Publicité
Par Michaëlla Seblin
4 mai 2025 08:02
Enfin ! Ce dimanche 4 mai n’est pas un jour ordinaire et va au-delà d’une simple journée électorale. Il incarne le retour d’un souffle démocratique, confisqué pendant 10 ans par un ancien régime autoritaire qui a renvoyé l’appel aux urnes pour les municipales par trois fois sous des prétextes absurdes.
La tenue des élections de ce dimanche est un rendez-vous incontournable pour les citadins qui vont enfin pouvoir renouer avec leurs droits longtemps bafoués. Ce scrutin ressemble à une victoire du peuple qui, en prenant le pouvoir entre ses mains, a sanctionné lourdement une équipe qui avait mis notre démocratie entre parenthèses !
La tenue de ces municipales vient non seulement réparer une injustice, mais permet aussi de restaurer la confiance dans nos institutions, tout en rappelant que le droit de vote ne peut ni être confisqué, ni être suspendu indéfiniment sans blesser les enfants de la République !
Certes, il existe une impression qu’il n’y a pas eu de grande ferveur lors de cette campagne électorale. Au fond, est-ce vraiment le cas ou serait-ce parce que les Mauriciens ont toujours été habitués à des joutes musclées entre grands partis classiques ? Or, la débâcle du précédent gouvernement a laissé une alliance politique en lambeaux, incapable de proposer une force unie de l’opposition. L’absence du MSM ainsi que de ses partenaires à ces élections permet du coup au gouvernement de se retrouver sans adversaire traditionnel, mais face à quelques petits partis. Ceux-là tentent courageusement de démontrer qu’ils ne sont pas des figurants et essayent de faire entendre leur voix tout en affrontant l’alliance au pouvoir.
Ces formations, emportées par l’inattendue vague des 60-0 lors des dernières législatives, visent un rôle de force alternative, misent sur la proximité avec les citadins et tentent de démontrer que les blocs politiques traditionnels sont tous les mêmes. Des initiatives comme celles prises par la plateforme En Avant Moris, qui se concentre uniquement sur la ville de Beau-Bassin-Rose-Hill, ou Idéal Démocrate à Curepipe ou encore le Reform Party, dont l'objectif, avec ses 81 candidats, est de représenter l’opposition dans les mairies, montrent que la volonté de proposer une forme de changement est réel. Reste à voir si la campagne faite par ces partis sera suffisamment percutante pour briser la dynamique de l’Alliance du Changement, qui est la seule équipe à proposer 120 candidats et qui continue de surfer sur sa victoire de novembre dernier.
Sauf que cinq mois après sa victoire, cette alliance commence à susciter des doutes. Les promesses tardent à se concrétiser aux yeux d’une bonne partie de la population. Le coût de la vie continue d’exploser, les médicaments ne baissent pas, l’opacité entoure toujours des dossiers sensibles comme celui d’Agaléga. L’immense espoir post-victoire électorale a laissé progressivement la place à une certaine désillusion. Pour calmer les esprits impatients, c’est Ramgoolam lui-même qui, lors de la plateforme du 1er Mai, a listé les initiatives du gouvernement pendant ces 169 premiers jours en faisant une nouvelle fois le procès du MSM et ses partenaires. Est-ce que ces arguments vont convaincre les citadins ?
Quelles influences le bilan et les non-actions du gouvernement auront-ils sur le scrutin de ce dimanche ? Est-ce que l’abstention jouera les trouble-fêtes comme le craint le tandem Ramgoolam-Bérenger qui a fait une mise en garde contre cet ennemi ? Peu importe le choix de vote de chaque citadin. Que chacun accomplisse son devoir en ce dimanche 4 mai, date mémorable qui signe le retour d’un souffle démocratique et qui annonce également une nouvelle page de l’histoire politique de notre pays : celle du dépouillement et des résultats proclamés, pour la première fois, le jour même des élections. Ce dimanche 4 mai n’est définitivement pas un jour ordinaire et va au-delà d’une simple journée électorale…
Publicité
Publicité
Publicité