Nabeel Khodabux : «Un comité de discipline très sévère en ce qui concerne l’absence et l’indiscipline»
Suttyhudeo Tengur : «Il faudrait sanctionner les policy makers et non les élèves»
C’est un mal qui empoisonne notre système éducatif. L’absentéisme est, depuis toujours, quelque chose qui préoccupe tous les acteurs du domaine de l’éducation. Alors que Vasant Bunwaree, le ministre concerné par ce problème, se penche sur le sujet, nous donnons la parole à Nabeel Khodabux, lauréat côté Art aux derniers examens du HSC, et à Suttyhudeo Tengur, syndicaliste, actif dans le milieu éducatif.
Qu’est-ce qui explique, selon vous, le phénomène d’absentéisme dans nos institutions scolaires ?
Nabeel Khodabux : Ayant connu le système pendant sept ans de ma vie, j’ai constaté que plusieurs facteurs peuvent justifier le taux d’absentéisme qui va croissant. Il y a surtout la sacralisation des leçons particulières qui a apporté avec elle la désacralisation et la dévalorisation de l’école. Beaucoup ont tendance à croire que «le prof de leçon est nettement plus compétent que le prof à l’école».
Suttyhudeo Tengur : Bien que les autorités aient accordé le transport gratuit, le problème de l’absentéisme perdure. Que ce soit au primaire ou au secondaire, c’est une réalité. La raison principale qui pourrait expliquer ce fait : c’est que l’école devient comme une caserne et n’est pas un lieu qui incite les étudiants à s’y rendre avec plaisir.
Est-ce que sanctionner cette pratique pourrait être une solution ?
Nabeel Khodabux : L’instauration d’un comité de discipline très sévère en ce qui concerne l’absence et l’indiscipline au niveau du collège pourrait être une solution. Celui-ci en sus de prendre plus de sanctions contre un élève, ferait aussi un suivi très strict de la présence de chaque élève.
Suttyhudeo Tengur : Il faudrait sanctionner les policy makers et non les élèves. Car, rien n’est fait pour rendre les lieux d’apprentissage attractifs.
Comment peut-on, selon vous, résoudre ce problème ?
Nabeel Khodabux : Il y a plusieurs façons possibles de remédier à ce phénomène d’absentéisme. L’organisation de plus d’activités extracurriculaires dans le but de favoriser un resserrement des liens entre les élèves et de développer un plus grand sentiment d’appartenance à l’école. Au moins une fois tous les trois mois, il serait important que des pédagogues viennent individuellement dans des écoles afin d’enseigner aux élèves plusieurs techniques d’apprentissage, et leur faire comprendre que la compétition malsaine détruit. La mise en place d’un Anti Bullying Committee dans chaque établissement scolaire pourrait aussi aider. Celui-ci travaillerait en étroite collaboration avec la police et des psychologues afin de soutenir les victimes et punir les coupables.
Suttyhudeo Tengur : Selon moi, il faudrait rendre nos institutions scolaires plus attractives, mais il faudrait aussi alléger le fardeau des élèves. Par exemple, il faudrait aider ceux âgés entre 5 et 12 ans à se concentrer sur l’apprentissage de l’écriture, sur la lecture et le calcul, le tout soutenu par une bonne dose d’activités extrascolaires.