utilisé une «force excessive». La tension est donc montée d’un cran lorsque les forces thaïlandaises et cambodgiennes ont échangé des coups de feu à six points de passage de la frontière : Prasat Ta Muen Thom, Prasat Ta Kwai, Chong Bok, Khao Phra Wihan (Huai Ta Maria/Phu Ma Kheua), Chong An Ma et Chong Jom. Les habitants de plusieurs de ces villes frontalières voisines ont alors dû fuir leurs maisons par crainte d’une nouvelle escalade.

«On est vraiment concernés par ce qui se passe, surtout avec la mort des civils innocents. Ces gens-là travaillaient tranquillement lorsque les missiles ont explosé», nous confie notre compatriote Kooshal Tengry.

Ces dernières années, la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge a connu des tensions périodiques, souvent dues à des désaccords territoriaux de longue date. Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est se sont donc engagés dans ce que les autorités des deux pays considèrent comme étant l’épisode le plus meurtrier en près de 15 ans d’un différend territorial au long cours qui dure depuis des années. En effet, le conflit remonte à plus d’un siècle, lorsque les frontières des deux nations ont été tracées après l’occupation française du Cambodge. Durant ces deux derniers mois, les deux pays ont été sur le qui-vive et chacun a imposé des restrictions frontalières à l’autre. Le Cambodge a également interdit les importations en provenance de Thaïlande, comme les fruits et les légumes, et a cessé d’importer de l’électricité et des services Internet. Les deux pays ont aussi renforcé la présence de troupes le long de la frontière ces dernières semaines.

Les récents affrontements ont marqué une escalade du conflit entre les deux voisins, et celui-ci, qui a ébranlé les touristes et autres visiteurs sur la question de la sécurité dans le pays, a, hélas, fait au moins une trentaine de morts et provoqué le déplacement de 200 000 personnes suivant les échanges de tirs, les bombardements et les frappes aériennes. Les deux pays ont, bon gré mal gré, demandé à leurs citoyens vivant près de la frontière d’évacuer la zone, car des témoins racontent la tenue d’intenses combats. «C’était chaud autour de la frontière. Les soldats étaient sur le pied de guerre», nous confie Kooshal Tengry, un compatriote installé en Thaïlande.

Bien que l’actualité montre en continu la situation entre les deux pays et les instabilités à la frontière de son pays d’adoption, les choses, assure notre compatriote, étaient sous contrôle dans d’autres parties du pays. «La situation à Bangkok est cool. On suit bien évidemment l’évolution des choses. Tout le monde se sent concerné, même si on est loin. Déjà qu’on est passés récemment par un tremblement de terre, et là on s’est retrouvés à suivre cette guerre qui sort de nulle part», ajoute Kooshal.

«En sécurité» mais «concernés»

Les autorités thaïlandaises ont confirmé que la situation à la frontière, après les récents affrontements, est sous contrôle. Elles ont précisé que celle-ci est surveillée de près et que des mesures sont prises pour garantir la sécurité des citoyens et des voyageurs. L’Office du tourisme a notamment alerté les agences de voyages que «plusieurs sites proches de la frontière sont temporairement fermés. Parmi eux, les parcs historiques de Phanom Rung et de Prasat Mueang Tam, dans la province de Buri Ram, restent inaccessibles jusqu’à nouvel ordre. Les principales destinations touristiques telles que Bangkok, Chiang Mai, Phuket, Samui, Krabi, Pattaya ou Ayutthaya accueillent les visiteurs sans restriction et dans des conditions sécurisées».

L’aspect sécuritaire en Thaïlande se retrouve bien évidemment au cœur des préoccupations. Kooshal Tengry suit ainsi de très près le conflit. «On se sent vraiment en sécurité, mais on est aussi vraiment concernés par ce qui se passe, surtout avec la mort des civils innocents. Ces gens-là travaillaient tranquillement lorsque les missiles ont explosé. Je suis constamment scotché et connecté à mon téléphone. Je suis l’actualité sur le média Bangkok Post», nous dit Kooshal.

Après cinq jours d’affrontements meurtriers et des pourparlers en Malaisie, la Thaïlande et le Cambodge ont convenu, le lundi 28 juillet, d’un cessez-le-feu «inconditionnel», a annoncé le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim. «Le Cambodge et la Thaïlande sont parvenus à un accord commun prévoyant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel», a-t-il assuré aux journalistes, après trois heures de discussions avec ses homologues des pays concernés. Toutefois, le «cessez-le-feu» serait considéré comme fragile, car la Thaïlande a, ces derniers jours, accusé le Cambodge de l’avoir violé. La situation est suivie de très près par les autorités des deux pays. Entre ses paysages de carte postale et le conflit qui ébranle le pays, la Thaïlande s’est retrouvée, ces derniers jours, plus que d’habitude sous les feux des projecteurs...

Choc et consternation après une explosion dans une usine de feux d’artifice

Le pays est à nouveau secoué par un autre drame. Au moins neuf personnes ont été tuées dans l’explosion d’une usine de feux d’artifice dans le centre de la Thaïlande, le mercredi 30 juillet. C’est ce qu’ont annoncé les autorités locales. L’explosion a eu lieu dans la province de Suphan Buri, à environ 95 kilomètres au nord-ouest de Bangkok, au cœur de la région rizicole centrale du pays. La Samerkun Suphan Buri Rescue Foundation fait état de neuf décès. Durant la semaine écoulée toujours, le lundi 28 juillet, un homme a tué cinq personnes avant de se donner la mort, au marché Or Tor Kor, dans le district de Chatuchak à Bangkok, attraction très populaire en Thaïlande. Peu de temps après avoir commis son forfait, le tireur a été retrouvé sans vie sur un banc à l’intérieur du bâtiment du marché. Les enquêteurs ont trouvé sur lui une carte d’identité et un permis de conduire au nom de Noi Praidaen, un homme de 61 ans originaire du district de Khong, dans la province de Nakhon Ratchasima. L’enquête se poursuit.

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