Aslam Hossenally : «Notre but c’est de permettre à tout le monde de gagner sa vie»
Raj Appadu : «Il est temps de mettre de l’ordre dans cette affaire»
C’est un casse-tête qui n’a toujours pas été résolu. Alors que le tirage au sort pour permettre à des marchands ambulants d’opérer en toute légalité sur un terrain identifié se fera le 2 octobre, Aslam Hossenally, lord-maire de Port-Louis, et Raj Appadu, du Front commun des commerçants de l’île, s’expriment sur le sujet.
Quelle est la situation actuelle des marchands ambulants ?
Aslam Hossenally : Tout est sous contrôle et, comme prévu, le tirage au sort pour allouer des places aux marchands ambulants sur un terrain déjà identifié se fera le mercredi 2 octobre. Nous avons fait appel à des huissiers du privé et tout se fera dans la transparence.
Raj Appadu : Depuis quelque temps, le Front commun des commerçants de l’île ne cesse de faire entendre sa voix et de faire appel aux autorités pour qu’elles règlent le problème des marchands ambulants qui empêchent les propriétaires de magasins et autres commerçants de faire leur travail correctement. Il est temps de mettre de l’ordre dans cette affaire, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année.
Certains commerçants parlent de concurrence déloyale en faisant référence aux marchands ambulants. Qu’en pensez-vous ?
Aslam Hossenally : Nous faisons tout ce qu’il faut pour régler la situation des marchands ambulants. Un terrain a été identifié au centre de Port-Louis. Nous allons travailler sur un système de rotation pour donner l’opportunité à un plus grand nombre de travailler. Car le terrain nous permet d’accommoder que 900 personnes pour 1 737 marchands ambulants éligibles. Nous négocions aussi un autre terrain pour pouvoir aménager d’autres marchands. Notre but c’est de permettre à tout le monde de gagner sa vie. Ainsi, toute concurrence, s’il y en a, ne sera plus d’actualité.
Raj Appadu : La concurrence est présente et ne cesse de faire des ravages au détriment des commerçants. Les propriétaires de magasins payent des patentes, ont des frais à honorer, des salaires à délivrer et ils se retrouvent à faire face à divers problèmes car ils n’arrivent pas à vendre leurs produits. C’est difficile d’écouler notre stock alors que d’autres personnes vendent les mêmes produits et, cela, à proximité même des commerces.
Que faudrait-il faire pour améliorer la situation ?
Aslam Hossenally : L’objectif, c’est de s’assurer que tous ceux qui sont éligibles à travailler puissent le faire.
Raj Appadu : La situation est grave. C’est aussi très triste de voir que les autorités n’arrivent pas à gérer ce problème qui dure et qui perdure. Il faudrait que le gouvernement fasse respecter la loi. Un jugement de la Cour suprême qui date de l’année dernière faisait état d’une injonction selon laquelle les marchands ambulants ne doivent pas opérer à moins de 500 mètres du marché central. Or, rien de ce qui a été décidé n’est respecté. Le tirage au sort pour l’allocation de stands aux marchands ambulants se fera bientôt et on s’attend à ce que les autorités nettoient enfin le pays.