Ils étaient nombreux à assister aux funérailles de Mala Mardamootoo hier après-midi.
Ils sont anéantis, traumatisés. Pour cause, leur mère Mala a été agressée mortellement au couteau par leur père.
«Notre famille est sous le choc !» C’est le cri du cœur de Rachel, la benjamine du couple Mardamootoo, rentrée au pays en catastrophe – elle fait actuellement des études supérieures en France – après l’assassinat de sa mère par nul autre que son père. Sa sœur Romina, ses frères Kevin et Giovani – lui aussi rentré d’Australie où il vit – et elle ont organisé d’émouvantes funérailles pour leur mère Mala, hier après-midi.
Cette habitante de la rue Boundary, à Rose-Hill, âgée de 61 ans, a été mortellement agressée par son ex-époux, Sandragassen, alias Deven, âgé de 73 ans. La sexagénaire a succombé à un «shock due to stab-wounds of chest, abdomen and neck». Fatima Rani, plus connue comme Mala, aurait reçu 30 coups de couteau au total. Une énième dispute entre le couple – divorcé depuis 2008, mais qui vit cependant sous le même toit – serait à l’origine du drame qui s’est produit le jeudi 27 juin, à son domicile.
Ce serait sous le coup d’une grande colère que Deven aurait décidé de tuer son ex-épouse. Arrêté et traduit en cour sous une charge de murder, il est d’ailleurs passé aux aveux. Dans sa déposition, cet ancien tailleur explique qu’il a saisi un couteau de cuisine pour agresser son épouse qui lui aurait fait une vilaine remarque sur sa libido. Il reprochait aussi à son ex-épouse, qu’il aimait toujours, dit-il, de lui être infidèle depuis plusieurs années. Ce que récusent les enfants du couple qui ne souhaitent cependant pas commenter les raisons du divorce de leurs parents.
«C’est vraiment ridicule et inacceptable de la part de notre père de dire cela. Notre mère ne mérite pas que son image soit salie de cette façon. Elle a toujours été là pour nous», affirme Rachel, peinée et révoltée par ces allégations, tout comme sa sœur et ses frères. «L’histoire d’infidélité ne tient pas, ajoute Romina, anéantie de douleur. Nos parents sont divorcés depuis 2008 et ils vivent séparés depuis plus de 10 ans. Mais ils habitaient sous le même toit dans deux appartements différents. Notre père était au rez-de-chaussée et notre mère occupait le premier étage. Ziska ler nu pa kompran se kinn arive. Nous ne pouvons accepter les circonstances dans lesquelles notre mère a péri.»
En bons termes
Romina est le dernier membre de la famille à avoir vu Mala vivante : «Ma mère faisait le ménage lorsque je suis sortie.» Puis, le drame est arrivé. Mais aucun des enfants ne semble comprendre comment la situation a pu, à ce point, dégénérer. «Nous ne pouvons expliquer ce terrible drame. D’autant que nos parents étaient restés en bons termes après leur divorce», soutient Kevin, d’une voix triste.
Les enfants avouent toutefois qu’ils n’étaient pas très proches de leur père. «Nou konn zis nou mama depi nou tipti», soutient Romina. Deven, disent-ils par ailleurs, ne subvenait pas aux besoins financiers de la famille et ne versait pas de pension alimentaire. Peu après sa séparation d’avec son époux, Mala a d’ailleurs pris, selon ses enfants, de l’emploi comme représentante d’une marque de produits de beauté pour faire bouillir la marmite.
«Tous ceux qui la connaissent l’apprécient beaucoup, car elle s’est toujours dévouée pour sa famille. C’était une femme admirable. Elle était un pilier pour nous. C’est très dur maintenant de devoir vivre sans elle», confie Romina, les larmes aux yeux. Mala est partie brutalement en laissant un grand vide dans le cœur de ses enfants.