Umar Dostmohamed : «C’est une formule gagnante pour les jeunes et le pays»
Jocelyn Chan Low : «Il y a de grosses lacunes concernant la politique dans notre cursus scolaire»
«Je suis en faveur du droit de vote à 16 ans pour les élections régionales. Cela fait un bon bout de temps que je travaille sur ce dossier passionnant. Le droit de vote à cet âge existe en Argentine, au Brésil, dans certaines régions en Grande-Bretagne et à Malte», a récemment déclaré Paul Bérenger, leader de l’opposition. Umar Dostmohamed, président de l’aile jeune du MMM, et Jocelyn Chan Low, nous donnent leur avis sur le sujet.
Paul Bérenger a proposé que le droit de vote soit ramené à 16 ans. Qu’en pensez-vous ?
Umar Dostmohamed : Je suis totalement pour cette proposition. Je pense que le droit de vote aidera les jeunes. Prenons l’exemple d’un jeune qui est au collège : dès l’âge de 13 ans, il commence à penser à son avenir, au métier qu’il souhaite faire plus tard. Si un adolescent est capable de penser à ce genre de chose, pourquoi ne pourrait-il pas prendre une décision qui concerne son pays ?
Jocelyn Chan Low : C’est une question qui se pose dans tous les grands pays. Au Brésil, par exemple, cela se fait déjà alors que, dans d’autres pays, la réflexion a été enclenchée. Je trouve que c’est une bonne chose d’ouvrir un débat sur le sujet, mais il faut avant tout une préparation car les jeunes sont ouverts au monde, à la technologie, et aux réseaux sociaux, notamment.
Selon le leader de l’opposition, cela peut être un moyen d’encourager les jeunes à s’intéresser à la politique. Qu’en dites-vous ?
Umar Dostmohamed : À 16 ans, quelqu’un est tout à fait capable de prendre ses propres décisions. Un jeune de cet âge est tout à fait apte à avoir des jugements, à faire un choix ou même à juger un manifeste électoral. Le droit de vote à 16 ans est, pour moi, une formule gagnante pour les jeunes et le pays.
Jocelyn Chan Low : D’abord, il faudrait passer par la socialisation de la politique. Il y a de grosses lacunes concernant la politique dans notre cursus scolaire. Il faudrait toute une préparation à cela mais aussi expliquer la Constitution et les bases de la démocratie.
Il est beaucoup question de maturité politique. Votre avis…
Umar Dostmohamed : Si la loi permet à un jeune de travailler à l’âge de 16 ans et si en travaillant son salaire est taxable, je me demande pourquoi l’État peut lui prendre son argent et ne pas lui permettre d’avoir le droit de vote. Il faudrait que le pays suive le train de la modernité et non pas qu’il reste figé dans le passé.
Jocelyn Chan Low : Il ne faut pas que le débat tourne autour d’une question d’âge. Nous avons des exemples assez proches dans l’histoire de notre pays où les jeunes ont prouvé qu’ils étaient suffisamment matures pour faire entendre leur voix. Le droit de vote à 16 ans est une question de socialisation politique.