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Un habitant de Rivière-des-Créoles meurt après un accident

L’épouse de Seenauth Dawnath dénonce des zones d’ombre

7 décembre 2025

Seenauth Dawnath (en médaillon) a trouvé la mort sur un fameux «kare zon» qui se trouve sur la route principale non loin de chez lui.

La mort de Seenauth Dawnath, grièvement blessé dans un accident de la route à Rivière-des-Créoles, laisse une famille bouleversée et en quête de réponses. Entre blessures multiples, soupçons de pression policière et zones d’ombre survenu après le drame, ses proches réclament que la lumière soit faite. Récit.

Le décès de Seenauth Dawnath, 75 ans, plus connu comme Iswur, habitant de Bon Espoir Road, Rivière-des-Créoles, suscite l’inquiétude de ses proches. Le septuagénaire a rendu l’âme le 30 novembre à 14h30, quatre jours après un grave accident de la route survenu le 26 novembre alors qu’il circulait sur une bicyclette électrique. Selon la police, un véhicule Daihatsu rouge conduit par un homme de 57 ans, se serait retrouvé face aux deux-roues de la victime près de School Lane, Rivière-des-Créoles. Le conducteur affirme que le vélo «est apparu soudainement» devant lui avant l’impact. Il a été interpellé le jour du décès et placé en détention à Chemin-Grenier, avant d’être libéré sous caution. L’enquête se poursuit.

Mais la famille Dawnath apporte une version différente. Selon un fils, un camion était garé sur un «kare zon» à proximité d’une boutique. Un motocycliste aurait doublé le camion, suivi du septuagénaire. «Mo papa ti dir nou ki li pann remark loto la kan linn debouss lor main», confie un fils, affirmant que la voiture roulait en direction de Ferney. Grièvement blessé, le septuagénaire avait été admis à l’hôpital de Rose-Belle avec plusieurs fractures : la jambe droite broyée, des côtes et le bassin brisés, ainsi qu’une blessure à la tête. Son épouse, Narainee, 70 ans, se souvient : «Li pa ti pe kapav koze. Pa ti pe kapav mem touss li pou okip li». Le jour du drame, il revenait d’une livraison de lait frais à Camp-Carol, une activité qu’il faisait deux fois par jour.

Ancien éboueur des collectivités locales, il laisse derrière lui quatre fils et huit petits-enfants, dont la petite Alya qu’il chérissait particulièrement depuis 10 mois. Le couple était marié depuis 1972. «Mo misie inn mor divan nou mem dimans-la», lâche son épouse. La famille dénonce également le comportement de deux policiers le jour de l’accident. Selon elle, ces derniers auraient exercé des pressions pour un «arrangement» avec le conducteur, malgré l’état critique du septuagénaire. «Zot dir li antor ek ki bizin ranbours misie la so parbriz. Sa de la polis la ti obliz li retourn kot aksidan alor ki li pa ti pe kapav mem marse. Linn fer mo belfi Juice sofer loto-la Rs 6000. Nou ena prev. Se bwin apre ki linn al lopital kot li finn admet ziska linn mor laba mem», s’indigne Narainee.

Le vieil homme aurait également vécu un véritable calvaire à l’hôpital, selon son épouse. «Dokter normal ti donne mo bolom discharge apre aksidan. Enn ortopedis inn fer li admet apre akoz li ti ena plizir fraktir», affirme Narainee. L’autopsie conclut à une embolie pulmonaire. La septuagénaire est dans le flou total depuis le décès tragique de son epoux. «Nou anvi kone kifer sa de polisie la inn obliz mo misie tonb aranzman ek sofer loto-la alor ki li ti blese. Seki nou kone pena aranzman lamiab kan ena blese dan enn aksidan. Ena zimaz kamere lopital ek ousi pre ek plas kot mo misie inn fer aksidan la pou kone ki sa de la polis la sa», dit-elle.

Ses fils et elle attendent la fin des rites funéraires pour porter plainte officiellement à ce sujet. Le service de presse de la police confirme l’arrestation du conducteur et indique qu’aucune Diary Book Entry n’a été consignée initialement. Les enquêteurs cherchent à déterminer si la victime présentait vraiment des blessures visibles après l’accident et si les allégations de la famille concernant l’intervention policière sont fondées. Ils s’intéressent également à la vitesse du véhicule, la bicyclette ayant été traînée sur plusieurs mètres. De nombreuses zones d’ombre demeurent, et la famille espère que l’enquête permettra de faire toute la lumière sur les circonstances exactes du drame.

Quatre autres drames routiers

Nos routes se sont avérées particulièrement meurtrières en l’espace de quelques jours seulement. Quatre autres personnes ont trouvé la mort dans des circonstances d’une extrême gravité. Ce vendredi 5 décembre, les forces de l’ordre ont fait état de deux décès suite à des accidents de la route. Vers 8 heures, Manoda Mudali, une habitante de Surinam âgée de 67 ans, marchait aux abords de la rue George Guibert, à Floréal, lorsqu’elle a été renversée par un deux-roues au moment de traverser. Elle a été conduite à l’hôpital Victoria, à Candos, par le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU) mais a, hélas, fini par succomber à ses blessures au bout de quelques heures. Une autopsie a attribué son décès à des cranio cerebral injuries and ribs fracture. Le conducteur de la moto, âgé de 33 ans, a été appréhendé.

Le même jour, un autre drame routier a été répertorié dans les parages de Mont-Choisy. Nashib Parashnath, un habitant de Triolet âgé de 63 ans, circulait à moto aux abords de la route 20 Pieds vers 10 heures lorsqu’il a été renversé par une voiture. Blessé, il a été conduit à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, par le SAMU. Il a poussé son dernier soupir deux heures plus tard en succombant à un flail chest. Le conducteur de la voiture impliquée n’était pas présent lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux. Ce n’est qu’après avoir consulté un médecin à la Mediclinic de Triolet qu’il s’est présenté au poste de police. Ne se sentant pas bien, il a ensuite été conduit à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, où il a été admis. Il sera traduit devant le tribunal sous une accusation provisoire d’homicide involontaire lorsque son état de santé le permettra.

Le 3 décembre, en milieu d’après-midi, un accident d’une extrême gravité s’est produit sur la route de Deux Bras, à New Grove. Une moto est entrée en collision avec un camion de livraison. À l’arrivée des secours, le motocycliste, âgé de 27 ans, se trouvait coincé sous le véhicule lourd. Le médecin du SAMU n’a pu que constater le décès sur place. La chaussée était sèche au moment de l’accident. Aucun témoin indépendant ne s’est manifesté. Les deux véhicules ont été saisis pour enquête.

Le conducteur du camion a été soumis à des tests d’alcool et de drogues, tous négatifs. Il a néanmoins été placé en détention. L’autopsie a conclu à un décès causé par un choc fatal dû à des blessures multiples. Le 30 novembre, un travailleur étranger âgé de 43 ans, admis en clinique privée a rendu l’âme, cinq jours après un accident survenu à Médine.

La victime, un Bangladais se trouvait debout à l’arrière d’un camion lorsqu’elle a heurté une barre métallique. Le choc a été violent : l’homme a perdu connaissance et a été immédiatement transporté en clinique dans un état critique. L’autopsie a conclu à de graves lésions crânio-cérébrales.

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