L’ADSU épingle une nouvelle fois Ricardo Agathe

Agression, possession de drogues, blanchiment d'argent ; Ricardo Agathe n'en est pas à ses premières frasques. Ce mardi 18 mars, il a, une nouvelle fois, été appréhendé, en compagnie de deux acolytes, en possession d'une grosse quantité de drogue. Récit.

Il semble collectionner les frasques. Déjà connu des services de police pour divers délits, notamment pour possession de drogue, Ricardo Agathe se retrouve une nouvelle fois dans de sales draps. Une opération de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), dans la soirée du mardi 18 mars, a conduit à l’arrestation de cet habitant de Le Cornu, Ste-Croix, ainsi que celles de deux complices. Il était environ 21 heures ce soir-là lorsque les limiers de l’ADSU ont intercepté la voiture blanche à bord de laquelle se trouvaient les trois suspects aux abords de la rue Rouillard, à Baie-du-Tombeau. Soumis à une fouille minutieuse, une grosse quantité de drogue a été retrouvée en leur possession.

Au moment des faits, Ricardo Agathe, qui se présente officiellement comme un marchand de fruits, était en compagnie d’une femme de ménage de 39 ans, habitant à la même adresse que lui, et d’un homme de 34 ans, un électricien également domicilié à Ste-Croix. C’est dans le sac retrouvé en possession de la trentenaire, portant l’inscription SFR Réunion, que les officiers ont découvert les stupéfiants. Au total, 1 293 grammes d’héroïne, d’une valeur marchande estimée à près de Rs 20 millions, ont été retrouvés. Ce même sac renfermait également une balance électronique, soupçonnée d’avoir servi à la pesée de la drogue, et un téléphone satellite de la marque Iridium, souvent utilisé par des trafiquants pour éviter de se faire prendre. Placés en détention policière, ils ont comparu devant le tribunal le lendemain sous une accusation provisoire de trafic de drogue. La police a objecté à leur remise en liberté.

Des trois suspects, les enquêteurs s’intéressent davantage à Ricardo Agathe, qui a déjà un lourd casier judiciaire. En 2009, il avait été arrêté une première fois en possession de 329 comprimés de Subutex. Deux ans plus tard, la police lui a à nouveau passé les menottes lorsqu’il avait tenté d’agresser deux Mozambicains à l’aéroport. Les années suivantes, il s’est fait coffrer à plusieurs reprises avec de grosses sommes d’argent : Rs 700 000 lors d’une perquisition de sa maison, Rs 3,4 millions dissimulées dans sa voiture, puis Rs 2,7 millions qu’il avait cachées dans sa salle de bains. Il a eu l’Independent Commission Against Corruption à ses trousses en 2017 et ses biens ont été gelés. Cela n’empêche qu’en 2019, il a été à nouveau épinglé lors d’un exercice de livraison contrôlée de l’ADSU, opération mise sur pied après l’arrestation d’une mule sud-africaine en possession de 314 grammes d’héroïne. Son nom a même été balancé à la commission d’enquête sur la drogue comme trafiquant notoire.

Les enquêteurs de l’ADSU n’écartent pas la possibilité que la marchandise saisie cette fois-ci serait arrivée dans l’île par voie maritime, d’où la présence du téléphone satellitaire. Une enquête est en cours afin d’identifier d’autres complices.