Jean-Luc Ahnee : «C’est un constat avéré fait par des scientifiques»
Abdullah Hossen : «C’est un manque de respect»
Cette campagne contre la pollution est actuellement très commentée dans le pays. Jean-Luc Ahnee, directeur de la compagnie Facto We, qui l’a conçue, et Abdullah Hossen, responsable de communication du PTr, s’expriment sur le sujet.
Le slogan «Nou pei bien malad» fait polémique. Quel est votre avis sur le sujet ?
Jean-Luc Ahnee : Ce n’est pas qu’un simple slogan. C’est un constat avéré fait par des scientifiques. Il ne faut donc pas se voiler la face pour ne pas admettre que c’est un diagnostic vrai. Le point fort de cette campagne, c’était d’inviter les Mauriciens à se demander ce qu’ils peuvent faire pour leur pays et non pas de montrer du doigt qui que ce soit. En travaillant sur cette campagne, on a voulu provoquer une prise de conscience, un électrochoc. Nous avons été lire des rapports de scientifiques, d’océanographes, et tous les constats sont clairs, vrais et réels. En rassemblant tout cela, à travers cette campagne, nous avons voulu attirer l’attention sur un problème qui nous concerne tous. Nous souhaitons dire aux Mauriciens qu’il est temps d’agir, de faire quelque chose.
Abdullah Hossen : C’est un slogan antipatriotique. C’est inacceptable d’utiliser ce genre de slogan pour parler de son pays. Je ne comprends pas pourquoi certains viennent avec ce type de message, alors que les autorités font tout pour sauvegarder l’image de Maurice.
Pensez-vous que cette pub pourrait porter préjudice à l’industrie touristique locale ?
Jean-Luc Ahnee : C’est complètement absurde. Vous pouvez vous renseigner auprès des professionnels du tourisme et ils vous diront que la plupart des visiteurs de notre île viennent de l’Europe et qu’ils sont déjà sensibles à ces causes. D’ailleurs, les touristes en provenance d’Allemagne ou des pays nordiques se sentent concernés par les enjeux écologiques et s’assurent que les pays qu’ils visitent s’intéressent aussi à ce problème.
Abdullah Hossen : C’est un manque de respect envers les pays où certaines maladies font rage. Sans compter que ce slogan peut aussi nuire à l’image de l’île. Un touriste qui débarque et qui voit ce message peut croire qu’il y a une épidémie ou un virus qui fait rage dans le pays. Ce n’est absolument pas tolérable.
La campagne «Gérizon komens par twa», parrainée par Terra, est jugée «ironique» par certains, en référence à sa centrale thermique. Votre avis ?
Jean-Luc Ahnee : Je ne suis pas là pour défendre qui que ce soit, mais Terra n’est que le sponsor de cette campagne. Ils ne sont intervenus ni sur les images, ni sur les messages. Ils n’ont fait que soutenir le collectif pour la concrétisation de cette campagne.
Abdullah Hossen : La démarche a de quoi susciter des interrogations. Concernant la visite des officiers de l’Environnement à la centrale thermique de Terra, j’estime que les autorités n’ont fait que leur travail.