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Par Désiré Laval
20 mai 2025 09:53
La finale de la Ligue Europa à Bilbao entre Tottenham et Manchester United ne sera pas simplement un match. Ce sera un cri d’orgueil, une tentative désespérée de deux grandes maisons du football européen de masquer, le temps d’une soirée, les plaies béantes laissées par une saison nationale ratée.
Deux clubs, autrefois craints et admirés, devenus aujourd’hui les figures d’une mélancolie sportive, se retrouvent face-à-face pour arracher une forme de rédemption continentale. Cette finale incarne une profonde dichotomie : celle entre le prestige du trophée européen et la réalité amère d’une saison domestique à oublier.
Le triomphe, quel que soit le vainqueur, aura un goût amer. Gagner cette finale, c’est certes brandir un trophée européen, mais c’est aussi admettre qu’il faut quitter les grandes scènes de la Ligue des Champions pour espérer encore exister ailleurs.
Il y aura des chants, des larmes, peut-être une illusion de renaissance pour le vainqueur. Mais dans cette finale des oubliés, des relégués du trône, le football nous rappellera une vérité cruelle : parfois, même en gagnant, on ne retrouve pas vraiment sa grandeur.
Il y a quelque chose de profondément mélancolique dans cette finale. Une mélancolie qui dépasse le terrain, qui se loge dans les regards des supporters, dans les déclarations des entraîneurs, dans le silence un peu lourd qui entoure cette Ligue Europa, souvent perçue comme un lot de consolation. Et pourtant, le niveau sera là. L’intensité, la passion, la lutte farouche, tout y sera.
Ces clubs veulent rappeler qu’ils comptent encore, qu’ils ne sont pas des ombres. Si l’un soulèvera le trophée, l’autre verra sa saison basculer définitivement dans le vide. Et même pour le vainqueur, le triomphe n’effacera ni les doutes ni les chutes précédentes. Il servira au mieux de baume temporaire, avant des remises en question.
En fin de compte, cette finale est moins une fête qu’un miroir tendu à ces géants : celui de leur chute, mais aussi de leur résilience. Car ce que l’on verra sur le terrain, c’est la fierté des clubs qui refusent de mourir, même dans la douleur. Et peut-être est-ce là la véritable victoire.
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