Le monde en prière pour le pape François

C’est une actualité qui est suivie de près. Le 14 février, le souverain pontife a été admis au Gemelli, une polyclinique de Rome. Il a d’abord été hospitalisé pour une bronchite, mais le Vatican a, par la suite, annoncé qu’il souffrait d’une «infection polymicrobienne des voies respiratoires». Et le 18 février, le Saint-Siège devait annoncer que le pape était atteint d'une pneumonie touchant les deux poumons avec un tableau clinique «complexe». Les fidèles du monde entier sont depuis en communion de prières...

Les yeux du monde sont plus que jamais tournés vers Rome ces derniers temps. Car l’état de santé du pape François, 88 ans, est, de par son rayonnement, suivi de très près par des habitants de plusieurs pays... Et quand le saint-père se retrouve hospitalisé, cela suscite de vives inquiétudes. Selon une enquête internationale qui date de quelques années, François est un pape «mondialement populaire». L’enquête soulignait ainsi que 54% de la population mondiale a une opinion favorable sur le chef de l’Église catholique. «Le pape François est un leader qui dépasse sa propre religion, soulignait notamment le sondeur canadien Jean-Marc Léger, président de Win-Gallup international. Notre étude montre qu’une large majorité de citoyens dans le monde, d’appartenances religieuses différentes et de toutes régions, en ont une image favorable.»

Et c’est pour toutes ces raisons, entre autres, que les fidèles à travers le monde sont préoccupés depuis qu'ils ont appris que Papa Francisco était malade. L’évêque de Rome avait été initialement hospitalisé le 14 février pour une bronchite qui a, par la suite, évolué en pneumonie : une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Cette information a encore plus inquiété ceux qui suivent le saint-père. L’état de santé du «successeur de l’Apôtre Pierre» s’était dégradé durant son hospitalisation avec «une crise asthmatique prolongée» et des problèmes hématologiques ayant requis une transfusion sanguine, ce qui avait encore plus tenu en haleine de nombreux fidèles à travers le monde. Le service de presse du Vatican devait alors, dans une communication, utiliser pour la première fois, le terme «critique» en parlant de l'état de santé du pape François : «Le saint-père reste dans un état critique, même s’il n’est pas hors de danger...»

À l'heure où nous mettions sous presse, son état de santé était suivi de très près. Le pape François a été victime d'une nouvelle «crise respiratoire isolée» ce vendredi 28 février, à l'hôpital Gemelli, à Rome. «Cet après-midi, (...) le saint-père a présenté une crise isolée de bronchospasme qui a toutefois entraîné un épisode de vomissements avec inhalation et une aggravation soudaine du tableau respiratoire», a déclaré le Vatican.

Ce samedi 1er mars, dans la matinée, le Vatican a à nouveau donné des nouvelles du Saint-Père. «La nuit s'est passée paisiblement, le Pape se repose», a communiqué la salle de presse du Saint-Siège. Si l’état de santé du pape suscite tant de préoccupations, c’est surtout parce qu’il a vite gagné, au fil des dernières années, une place spéciale dans le coeur de nombreux fidèles à travers le monde. Décrit comme un pape ouvert au dialogue, ses différentes actions et prises de positions ont favorisé sa popularité. En 2013, il avait ainsi surpris plus d’un suite à une déclaration destinée à la communauté LGBTQIA+. «S'il est gay et cherche le Seigneur, qui suis-je pour juger ?» avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Les exemples de son ouverture sont nombreuses et sa phrase «les femmes sont comme les fraises dans un gâteau, il en faut toujours plus», lancée devant les membres de la Commission de théologie, avait aussi interpellé.

«Personnalité de l’année»

Et sur plusieurs sujets – les homosexuels, et les divorcés remariés, entre autres –, il a souvent trouvé les mots qui ont touché... Voulant contribuer à la paix dans le monde, les conflits dans plusieurs pays sont aussi régulièrement au coeur des questions qui l’intéressent. Son côté paternel a également touché les cœurs. Et Papa Francisco ne rate jamais une occasion de surprendre. Bain de foule lors de certaines de ses apparitions, ou encore selfies avec des fidèles, l'évêque de Rome, prône l'image d'un pape qui est proche des gens ; un trait de sa personnalité qui lui a valu, en 2013, d'être élu «Personnalité de l’année» par le Time. Comme il véhicule aussi l'image d’un pape moderne, le magazine de mode masculine Esquire devait, pour sa part, le gratifier, il y a quelques années, du titre de «personnalité la mieux habillée de l’année»... 

Comme le pape s'est fait une place dans la vie de nombreux fidèles, son état de santé suscite bien évidemment de l’intérêt. En Italie, les communiqués du Vatican sont donc suivis de très près. «Je suis cette actualité à la télévision», nous confie notre compatriote Jean-Ruddy Château qui vit en Sicile et n’a pas pu passer à côté de cette information qui rythme les médias ces derniers jours.

Une autre Mauricienne, Mildred Prodano, a, elle aussi, suivi de très près ces derniers jours, l’évolution de santé du souverain pontife. «Il faut le reconnaître, le pape François a changé l’Église. Il s’est prononcé pour l’inclusion des personnes homosexuelles au sein de l’Église catholique, en ouvrant la bénédiction aux couples de même sexe. Il a aussi ouvert "ene tigit la port" aux divorcés et remariés pour recevoir la communion. Et il rend l’Église moins centrée sur le Vatican. Il a délégué davantage de décisions aux évêques», nous confie notre compatriote qui revient au moment de notre interview de l’église «pour prier» pour le pape.

«J’ai vécu cinq ans à Buenos Aires et j’ai connu le pape François là-bas, notamment quand il est devenu évêque et cardinal. Papa Francisco touche beaucoup les coeurs et a emmené du changement. Certes, il y a aussi les conservateurs auprès de qui il ne fait pas l’unanimité. On a prié pour lui à la messe. Les gens l’aiment beaucoup. Avant, on ne parlait pas beaucoup de plein de sujets. Il a fait des choses que les conservateurs n’ont pas aimées. Dans mon petit monde, on l’aime beaucoup. Il avait des problèmes à un poumon depuis très jeune. Il me semble qu'il a toujours eu des problèmes respiratoires par la suite», nous dit Mildred en évoquant son affection pour le saint-père et les soucis de santé de ce dernier ces derniers temps, tout en ajoutant : «Je l'ai toujours soutenu. On a encore besoin de lui. Il a besoin de résister. Avec ce qui se passe dans le monde avec les guerres, il a sa voix à faire résonner», précise Mildred qui, à l’heure où nous mettions sous presse, priait pour que le chef de l’Église catholique se remette au plus vite.

À Maurice, l'évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, a aussi invité les prêtres et les Mauriciens à prier pour le pape. «Que le Seigneur lui accorde force et réconfort, que la Vierge Marie veille sur lui, et que l’Esprit Saint le soutienne dans sa mission au service de l’Église et du monde. Que notre prière et affection entourent le pape François», souligne Jean-Michaël Durhône en communion avec le monde entier qui porte le saint-père dans ses prières...