Même au niveau de la MFA on est très critique sur tout ce qui touche notre football. Ce membre en vue de l’ASPL 2000, qui a déjà occupé les fonctions de vice-président de la MFA, estime que le scandale des matchs truqués vient ternir l’image de notre île.
Est-ce que vous être surpris par les allégations de match truqués dans notre football ?
C’est quelque chose de très grave qui m’a choqué. Ça fait depuis un certain temps qu’on a entendu des rumeurs là-dessus et les dénonciations de Stanley Utd viennent confirmer, malheureusement, cette pratique. Il faut faire toute la lumière sur cette sombre affaire, surtout que nous vivons dans une période où le football mauricien va très mal, et nous sommes à la veille d’abriter pour la première fois, et peut-être la dernière, le congrès de la FIFA sur notre sol.
C’est, donc, l’image de Maurice qui prend un sacré coup ?
Définitivement, d’autant que cette affaire a été relayée par des médias étrangers, et vient porter un rude coup à la crédibilité de notre pays. Tout cela à cause d’une «plaisanterie», mais de mauvais goût. Et le tribunal du peuple a déjà tranché.
Que pensez-vous de la mise sur pied d’un Fact-Finding Committee sur cette affaire ?
D’abord, c’est une occasion ratée. Vu la gravité de la chose et l’ampleur de ce scandale, tout le monde s’attendait que des décisions fermes et sérieuses soient prises. Ce n’est pas une affaire à traiter à la légère vu que c’est le président de la MFA en personne qui est ciblé dans cette affaire. Mais on n’a pas pris une décision à la mesure de la gravité des choses, mais plutôt une décision «Panadol» pour calmer les choses en vue de gagner du temps.
Ensuite, on constate que la MFA a annoncé la mise sur pied d’un fact-finding committee pour ensuite parler d’ad hoc committee. Les deux sont différents. Dans le cas d’un ad hoc committee, les membres devront rendre des comptes auprès de la direction de la MFA. On ne peut être juge et partie en même temps. Et puis on ne connaît pas les attributions de ce comité.
Pensez-vous que ces dénonciations sont la partie cachée de l’iceberg ?
J’espère que non. C’est pourquoi je dis qu’on rate une belle occasion d’aller au fond des choses. Surtout avec les soupçons qu’on entend dans le milieu. Les matchs arrangés ou truqués sont un phénomène mondial. D’ailleurs, la FIFA a institué une cellule concernant ce problème. On aurait dû se donner les moyens pour enlever tous les doutes qu’on peut avoir quant à ce qui se trame dans notre football. Il fallait voir et examiner en détails tous les matchs suspects.
On a eu un enregistrement téléphonique, et le président de la MFA reconnaît qu’il a tenu ces propos-là. On aurait dû enquêter sur tout cela, car on ne sait pas où ça peut nous mener. On est en face d’une boîte de Pandore.
Durant votre carrière de footballeur, puis d’entraîneur, et maintenant de dirigeant, est-ce que vous avez été approché pour arranger des matchs ?
Non, et je prie pour que ce ne soit jamais le cas.
Que comptez-vous faire au niveau du groupe de dirigeants dont vous faites partie pour faire éclater toute la vérité sur ce scandale ?
Nous allons continuer à dénoncer, chose que nous faisons depuis 2010. La MFA regorge de scandales et c’est un parcours du combattant qu’on doit accomplir pour essayer de redorer le blason de notre football.