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L’errance Garance

3 mars 2025

L’auteure évoque ses errances de maman pour faire garder ses enfants quand la météo estime qu’ils ne peuvent aller à l’école alors qu’elle doit aller au boulot.

Un cyclone qui tient en haleine toute une semaine ; ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu ça. Ce n’est de la responsabilité de personne, certes. Mais une question, pour moi, est importante suite à cet épisode. Elle fera naître une réflexion et mènera plus loin, je l’imagine. Comment imaginer que les enfants n’aillent pas à l’école, mais que les parents soient au travail ?

Comment penser qu’en 2025 que chaque duo parental – si ce n’est pas une aventure en solo ! – ait des systèmes d’aide, des plans B, des possibilités pour aller kit piti ? Pas tout le monde a cette chance d’être entouré et d’avoir du soutien dans la parentalité. Aujourd’hui, pour arriver à s’en sortir, les parents doivent tous les deux travailler. Pour joindre les deux bouts et avoir une vie décente, il faut les deux salaires. Il n’y a plus de grand-mères à la maison prêtes à se décarcasser pour ses petits-enfants, elles ont leur vie ! On ne pourra pas quitter les enfants bonavini, non plus. Un malheur est si vite arrivé. Qu’est-ce qui nous reste à nous, parents ? Le stress intense de devoir gérer, de devoir faire face. De trouver des solutions dans un monde qui n’en propose aucune. C’est tellement Gen-Z, non ? De se croire entitled… Mais bon !

J’entends dire : ben, les autres parents ils ont fait comment toutes ces années-là ? Ce n’est pas parce que c’est fait que ça veut dire que c’est la seule avenue ! C’est comme l’école qui finit à 14h30-15 heures et toi et ton partenaire, vous êtes au bureau et vous n’en sortirez pas avant 17 heures. Après, il faut compter les heures de transport : what do we do ? Après on s’étonne des burn-out, de la dépression des parents. De cette pression constante qui tombe sur nos épaules, de cette nervosité qui ne nous quitte plus. À quand des solutions durables et raisonnables pour les parents qui bossent ? Une nounou à Rs 175/heure, c’est possible pour certains, mais pas pour moi. Comme beaucoup d’entre vous.

Ne serait-ce pas possible qu’il existe des passerelles scolaires, des gardes-d’enfants institutionnalisées, comme dans d’autres pays, des endroits où les enfants d’un certain âge, bien sûr, se retrouvent sous la supervision d’adultes formés et responsables dans leur quartier (genre un catchment area). Un endroit pour faire ses devoirs, jouer aux jeux vidéo, discuter, faire des ateliers après les heures d’école et quand il n’y a pas école et que les parents doivent travailler. Être parent, c’est déjà beaucoup de responsabilités et d’angoisse. Mais être un parent qui travaille quand il y a cyclone classe 2, avis de forte pluie (etc), c’est vivre une pression monumentale. It’s not for the weak.

Je ne sais pas si j’ai la solution qui convient là, tout de suite. Mais je suis persuadée qu’il y a quelque chose à faire. Il doit bien y avoir un moyen pour soulager les parents et garder les enfants dans un environnement sécurisant.

PAR MEENAKSHI

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