Le couple récuse les allégations de maltraitance faites à son encontre.
La jeune mère et son époux font l’objet d’une accusation provisoire de maltraitance sous la Child Protection Act. Leur fille de huit mois, emmenée à l’hôpital pour une fièvre, présentait, en fait, de multiples fractures.
C’est un médecin de l’hôpital de Flacq qui a tout déclenché en examinant le bébé de huit mois de Shenaz Lebrasse. Il a, en effet, constaté que la petite fille souffrait de plusieurs fractures aux bras et aux jambes et a alerté la police en conséquence. La fillette avait aussi des ecchymoses sur différentes parties du corps.
Les faits remontent à dimanche dernier, le 21 avril. Or, Shenaz Lebrasse, 22 ans, a par la suite nié avoir agressé son enfant. Les policiers du poste de police de Flacq ont cependant procédé à son arrestation ainsi qu’à celle de son époux, Louis, âgé de 30 ans. Depuis, tous deux ont retrouvé la liberté, après avoir versé une caution de Rs 5 500 pour Shenaz et de Rs 7 500 pour son conjoint.
«Je n’ai rien dit au début car j’avais peur mais j’ignorais que ma fille avait des fractures», explique Shenaz Lebrasse. Cette habitante de Nehru Nagar, à Argy, à l’est de l’île, actuellement enceinte de son cinquième enfant, rejette les allégations selon lesquelles elle aurait maltraité sa fille. «C’était un accident», précise-t-elle. Elle poursuit en disant que c’est en février dernier que «l’accident» en question se serait produit : «Mon époux travaille dans un poulailler depuis un an et demi. Nous habitons la maison du gardien. Les toilettes et la salle de bains sont à l’extérieur. L’accident s’est produit alors que je venais de baigner ma fille.»
Selon Shenaz Lebrasse, c’est en voulant éviter son fils d’un an et demi qui se tenait devant elle qu’elle s’est cognée. Sa fille, qui était dans ses bras à ce moment-là, est tombée. «Mon époux n’était pas à la maison au moment de l’accident.Ma fille a pleuré. Elle s’est calmée lorsque je lui ai donné du sirop contre la douleur. Je l’ai également frictionnée avec de l’huile. Elle n’a pas fait de fièvre et s’est endormie peu après», se remémore la jeune femme.
Toutefois, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 avril, Shenaz et Louis Lebrasse ne peuvent fermer l’oeil car leur bébé est fiévreux. Aussi, le couple décide-t-il de l’emmener à l’aube à l’hôpital. Sur place, la mère ne dit rien sur la chute de sa fille car, explique-t-elle, elle avait «peur de la réaction du médecin».
Enfance difficile
Shenaz, qui est originaire de Beau-Bassin, et Louis Lebrasse, qui vient de Lallmatie, sont mariés depuis deux ans. La jeune femme a deux enfants – deux filles de quatre et trois ans – d’une première union. Celles-ci vivent avec leur père, à Beau-Bassin. De l’union de Shenaz avec Louis sont nés un fils et la fillette de huit mois. Et ils attendent la naissance de leur troisième enfant pour très bientôt.
Récusant les allégations de maltraitance faites à son encontre, la jeune mère met en avant son enfance et son adolescence difficiles : «Mon enfance n’a pas été heureuse. Mes parents étaient alcooliques. J’avais 14 ans lorsque j’ai été victime d’un viol. Un oncle et un cousin m’ont agressée. Quelque temps après, un ami de mon père a également abusé de moi. Par la suite, j’ai quitté le toit familial avec le premier venu. Monn pass dan boukou sok dan mo lavi. Ou krwar mo pou maltret mo zanfan ? Mo anvi zot viv dan bon condition malgre nou mizer.»
Shenaz Lebrasse et son époux Louis font cependant l’objet d’une accusation provisoire de maltraitance sous la Child Protection Act. L’enquête policière se poursuit pour faire la lumière sur cette affaire. La Child Development Unit (CDU) a également ouvert une enquête et a pris la fillette en charge.