L’Attoney General nie avoir tabassé Florent Jeannot.
Les proches du jeune homme, qui soutient que le ministre de la Justice l’aurait agressé, ont envoyé des lettres à différentes autorités, disant subir des «pressions».
Elle ne compte pas s’arrêter. Elle ne va pas baisser les bras. La famille de Florent Jeannot, 19 ans, est déterminée à aller jusqu’au bout de cette affaire bien que certaines personnes tenteraient de l’en décourager. Le jeune homme aurait été agressé par le ministre de la Justice, Yatin Varma le samedi 4 mai, à Quatre-Bornes, après un accident impliquant le véhicule de la présumée victime et celui du ministre.
Mario, le père de Florent Jeannot, a envoyé une lettre au Premier ministre en fin de semaine, dans laquelle il lui demande de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’ingérence dans cette affaire : «Nous avons aussi envoyé une lettre au siège des Nations unies, à Genève. Car nous ne voulons pas que cette histoire finisse au fond d’un tiroir. Nous avons également alerté les autorités parce que depuis dimanche (NdlR : le 5 mai), nous subissons toutes sortes de pressions, avec des appels téléphoniques, pour que nous retirions notre plainte.» Mais «nous n’allons pas le faire», assure le père de famille, «car ce n’est pas possible que le ministre qui représente la loi agresse un membre du public. Nous voulons que justice soit faite».
Ravi Seenundun, l’un des témoins de l’accident, ne serait pas non plus épargné. «Des pressions sont exercées pour que je me rétracte. Mais je ne vais pas le faire. Le jour de l’accident, après avoir entendu un bruit assourdissant alors que je nettoyais ma voiture, j’ai vu les véhicules accidentés. J’ai accouru et c’est là que j’ai vu un homme en train d’agresser un autre.» Et de poursuivre : «Ce n’est qu’en voulant les séparer que j’ai découvert que l’agresseur en question était le ministre de la Justice. Je lui ai demandé de se calmer, mais il a piétiné le portable du jeune homme qui était en sang et qui n’arrêtait pas de demander pardon. J’ai voulu à nouveau le calmer, mais il m’a dit que je me rangeais du côté du jeune homme. La police est arrivée entre-temps.»
Interrogé sur toute cette histoire, le ministre Varma nous a dit qu’il ne ferait pas de commentaire pour le moment. En début de semaine il a déclaré dans la presse que cette affaire «est montée de toutes pièces», que c’est l’opposition qui est derrière et qu’il n’aurait pas pu agresser Florent Jeannot parce que son bras s’est fracturé avec le choc de l’accident. Les deux enfants de l’Attorney General, ainsi que son père, se trouvaient à l’arrière de la voiture, une BMW, au moment de l’accident.
Du côté de l’opposition, Paul Bérenger a réclamé la démission du ministre de la Justice lors de la conférence de presse du MMM, hier.