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21 décembre 2025 11:38
«Ce sont nos premières fêtes à trois avec notre bébé...» C’est avec beaucoup d’émotion que Jean et Marie, qui ont recueilli la petite fille qui avait été abandonnée dans un sac de riz en août dernier, nous racontent leur bonheur d’être enfin une famille de trois ; une petite famille qui vit, depuis, de belles expériences ...
Ils en parlent comme d'un petit soleil venu éclairer leur vie et réchauffer d’amour leur petit foyer. Ils en parlent en faisant référence à un petit ange venu transformer toutes les épreuves qu’ils ont traversées en moments de bonheur, agrémentés de sourires et de gazouillements. Car si pendant des années, ils n’étaient que deux, ayant eu beaucoup de difficultés à agrandir leur famille, cette année, c’est à trois que Jean et Marie (des prénoms d’emprunt) passeront les fêtes de fin d’année, avec une immense joie au cœur.
Car Noël et les festivités du Nouvel An auront définitivement, cette année, une saveur spéciale pour eux avec la présence d’un enfant à la maison. Et le petit trésor, responsable aujourd’hui de leur stabilité et de leur bien-être, se prénomme Solea, le bébé dont les Mauriciens connaissent très bien l’histoire. Peu de temps après sa naissance, au début du mois d’août, la petite fille avait été retrouvée dans un sac de riz accroché à un mur à Stanley, Rose-Hill. Mais sa triste histoire a vite connu un heureux dénouement quand des parents d’accueil, soit Jean et Marie qui attendent d’avoir un enfant depuis 18 ans, ont accepté de l’accueillir, pour lui offir une famille, une maison et, surtout, beaucoup d'affection, elle qui, peu après sa venue au monde, s’est retrouvée seule, livrée à elle-même.
Pendant trois semaines, suivant la prise en charge de la petite par les autorités, la Fostering Unit du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille n’a cessé de remuer ciel et terre pour lui trouver une famille d’accueil. Et c’est finalement après «12 exercices de “matching”» que les résultats se sont révélés concluants et que Jean et Marie ont vu leur rêve de toujours se réaliser en devenant les parents d'accueil de celle qui a vite volé leur coeur et est venue mettre tout plein de couleurs dans leur vie.
C’est le 26 août que les pleurs de Solea ont résonné pour la première fois dans la maison de Jean et Marie. «On était heureux ensemble, mais il nous manquait quelque chose. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que nous ressentons, maintenant que nous sommes enfin parents. Pour mon épouse et moi, c’est formidable d’être la mère et le père de ce petit trésor qui a connu des premiers jours bien tristes sur la terre. On l’a attendu toute notre vie. On attendait de vivre ces instants depuis longtemps», nous confiait alors Jean, ému.
La magie
Quelques mois plus tard, c’est à l’approche de la période festive que nous prenons les nouvelles de la petite famille. Avec Noël qui pointe, le sapin a été dressé et une ambiance de fête règne dans la petite maison familiale. «C'est avec un sentiment particulier qu'on a installé le sapin cette année. On ressent de l'amour chez nous et c'est grâce à Solea. Elle est émerveillée devant notre arbre de Noël, surtout lorsque les lumières scintillent. Ça nous fait chaud au cœur lorsqu'on la voit ainsi. Sa commande a déjà été passée au Père Noël et on a hâte de la voir avec ses cadeaux», nous confie Jean avec tendresse.
L'année écoulée a été intense pour les nouveaux parents. «Depuis que mon épouse et moi avons notre petit bébé avec nous, tout se passe merveilleusement bien. La petite a eu quatre mois, elle a pris des forces, elle a fait ses vaccins et tout, et son développement se passe bien. Depuis qu’elle est arrivée dans notre foyer le 26 août, et alors que tout le monde autour de nous nous disait de nous préparer à ne pas dormir le soir, on a été surpris de constater que Solea a vite trouvé son rythme», nous confie Jean, avec du soleil dans la voix, tout en nous affirmant que la magie des fêtes s’est emparée de son coeur et aussi de son domicile.
Sous les gazouillement de sa petite, il revient sur les mois passés qui ont été riches en découvertes. «Depuis le premier jour, Solea s’alimente bien, elle prend son biberon, fait son rot et dort paisiblement. Elle fait au maximum sept heures de sommeil, ce qui nous permet à ma femme et moi de récupérer. C’est une enfant incroyable. Elle ne pleure pas pour un oui ou pour un non. Elle pleure uniquement quand elle a soif et quand elle a besoin d’être changée, comme pour nous avertir. Ce bébé est un vrai cadeau pour nous qui apprenons depuis à être des parents», poursuit l’heureux et fier papa, en nous parlant de sa nouvelle routine.
Ambiance festive
Les jeunes parents se sont très vite adaptés à leur nouvelle vie. «Pour être parent, il n’y a pas de mode d’emploi. Le jour où nous sommes allés récupérer Solea, il y avait de l’appréhension. On se demandait si on allait être à la hauteur, ne serait-ce que pour changer une couche. Mais, avec Solea, on a vite trouvé nos marques et nos habitudes. On a appris avec elle. On a attendu 18 ans, mais on sait maintenant qu’on n’a pas attendu pour rien. La petite s’est bien habituée à nous. Je ne vous cache pas que ça a été compliqué, même intense, de reprendre le boulot après mon congé de paternité parce que je ne voulais qu’être avec elle. Le premier jour de ma reprise a été difficile mais aujourd’hui, tout va bien. On a trouvé notre rythme et on aime bien notre nouvelle vie. C’est un vrai bonheur d’être les parents d’un si bon bébé. C’est aussi une fierté de la voir grandir. Elle réagit beaucoup à la voix et cherche à voir où nous sommes lorsqu’elle entend nos voix. Elle s'est aussi bien habituée à ses grands-parents», poursuit Jean qui, avec son épouse, savoure pour la première fois avec gourmandise l’ambiance des festivités de fin d’année. «Solea est venue compléter notre bonheur.»
Une atmosphère sereine et remplie d’amour règne chez le couple. «En cette fin d’année, nous allons vivre nos premières fêtes à trois avec notre bébé et on sait déjà que ce sera très spécial. J’ai pris toutes les dispositions pour vivre ce moment comme il faut et ne rien rater. Je travaille dans l’alimentation et cette période est compliquée pour ce secteur. Nous ne sommes pas obligés de bosser pendant les fêtes, mais pour avoir un peu plus d’argent, je me faisais une raison. Mais cette année, j’ai déjà prévenu la direction à mon bureau que je prends des congés. Ce sont nos premières célébrations avec Solea, notre petite princesse, et nous, comme toute la famille, avons décidé de la gâter», conclut Jean, tout gaga lorsqu’il plonge ses yeux dans ceux de sa petite Solea, le petit soleil venu éclairer sa vie et celle de son épouse...
Un second bébé retrouvé suspendu à un portail
Jean : «Cette enfant et Solea ont la même histoire...»
Tristesse et incompréhension... C’est ce que Jean et Marie ont ressenti en apprenant qu’un autre bébé avait été retrouvé abandonné durant la semaine écoulée devant une chapelle à Rose-Hill. «Comment pouvons-nous ne pas être chamboulés ? Ça nous a replongés quelques mois en arrière avec l’abandon de Solea. Comment ce genre de choses peut-il se reproduire ? Comment peut-on ainsi traiter une petite fille qui vient de naître ? Est-ce que les gens ont perdu toute humanité ? Ce genre de choses ne devrait pas exister. Cette enfant et Solea ont la même histoire... Dans notre entourage, on nous dit souvent que Solea est chanceuse de nous avoir comme parents, nous nous disons que c’est nous qui sommes chanceux. Parce qu’un enfant est une bénédiction et non pas quelque chose qu’on peut traiter ainsi», nous confie Jean, choqué par cette triste découverte à la veille de Noël.
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