Yannick Pokhun est accablée par la mort de son épouse (en médaillon).
Elle avait 21 ans et était maman d’un enfant de trois ans. Mais vendredi dernier, un accident lui a coûté la vie. Une tragédie à laquelle doivent faire face ses proches.
Il reste fort. Pour elle. Pour son fils. Devant la dépouille de sa femme, Yannick Pokhun serre les poings et s’efforce de ne pas s’effondrer. «Je sais qu’elle sera toujours avec moi», lâche-t-il. Elle, l’amour de sa vie, la mère de son fils. À 21 ans, Delphine Pokhun croquait la vie à pleines dents. Heureuse, amoureuse, elle l’était aux côtés de Yannick Pokhun, 21 ans, qu’elle avait épousé en décembre dernier, et de Mathieu, son fils de trois ans.
Son rêve : devenir coiffeuse. Mais tout s’est effondré en quelques secondes, vendredi dernier. Ce matin-là, après avoir déposé le petit à l’école, elle a pris l’autobus pour se rendre à Port-Louis, où elle devait rejoindre son époux, mais aussi effectuer quelques démarches.
En entendant parler de cet accident à la radio, Yannick Pokhun ne cesse d’appeler Delphine sur son portable, en vain. «J’étais très inquiet. Je savais qu’elle devait prendre le bus pour venir me rejoindre à Port-Louis. Je l’ai appelée au moins 45 fois et c’est au bout du 46e appel que quelqu’un a décroché en me disant qu’il fallait que je me rende immédiatement à l’hôpital», raconte-t-il.
Sur place, Yannick est déboussolé : «À deux reprises, j’ai vu le corps de ma femme, sans la reconnaître. Ce n’est qu’une fois que ma belle-mère est arrivée qu’elle a pu l’identifier.» Anéanti, le jeune homme voit défiler devant lui des années de bonheur, sa rencontre avec Delphine il y a quatre ans, leur coup de foudre, leur mariage, la naissance de leur fils Mathieu.
D’ailleurs, comment expliquer à un enfant de trois ans qu’il ne verra plus sa maman ? Yannick, lui, a décidé de ne pas baisser les bras et de rester le plus fort possible pour lui.
«Delphine était incroyable, très dévouée envers ceux qu’elle aimait. Nous nous entendions à merveille et on vivait un véritable rêve dans notre petite maison, à St-Jean. Je ne sais pas comment je vais faire sans elle, mais aujourd’hui, je me dois de vivre pour notre enfant», confie-t-il. À l’immense douleur de la perte si soudaine et brutale de sa femme, s’est greffé un sentiment de révolte.
Comme de nombreuses familles affligées, Yannick est très remonté contre la Compagnie nationale de transport (CNT) et réclame que la vérité soit faite sur le drame de vendredi dernier : «Ce n’est pas la première fois que les autobus de cette compagnie sont pointés du doigt. Si des incompétents ont fauté, il faut que justice soit faite.»
À cet effet, il a prévu de porter plainte contre la CNT dans les jours à venir. «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour savoir ce qui s’est réellement passé dans cet autobus et ce qui a causé la mort de dix personnes. Je ne vais pas baisser les bras. Je veux connaître la vérité», affirme-t-il.
Yannick espère que toutes les familles des victimes s’uniront pour aider à faire la lumière sur les causes de ce terrible accident.