Le temps d’un rendez-vous avec Eric Antoine

6 septembre 2018 15:19

Avec lui, on ne sait jamais à quoi s’attendre ! Alors qu’une table avait été soigneusement dressée à l’hôtel Le Canonnier Beachcomber pour sa conférence de presse, dans le cadre de son show prévu vendredi dernier, l’humoriste-magicien choisit de changer les choses et s’installe avec les journalistes. Et c’est autour d’une petite conversation empreinte d’humour qu’il se confie et parle de sa passion pour faire rire et faire rêver les gens. Première question, premier moment drôle. Comment a-t-il vécu la petite visite du cyclone Fakir ?

«Je l’ai vécu depuis ma chambre… Et sur le balcon, j’ai fait comme dans Titanic : je vole  (rires) !» confie-t-il, avant de prendre un ton sérieux, du moins pour quelques petites secondes. Car c’est plus fort que lui, les moments drôles reviennent souvent au galop : «C’est la 5e ou 6e fois que je viens à Maurice. J’ai l’impression que les cyclones vous visent souvent à côté. Ils passent, ils vous disent bonjour et ils s’en vont. Le nom de ce dernier cyclone, Fakir, je l’aime bien. Le jeu de mots que certains ont fait avec votre ex-présidente m’a surtout fait rire.»

L’artiste, qui a son humour chevillé au corps et qui ne rate pas une occasion de faire rire autour de lui – «Les gens, en France, croient que je suis venu travailler mais en réalité, je me détends» –, ne cache pas avoir eu un véritable coup de cœur pour notre île : «Il y a quelque chose de très fort dans l’île. Cette paix que vous avez entre les différentes religions, entre les différentes manières de vivre, on ne trouve cela nulle part ailleurs. Il y a chez les gens quelque chose de gentil et joyeux. On parle du Bhoutan comme le pays le plus heureux au monde mais pour moi, pour le moment, c’est Maurice.»

Même s’il compte aujourd’hui plusieurs années au compteur dans le monde du spectacle, il ne cache pas être stressé à chaque fois qu’il doit présenter un show : «Je suis toujours très stressé, surtout quand je me produis pour la première fois dans un pays.» Comment se prépare-t-il avant chaque scène ? «Partout où je vais, je me renseigne pour écrire quelque chose qui correspond au moment et au lieu où je me trouve. C’est le travail de base de tous les humoristes.» Et dans chaque spectacle – il a, à ce jour, près de 2 000 shows à son actif –, l’improvisation est présente : «Je suis un escroc honnête parce que j’improvise beaucoup mais j’improvise écrit. C’est-à-dire que j’ai plein de tiroirs dans lesquels j’ai rangé beaucoup d’improvisations et je les sors en fonction de la situation.» 

Sur scène, l’humoriste-magicien peut compter sur son épouse Calista Sinclair : «On a écrit et joué nos trois derniers spectacles ensemble. Le magicien que je suis, farfelu et bizarre, avait besoin d’une assistante aussi bizarre que lui. La position de la femme dans le monde de la magie est d’une tristesse absolue. C’est en général la potiche, en paillette, etc. C’est quand même l’image de la femme d’une grande misogynie. Il fallait qu’on trouve le personnage féminin qui soit l’équivalent de mon personnage masculin, un peu bizarre et déjanté, et le premier qu’on a trouvé, c’est le personnage de Barnard Black qui est habillé tout en noir et qui est persuadé qu’on ne le voit pas. Donc, cela permet que l’assistante devienne plus forte que le magicien.»

Celui qui est juré dans l’émission Incroyable Talent depuis trois ans dit avoir essayé d’emmener sa «folie absurde et bizarre» à cette production en acceptant de se joindre à cette aventure : «On repart cette année au combat pour remonter cette émission que j’adore et qui, je trouve, a des valeurs magnifiques de pluridisciplinarité en montrant des gens venus des quatre coins du monde. Cela me plaît bien. Et c’est incroyable car j’étais de l’autre côté du miroir et je sais exactement ce que vivent ces gens qui viennent pour montrer leur talent. On est donc en train de préparer la prochaine émission.»

Il promet donc de très belles choses car, avec lui dans les parages (de l’émission), on ne sait jamais à quoi s’attendre !