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L’allocation chômage au cœur des interrogations

Campagne électorale oblige, chaque bloc tente de convaincre l’électorat avec des promesses. Parmi celles de l’alliance  rouge-mauve, une allocation pour les chômeurs. Jane Ragoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé,  et Mala Chetty, consultante en entrepreneuriat, s’expriment sur le sujet.

Dans son manifeste électoral, l’alliance de l’Unité et de la Modernité propose le paiement d’une allocation aux chômeurs. Qu’en pensez-vous ?

 

Jane Ragoo : Dans un premier temps, dans un pays qui se respecte et dans une société juste et équitable, un bon gouvernement devrait pouvoir fournir un emploi à tout le monde. Dans un second temps, je suis pour une allocation chômage, mais sous conditions. D’abord, il faudrait définir qui est chômeur et qui ne l’est pas. Je ne suis pas pour qu’il y ait un peuple d’assisté. Par contre, si quelqu’un est vraiment chômeur, une allocation est la bienvenue sur une durée déterminée.

 

Mala Chetty : Pour moi, si l’allocation aux chômeurs doit devenir une réalité, il faudrait que cela concerne uniquement les hardship cases, c’est-à-dire ceux et celles qui vivent dans la pauvreté. Par contre, si allocation chômage il y a, cela ne devrait pas être une mesure durable. Ma crainte, c’est que cette allocation démotive les Mauriciens à travailler et encourage l’assistanat. C’est une problématique qui m’interpelle depuis toujours. Ma position est claire : inciter la population, oui, encourager l’assistanat, non !

 

Cette allocation viserait surtout  à aider les jeunes diplômés sans emploi. Votre avis ?

 

Jane Ragoo : J’ai cru comprendre, et cela en écoutant les explications de monsieur Roland Dubois, responsable du Youth Employment Programme, qu’il y a déjà un programme pour aider et accompagner les jeunes diplômés. Le plus important, c’est de définir les catégories de chômeurs qu’il y a à Maurice.

 

Mala Chetty : Si on en est au point où beaucoup de diplômés se retrouvent sans emploi, c’est qu’il y a un manque de vision et une faille concernant l’orientation professionnelle. Ce qui a provoqué un décalage entre la formation et la demande sur le marché. Selon moi, ces diplômés devraient être recyclés, recevoir une formation pour être redirigés vers d’autres secteurs, au lieu de recevoir une allocation.

 

Cette mesure devrait-elle se concrétiser, selon vous ?

 

Jane Ragoo : La priorité, comme je l’ai dit, c’est de s’assurer que tout le monde ait un travail. Car avoir un emploi, c’est une question de dignité et de statut dans la société. Une allocation chômage permettrait de soutenir une personne qui se trouve en difficulté. Cela pourrait aussi aider à ce que quelqu’un ne tombe pas dans des fléaux comme le vol ou la prostitution pour pouvoir survivre.

 

Ce que je propose, c’est de faire une étude pour définir qui sont ceux qui ont vraiment besoin d’une allocation. Je connais personnellement des personnes qui, depuis 25 ans, sont chômeuses et qui vont estampiller leur carte de chômage, car elles ne trouvent pas d’emploi. Il y a aussi ceux qui ont perdu leur job en cours de route, sans oublier ces jeunes qui, après leurs études, se retrouvent sans emploi. Il faut des données pour bien définir tout cela.  

 

Mala Chetty : Je pense qu’il y a d’autres priorités qui méritent l’attention. Sachant qu’il y a beaucoup de femmes qui sont au chômage, il faudrait penser à un système de travail avec possibilité de work from home et de flexi-time, qui pourraient, selon moi, aider à diminuer le chômage féminin. Une autre priorité pourrait être de s’attacher à trouver une solution à la crise qui secoue le secteur agricole et qui menace la main-d’œuvre non qualifiée. La baisse de production dans les entreprises est aussi un problème sur lequel il faut se pencher.