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Par Elodie Dalloo
26 mai 2025 13:00
Les faits se seraient produits en avril 2024, mais ce n’est que ce samedi 24 mai qu’une vidéo de séquestration, dans laquelle on voit une femme les mains ligotées subir des violences, a fait le tour des réseaux sociaux, des images ayant permis de faire progresser cette enquête. Réactions.
Une vidéo choquante fait actuellement le tour des réseaux sociaux. Sur ces images, on voit une femme les mains ligotées et immobilisée par un homme dans un véhicule alors qu’un autre filme la scène. On peut même entendre la voix d’une autre femme en arrière-plan encourageant leurs actions. Il semblerait que ses agresseurs l’auraient enlevée et auraient tenté de lui soutirer des informations après avoir été victime d’une escroquerie de la part de l’un de ses proches. L’un de ses assaillants, peut-on entendre, menace même de la violer si elle ne les mène pas à cet individu. La vidéo, devenue rapidement virale, n’a pas manqué de susciter plusieurs réactions. Dans un communiqué émis ce samedi 24 mai, la police indique que l’affaire remonte à avril 2024 et qu’une enquête est déjà en cours.
La ministre de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Arianne Navarre-Marie, n’y est pas restée insensible. Dans un communiqué émis en ce sens ce samedi 24 mai, elle condamne avec force de tels actes. «Je suis profondément choquée de ces images de violences physiques et psychologiques infligées à cette femme. J’ai appris que la police enquête sur ce cas depuis l’an dernier. Des actions sont en cours. Je lance un appel au public ; la justice populaire n’est pas une option. Ki enn dimounn finn fer ou pann fer, nou pa gagn drwa ranplas bann otorite konpetan. Les lazistis fer so travay, les bann otorite fer zot travay. Pa ezite denons bann akt parey, ki li kont enn fam, enn zom ou enn zanfan. Mo minister pou fer le neseser ek pran bann aksion ki bizin.»
Dans une publication partagée sur sa page Facebook ce samedi 24 mai, Deonarain Lokee, activiste et ex-président de la Mauritius Vegetable Planters’ Association, évoque aussi cette affaire. Il dit avoir partagé la vidéo le matin-même et allègue que plusieurs personnes auraient été victimes d’escroquerie de la part de l’époux de cette femme, des vols s’élevant, selon lui, à plus de Rs 2 millions. «Madam-la, limem ki ti pe ramas tou larzan kokin. (…) Bann viktim inn met plizier case kont sa misie-la. Zame lapolis inn pran okenn aksion. (...) Seki finn fors bann viktim pran lalwa dan zot lame. Ena case eskrokri kont sa de personn-la ek ankor pe fer lanket.» Il s’interroge : «Eski ti bizin ena sa kalite sekestrasion-la ? Si lapolis ti fer so travay bien, eski ti pou ena sa sitiasion-la ? Pran lalwa dan so lame, li ilegal, me inaksion lapolis, eski li pa ilegal ?»
Calvaire
La travailleuse sociale Jenssy Sabapathee s’est également exprimée. Elle dit s’être entretenue avec la victime après que cette vidéo a été partagée sur la toile. Celle-ci lui aurait raconté le calvaire subi. La travailleuse sociale avance que «son mari est un escroc depuis des années ; elle m’a raconté ce qu’elle a vécu à cause de lui. Comme nous pouvons le constater dans la vidéo, ces hommes ont menacé de la violer, mais ils auraient aussi menacé de s’en prendre à sa fille. Bien qu’elle ne vive plus avec son époux, elle a continué à être victime de menaces à cause de ses escroqueries. Depuis, sa fille et elle vivent dans la peur». Toujours selon Jenssy Sabapathee, la victime aurait porté plainte contre ces hommes l’an dernier au poste de police de Quatre-Bornes, mais aucune arrestation n’avait pu avoir lieu jusqu’à ce samedi 24 mai. D’après nos recoupements d’informations, il semblerait que le partage de cette vidéo sur les réseaux sociaux ait grandement contribué à faire progresser cette enquête.
D’après une source, les Casernes centrales ont confirmé deux arrestations en lien avec cet incident. Il s’agirait de celle de l’homme aperçu dans la vidéo, assis sur la femme et la violentant, ainsi que la femme dont la voix est audible en arrière-plan pendant la scène. La police confirme qu’une plainte avait bien été déposée l’an dernier mais que les suspects n’avaient pas pu être identifiés. Grâce à cette vidéo devenue virale, les enquêteurs sont parvenus à mettre la main sur deux suspects tandis que d’autres sont activement recherchés. L’enquête suit son cours.
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