Les funérailles de la jeune femme ont eu lieu vendredi après-midi.
Petit à petit, elle construisait sa vie et rêvait de devenir notaire. Elle laisse derrière elle le souvenir d’une battante qui avait la tête bien sur les épaules.
Elle était pleine de promesses. Et avançait sereinement vers l’avenir. Car, son futur, Amreen Lallmamode, 24 ans, l’avait pris en main. Son LLB en poche, elle se voyait déjà notaire, une profession qui la fascinait et qui pour elle aurait été une bonne façon de se mettre au service des autres.
Pour y arriver, Amreen, une ex-étudiante du collège Queen Elizabeth, faisait tout ce qu’il fallait : elle se donnait à fond dans ses études, «était appliquée, rigoureuse, mais surtout passionnée par le droit.»
Tous ses rêves ont, hélas, volé en éclats vendredi matin, lorsqu’elle a perdu la vie dans l’accident de Sorèze qui a fait en tout 10 victimes. Face à cette triste réalité, ils étaient nombreux, vendredi après-midi, lors des funérailles de la jeune femme, à être bouleversés. Car, il y a quelques jours encore, Amreen, une «jeune femme toujours de bonne humeur», respirait la vie et avait plein de projets et en quelques secondes… tout s’est arrêté.
Depuis la tragique nouvelle, les visites de sympathie n’arrêtent pas en la résidence des Lallmamode à l’avenue Latanier à Sodnac, Quatre-Bornes. Tous ceux qui ont côtoyé la jeune femme - issue d’une fratrie de deux enfants - se souviennent de «son visage plaisant», de «son beau sourire» et de «sa grande détermination». Et ceux qui l’ont connue sont unanimes à dire qu’elle était appelée «à réussir dans la vie». Elle était d’ailleurs dans le bon chemin. «Elle avait réussi brillamment ses études et j’étais très fier d’elle», nous a déclaré Ahmed Lallmamode, 59 ans, Project Coordinator, quelques heures après avoir enterré sa fille : «Elle préparait ses examens pour devenir notaire. D’ailleurs, le jour du drame, elle se rendait chez un notaire à Port-Louis, où elle était en stage.»
La petite dernière de la famille était, dit-il, «une très bonne fille» et «bien gâtée». Face à l’amère réalité, Ahmed s’incline toutefois: «J’accepte ce qui est arrivé.» Ayant quitté sa maison très tôt ce triste jour, il n’avait hélas pas pu voir sa fille mais la veille (jeudi soir), c’est ensemble dans la bonne humeur autour d’un bon dîner agrémenté d’une petite conversation, comme à son habitude, que la petite famille avait terminé la soirée. Ce moment sera à jamais gravé dans sa mémoire.
Désormais, Ahmed, son épouse Sheinaz, 54 ans, et sa fille aînée devront se réfugier dans les souvenirs heureux aux côtés de celle qui était un rayon de soleil dans leur vie.