Publicité

Madagascar secouée par des manifestations meurtrières et la dissolution du gouvernement

30 septembre 2025

Depuis le 25 septembre, Madagascar est plongée dans une crise politique et sociale sans précédent. Hier, lundi 29 septembre, de nouvelles violences ont éclaté à Madagascar marquant le troisième jour consécutif de manifestations. Dans la capitale Antananarivo et plusieurs villes du pays, des milliers de manifestants, principalement des jeunes, des étudiants et des influenceurs regroupés sous le mouvement «Gen Z Madagascar», sont descendus dans les rues pour dénoncer les coupures répétées d’eau et d’électricité, ainsi que la gestion jugée inefficace du gouvernement. Très vite, le mouvement s’est transformé en une contestation ouverte du président Andry Rajoelina.

Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations. Certaines victimes sont mortes lors des interventions des forces de sécurité, tandis que d’autres ont été tuées lors des violences et pillages survenus en marge des manifestations, souvent commis par des individus sans lien avec le mouvement. Le gouvernement malgache conteste pour sa part ce bilan et n’a pas fourni de chiffres officiels.

Face à l’escalade de la violence, des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs villes, notamment Antananarivo, Toamasina, Mahajanga et Antsirabe, afin de tenter de rétablir l’ordre.

Face à la pression populaire et à ceux qui réclame son départ, le président Andry Rajoelina a annoncé lors d'une allocution solennelle lundi soir «mettre fin aux fonctions» de son gouvernement ainsi que du Premier ministre Christian Ntsay, en poste depuis 2018. «Conformément à l’article 54 de la Constitution, j’ai décidé de mettre fin aux fonctions du Premier ministre et du gouvernement», a déclaré le chef de l’État lors d’une allocution télévisée. Les membres sortants assureront l’intérim jusqu’à la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale.

Les manifestants réclament désormais non seulement la démission du président et de son gouvernement, mais aussi des réformes profondes pour améliorer les services publics et lutter contre la corruption. La communauté internationale suit la situation de près. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a exprimé sa «profonde inquiétude» face à la répression et appelle au dialogue pour résoudre la crise.

Si la dissolution du gouvernement représente un tournant dans cette crise, la situation demeure néanmoins tendue et incertaine dans la Grande île qui est en quête de stabilité politique et sociale pour l’avenir du pays et de sa population.

Publicité