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20 juin 2025 17:44
À travers cette lettre ouverte adressée aux ministres des Transports et des TIC, l’auteur, spécialiste en communication, met en lumière la dangerosité de la plateforme en ligne du gouvernement.
À l’attention de :
M. Osman Mahomed, ministre des Transports
M. AvinashRamtohul, ministre des TIC et de l’Innovation
Messieurs les ministres,
Vous êtes, sans conteste, parmi les ministres les plus actifs et déterminés de ce gouvernement du changement. Votre enthousiasme à moderniser les services publics – comme le paiement en ligne de la MotorVehicle Licence – témoigne d’une réelle volonté de rompre avec les lourdeurs administratives du passé.
Toutefois, permettez à un citoyen de vous adresser cette mise en garde solennelle : c’est précisément cet empressement qui pourrait provoquer des dégâts irréparables.
Le piège caché de MauPass : des conditions inacceptables
Avez-vous lu les conditions d’utilisation (Terms of Use) de MauPass (https://maupass.govmu.org/LandingPage/TermsOfUse) ? Ces conditions générales imposent aux citoyens des risques inacceptables et une RESPONSABILITÉ TOTALE en cas de piratage, de fraude ou d’erreur technique. En voici quelques autres dangers :
• MauPass utilise des technologies externes (reconnaissance faciale/empreintes) sans transparence sur leur sécurité.
Exemple : le système indien Aadhaar a subi 1,4 million de violations biométriques (The Tribune, 2018). Pire, ici, votre compte bancaire et vos données personnelles y sont liés !
• Si des pirates vident votre compte via des failles biométriques (vol de téléphone, vol d’empreintes, reconnaissance faciale piratée), l’UTILISATEUR ASSUME 100% DES PERTES.
Aucun pays démocratique n’impose une telle injustice. En 2022, la Malaisie a dû indemniser 3 millions d’usagers après le piratage de MySejahtera (Reuters). Même la Chine indemnise partiellement les victimes de fraudes biométriques !
• Les termes stipulent que toute transaction via votre compte (même frauduleuse) est présumée être VOTRE FAIT.
En Australie, le système MyGov a causé 700 000$ (Rs 20 millions) de fraudes en 2023 (ABC News) avant que le gouvernement n’intervienne. À Maurice ? Rien ne prévoit de protéger les victimes.
Le prix humain
Imaginez, messieurs les ministres :
• Ce père de famille dont le compte sera vidé via une faille biométrique, et à qui l’État répondra «lisez les conditions générales».
• Ces retraités qui, après une vie de travail, devront prouver qu’ils ne sont pas ceux qui ont effectué des transactions frauduleuses
• Ces entrepreneurs qui perdront leurs téléphones. Leurs données et finances sont à la merci du premier fraudeur venu.
Une bombe à désamorcer :
Les conditions actuelles de MauPass :
• Vous rendent complices d’un système dont vous n’êtes pas à l’origine
• Exposent les Mauriciens et votre gouvernement à des crises politiques/légales/financières futures
• Contredisent votre promesse de gouvernance responsable.
Ce n’est pas une question de «si», mais de «quand» les premières fraudes massives surviendront. Agissez AVANT la catastrophe !
Quelques solutions immédiates :
Suspendre l’obligation MauPass jusqu’à révision des conditions.
Introduire une clause de protection : l’État DOIT assumer sa part de responsabilité en cas de fraude. Ex : un fonds de garantie pour les victimes de fraudes
La création d’un comité citoyen de surveillance incluant des experts en cybersécurité indépendants
Auditer les partenaires biométriques : leurs failles deviendront nos failles.
La crédibilité en jeu
Vous incarnez l’espoir d’une nouvelle gouvernance. Mais chaque jour où persistent ces conditions générales scélérates de MauPass, vous devenez malgré vous les héritiers d’un scandale que vous n’avez pas créé.
L’Histoire vous regarde. Elle ne fera pas longtemps la distinction entre ceux de l’ancien gouvernement qui ont conçu ce piège et ceux qui, ayant le pouvoir de le démanteler, n’auront pas agi.
Le choix vous appartient. Le peuple, lui, a déjà fait le sien en vous confiant son destin.
Agissez avant que MauPass ne devienne le symbole d’une nouvelle trahison.
Veuillez agréer, messieurs les ministres, l’expression de ma vigilance citoyenne.
PAR JAVED BOLAH
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