Elle porte la tenue qui a été primée.
En quelques coups de crayon, elle croque les envies des futures mariées : un plissé qui virevolte, des robes qui en jettent sans en faire des tonnes, un dos-nu diablement sexy, et les voilà belles à croquer ! Zoom sur une jeune styliste mauricienne dont le talent ne passe pas inaperçu, à Paris.
De l’amour à porter. De la mousseline de soie, des perles ou encore des cristaux Swarovski… Son truc à elle, c’est la création de robes de mariée. Fabricante de rêves, Daphné Ducasse, 21 ans, est une jeune femme débordante de talent. C’est le cas de le dire, car une de ses créations a été récemment primée dans un concours regroupant six lycées professionnels de mode en France, où elle poursuit ses études.
«Cela fait maintenant trois ans que j’ai quitté ma petite île pour entreprendre un bac pro en mode et vêtement au Lycée Octave Feuillet, à Paris. Je suis contente de ce que j’ai pu réaliser, mais pour moi, même si c’est un beau prix, je sais que j’ai encore du chemin à faire», nous déclare la jeune styliste qui fait tout pour se frayer une voie dans le sacro-saint monde de la mode. De l’instinct, de la magie, beaucoup de technique et de travail. C’est ce que l’on retrouve chez Daphné.
Des qualités qui lui ont permis de se distinguer : «À la fin de mon bac pro, j’ai un “projet 120 heures” à faire, c’est-à-dire à partir d’un thème donné (ici c’était le néo-impressionnisme) et d’un cahier des charges à respecter, je dois pouvoir réaliser six différents modèles de robes et en choisir un comme dessin final. Puis, je dois faire un moulage de la robe. Quand c’est fait, il faut que je le digitalise pour le modifier sur l’outil informatique et de là, mon patron est imprimé et je peux commencer la confection de la robe. Celle-ci a été choisie par mes profs et des professionnels lors de la présentation de mon dossier et c’est comme ça que j’ai participé
à ce concours.»
Et l’objet de toutes les attentions a tout de suite séduit. La robe est inspirée de sa culture. Daphné y puise sa force et sa créativité. Son sens inné du détail représente d’ailleurs un atout indéniable pour mettre en valeur son univers : «Pour la création de ma robe, il y avait des contraintes qui m’étaient imposées, notamment un col, des manches, des applications amovibles. J’ai essayé d’intégrer quelque chose qui allait faire la différence entre les autres élèves et moi : ma culture mauricienne. Celle-ci m’a inspirée pour le col et les manches que j’ai faits avec des perles et cristaux Swarovski qui me rappellent des accessoires des mariées hindoues. La matière de ma robe était de la mousseline de soie qui n’est pas simple à utiliser, mais grâce à mes stages pour la confection des robes de mariée, j’ai pu m’en sortir.»
Bien lui en a pris, car des professionnels ont salué son travail : «Après la remise des prix, des professionnels ont demandé à examiner ma robe. Ces personnes sont des professeurs de grandes écoles de mode et deux d’entre elles travaillent aussi pour la maison Yves Saint Laurent. Elles m’ont chaudement félicitée pour le travail que j’ai accompli.»
À la suite de cette récompense, la Mauricienne a aussi été interviewée par France 3 : «J’ai ainsi parlé de l’importance de faire des stages, car c’est déterminant pour notre avenir. Si nos maîtres de stages ont apprécié notre travail, c’est toujours un atout lorsqu’on cherchera du boulot.»
En tout cas, Daphné, elle, est bien partie pour continuer son chemin. C’est tout le bien qu’on lui souhaite !