Publicité

Moroil : une île, une huile, un avenir vert

29 mai 2025

L’huile… Ce liquide comestible si banal dans nos cuisines, mais pourtant au cœur de nos habitudes alimentaires. Du gato delwil croustillant du marchand du coin à la cuisine des plus grands hôtels, elle accompagne chaque étape de notre quotidien culinaire. Mais derrière chaque goutte, il y a une histoire. Cette fois, nous sommes allés là où tout commence, à la Mauritius Oil Refineries Ltd, que tout le monde connaît sous le nom de Moroil, l’une des plus anciennes raffineries d’huile comestible de l’île. Implantée au quai de Port-Louis depuis 57 ans, cette entreprise labellisée Made in Moris est bien plus qu’une marque : c’est un pilier du savoir-faire local, entre performance industrielle, fierté mauricienne et transition écologique. À l’origine de cette incursion : une collaboration inédite entre Moroil et Bioil, unies pour sensibiliser au recyclage des huiles usagées. Une fois le casque de sécurité enfilé, nous poussons les portes de cette usine emblématique et découvrons comment cette matière grasse devient un produit sain, contrôlé, prêt à frémir dans nos karay ! Ici, l’huile brute arrive directement du port, pompée dans d’immenses cuves avant de vivre sa transformation. Tout est calibré ! Mais il y a aussi ce savoir-faire humain, ces petites mains discrètes qui veillent au grain et font battre le cœur de cette industrie locale. Et désormais, il y a aussi une ambition : valoriser les huiles usagées et changer les mentalités. Car aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de produire. Il s’agit aussi de protéger. Nous vous emmenons à la rencontre de celles et ceux qui, dans l’ombre, raffinent, recyclent, informent et s’engagent pour une île plus propre, plus consciente et plus durable.

Dans les locaux de Moroil, en pleine rénovation, Jérôme Clarenc nous accueille avec enthousiasme. À la tête de la raffinerie depuis 2022, il incarne une vision moderne et engagée. «La petite usine d’autrefois a grandi avec les moyens du bord. Les vieilles machines ont été remplacées, les pipelines du port améliorés. L’huile brute, importée notamment d’Argentine et du Brésil, est pompée directement du port via un kilomètre de tuyaux vers les grands réservoirs situés face à l’usine. Ce réseau a été doublé il y a environ 15 ans. On pompe à la fois de l’huile de tournesol et de soja, et l’avantage, c’est qu’on peut le faire simultanément. Même si la matière première vient de l’extérieur, notre capacité de stockage, de production et, surtout, nos talents locaux font toute la différence. C’est une vraie valeur ajoutée. Après 57 ans d’existence, nous restons fidèles à notre ADN industriel. Les crises récentes, comme la Covid ou la guerre en Ukraine, ont mis en lumière l’importance de l’autonomie alimentaire. Sans huile, ni la ménagère ni les hôtels ne peuvent cuisiner. C’est un produit de base. Rani, reste la reine des cuisines mauriciennes. Mais nous proposons aussi de l’huile de tournesol, de soja, ainsi qu’un éventail d’huiles importées – olive, maïs, pépins de raisin, huile pimentée pour pizza – ainsi que de la mayonnaise, des tomates pelées et d’autres condiments… Dans presque toutes les cuisines mauriciennes, il y a un produit Moroil ! Aujourd’hui, l’engagement environnemental prend aussi tout son sens. Nous livrons désormais l’huile dans des conteneurs réutilisables de 1 000 litres à des hôtels, évitant ainsi des milliers de bidons plastiques. Nous développons aussi des bouteilles à base de plastique recyclé et avons un projet photovoltaïque en route. Notre partenariat avec Bioil est une initiative citoyenne. Il faut expliquer qu’il existe une autre manière de gérer ses huiles usagées que de les jeter dans l’évier, et donner une seconde vie est possible. Soyons tous responsables.»

Depuis 25 ans, Ravish Musruck veille sur la production chez Moroil avec rigueur et passion. À l’écouter en parler avec tant de fougue, on tomberait presque amoureux de ce précieux liquide doré. «Le raffinage, c’est une succession d’étapes cruciales : neutralisation, décoloration, désodorisation. Chacune permet d’éliminer les risques physico-chimiques pour obtenir une huile saine, sans goût ni odeur, conforme aux normes de sécurité alimentaire. L’authenticité est aussi un facteur clé. Rani, la star de notre gamme, est un mélange de palme, tournesol et soja, et respecte les standards internationaux de qualité. Elle résiste très bien à la friture. Avec l’évolution technologique, le raffinage a gagné en précision. Avant, les dosages se faisaient manuellement. Aujourd’hui, tout est calibré par des pompes électroniques, ce qui améliore la sécurité et l’efficacité.» Ravish supervise également la planification des équipes et la traçabilité des produits. «En cas de souci, on peut remonter chaque lot, contrairement à certaines huiles importées dont on ignore tout. Je suis très engagé sur le plan environnemental, je participe à la gestion des déchets solides, au contrôle des émissions et collabore à un projet de traitement des eaux usées en partenariat avec l’Université de Maurice. L’idée, c’est de maîtriser notre impact ici, sans le rejeter ailleurs.» Son message est sans détour : «Consommez Moroil : un produit local, tracé, contrôlé et durable !»

À travers la campagne de sensibilisation menée avec Bioil, Tania Mokeerunsingh, Marketing Coordinator chez Moroil, porte un message simple : produire, oui, mais aussi éduquer et accompagner jusqu’au bout. «Nous ne voulons pas seulement raffiner et distribuer de l’huile. L’idée, c’est aussi de s’assurer que l’huile usagée ne termine pas dans la nature mais qu’elle soit valorisée en énergie propre. Le partenariat avec Bioil s’est imposé fin 2024, dans une volonté affirmée de faire évoluer les mentalités. Cette campagne, toujours dans sa première phase, vise d’abord à sensibiliser le public et à étendre le réseau de points de collecte. Grâce au soutien de partenaires comme Winners ou Médine, les Bioilbox rouges commencent à se multiplier. Il y a une vraie curiosité. Les gens veulent savoir où déposer, comment ça fonctionne, ce que devient l’huile. Il faut expliquer que ce déchet, souvent négligé, peut être transformé en biodiesel ou en lubrifiant pour machines industrielles. Mais le changement commence aussi en interne. Moroil a installé sa propre boîte de collecte sur le site de l’usine, impliquant les employés dès le lancement. La sensibilisation commence chez nous, dans nos foyers, nos cantines, nos conversations. C’est important d’être alignés. J’ai moi-même changé mes habitudes. On ne réalise pas que jeter l’huile dans l’évier bouche les canalisations, abîme les sols. Quand on comprend que ce simple geste peut faire une vraie différence, on le fait naturellement. Être responsable dans le traitement de ses déchets, c’est contribuer au bien-être collectif.»

Vanessa Domah, Responsable clientèle chez Bioil Ltd, milite pour un changement durable des habitudes mauriciennes. Depuis 2012, Bioil est l’unique entreprise agréée pour la collecte d’huiles alimentaires usagées. «Nous avons commencé avec les professionnels – hôtels, restaurants, snacks – puis, en 2015, nous avons lancé le projet Bioilbox pour sensibiliser aussi les particuliers. Ces boîtes rouges, visibles dans certains supermarchés, stations-service ou écoles, permettent à chacun de déposer ses huiles usagées dans des contenants hermétiques, même sales ou avec résidus. Beaucoup jettent encore l’huile dans l’évier, sans savoir que cela pollue les nappes phréatiques et rend les sols infertiles. Une fois collectée, l’huile est stockée puis exportée en Europe, où elle devient du biodiesel. Ce déchet reste mal connu, ce n’est pas encore dans nos réflexes comme le tri du plastique ou du papier.» Vanessa regrette le manque d’infrastructures pour un tri domestique efficace. «Ce serait bien de commencer, comme en Europe, mais cela demande un vrai soutien du gouvernement. Aujourd’hui, une vingtaine de sites existent et une dizaine de plus sont prévus. Le partenariat avec Moroil est comme un levier de visibilité. En tant que leader du marché, elle nous donne un vrai coup de pouce. Prochaine étape : intervenir dans les écoles pour ancrer les bons gestes dès l’enfance.»

Recyclez votre huile, c’est dans la boîte !

Ne jetez plus votre huile usagée dans l’évier. Déposez-la, refroidie et bien fermée, dans une bouteille vide, directement dans une BioilBox – ces bennes rouges placées un peu partout à Maurice. L’huile collectée sera transformée en biocarburant. Un petit geste pour vous, un grand pas pour la planète !

Pour plus d’infos, visitez les pages Facebook de Moroil et BioilBox, ou appelez le 5252 0609.

Publicité