Aslam Hosenally : «Nous ne faisons qu’appliquer la loi»
Hyder Raman : «Qu’on nous laisse enfin gagner notre vie»
Encore une fois, rien ne va plus entre les marchands ambulants de la capitale et les autorités. La Street Vendors’ Association s’élève contre les critères d’éligibilité pour l’allocation des étals dans le cadre du plan de relogement des marchands ambulants de Port-Louis. Le lord-maire, Aslam Hosenally, et le président de l’association des marchands ambulants, Hyder Raman, livrent leurs impressions sur le sujet…
Les critères d’éligibilité pour l’allocation des étals sur les sites de relogement sont une fois de plus contestés par les marchands ambulants. Trouvez-vous que cette contestation est justifiée ?
Aslam Hosenally : Les critères pour la sélection des marchands ambulants en vue de l’allocation des étals avaient été établis depuis l’année dernière. Il était clair que seuls les marchands ambulants résidents à Port-Louis seraient éligibles au nouveau plan de relogement. C’est quelque chose de tout à fait logique. Je ne comprends pas cette nouvelle contestation.
Hyder Raman : La décision avait été prise l’an dernier mais, entre-temps, il y a eu l’émission de nouvelles fiches de candidature destinées au public pour bénéficier de ces étals, ce qui est tout à fait injuste. Au lieu des 950 demandes des marchands ambulants recensés, il y en a maintenant 1738. La municipalité doit s’occuper des marchands qui opèrent dans la capitale depuis 15 ans car nous avons aussi contribué à la caisse municipale. Il est vrai que nous ne sommes pas tous des habitants de Port-Louis mais nous avons tous notre Hawker’s Licence.
Les marchands ambulants estiment que les engagements pris par la municipalité n’ont pas été respectés. Êtes-vous de cet avis ?
Aslam Hosenally : Je ne suis absolument pas d’accord. La décision prise par le conseil municipal est tout à fait juste. Par exemple, pour prétendre au poste de maire dans une ville, il faut habiter la ville en question. Pourquoi vouloir aller à l’encontre de ce règlement ? Nous ne faisons qu’appliquer la loi.
Hyder Raman : La solution avait été trouvée mais, aujourd’hui, nous replongeons dans le même engrenage. Il y a eu beaucoup de promesses de la part du conseil municipal, mais aucune n’a été respectée. Aujourd’hui, on dit qu’on sera relogé mais qu’il faudra travailler au nouvel emplacement uniquement trois fois par semaine. C’est tout à fait inacceptable. Nous avons subi des pressions des autorités, de la police, la vie est devenue de plus en plus difficile. On demande seulement qu’on nous laisse enfin gagner notre vie.
La Street Vendors’ Association réclame une Judicial Review en Cour suprême contre la liste arrêtée par la municipalité de Port-Louis. Comment venir à bout de ce conflit ?
Aslam Hosenally : Nous aurons une réunion cette semaine avec notre conseiller légal pour décider de la marche à suivre. Nous allons procéder à notre exercice de tirage au sort visant à définir qui de la liste des marchands ambulants sera relogé.
Hyder Raman : Nous disons enough is enough. Nous sommes des victimes. Nous trouvons la décision du conseil municipal tout à fait injuste et discriminatoire et nous sommes décidés à aller de l’avant avec notre démarche.