Les proches des victimes étaient inconsolables lors des funérailles, hier.
Anil, le frère de Sanjay Ujoodha.
Ils se rendaient à Port-Louis pour acheter du matériel pour la rénovation de leur maison. Mari et femme ont perdu la vie dans des circonstances tragiques, laissant derrière eux une fille de 11 ans.
Ils s’étaient dit «oui» pour la vie en l’an 2000. Sanjay et Priya Ujoodha ont tous d’eux trouvé la mort à Sorèze, ce vendredi noir. Le couple se rendait à Port-Louis pour acheter du matériel pour la rénovation de leur maison, sise à Candos.
Depuis ce terrible drame, leur fille Triya est inconsolable. Les autres membres de la famille peinent à la consoler, eux-mêmes complètement abasourdis par ce double malheur.
Anil, le frère aîné de Sanjay Ujoodha, est le seul qui arrive à parler du couple sans fondre en larmes. Il est d’ailleurs, dit-il, le dernier à l’avoir vu : «Sanjay habite au rez-de-chaussée et moi au premier. J’inspectais mon taxi lorsqu’il m’a dit qu’il se rendait à Port-Louis pour acheter du granite pour sa maison. On s’est revu vers 7h45 lorsque son épouse et lui se rendaient à l’arrêt d’autobus.»
Anil venait de déposer son fils à l’école lorsqu’il a appris qu’un terrible accident impliquant un autobus de la CNT avait eu lieu à Sorèze. Il a alors tenté de contacter son frère, mais en vain. Ses proches, eux, essayent de joindre Priya au téléphone, sans résultat. «Se mo fam kinn anons mwa move nouvel la», précise Anil.
Les funérailles du couple ont eu lieu, hier, samedi 4 mai, à 11 heures, au crématorium de Solférino. «Les deux corps ont été incinérés en même temps. Mon frère et ma belle-soeur s’aimaient. On n’a pas voulu les séparer. Ils ont fait beaucoup de sacrifices. C’est dommage pour eux. Ils ne méritaient pas de finir de cette façon», lâche Anil.
Sanjay Ujoodha travaillait à son compte depuis plus de dix ans. Il dirigeait le Telco Snack, un restaurant très connu et fréquenté par le personnel hospitalier de l’hôpital Victoria, à Candos.
Priya, elle, travaillait, au magasin Beauté de Chine, à Curepipe. «Mon frère a commencé à vendre de la nourriture à bord d’un tricycle. Puis, il a transformé une partie de sa maison en restaurant, avant de faire l’acquisition d’un autre local. So manze ti mari bon», affirme Anil.
Ce dernier a dû se rendre à l’hôpital Jeetoo pour identifier les dépouilles. «Mon frère avait une grosse somme sur lui. Elle provenait de son restaurant. De plus, il avait aussi, en sa possession, l’argent qu’il devait utiliser pour acheter des feuilles de granite. Le tout a mystérieusement disparu», s’indigne Anil.
Ce couple laisse derrière lui une fillette, accablée par le chagrin et la douleur d’avoir perdu ses parents.