Santa Bhobany (sari blanc) réconfortée par sa belle-soeur.
Jenita qui est très affligée par la fin tragique de son père Ravindranauth
Cet employé de la Barclays Bank avait prévu une fête grandiose pour sa fille chérie, qui aura 18 ans le mercredi 10 avril. Mais le destin en a décidé autrement.
L’histoire de sa vie s’est arrêtée brutalement. Ravindranauth Bhobany avait 52 ans. Comme les 10 autres personnes, il a perdu la vie dans le terrible désastre de la semaine dernière.
Ce senior messenger de la Barclays Bank serait parti récupérer sa voiture au sous-sol du Harbour Front lorsqu’il se serait noyé. Aujourd’hui, son épouse Santa, âgé de 42 ans, est partagée entre un sentiment de colère et d’amertume : «Kifer zot pa ti dir avan ki ti pu ena lapli torentiel sa zour la. Kuma la Renion in konn sa?»
Jenita, 17 ans, la fille unique du couple est très abattue : «Je ne vais plus jamais fêter mon anniversaire, car il va me rappeler de tristes souvenirs.» Pour célébrer comme il se doit cet événement, Ravindranauth avait tenu à mettre les petits plats dans les grands. «Il voulait organiser une fête mémorable pour elle», souligne Santa.
Ravindranauth était également très connu dans sa localité à Rivière-du-Rempart, où il fait du social. Pour son entourage, il est «mort en héros». Le jour du drame, Ravindranauth était en congé. Mais il était parti remplacer un collègue. Il a quitté son domicile vers 6h30. Cette dernière dormait encore lorsque Ravindranauth est sorti. Jenita est la dernière personne à lui avoir parlé : «Je lui ai téléphoné vers 14 heures. Il m’avait dit qu’il pleuvait à Port-Louis et que les courses sont renvoyées.»
Vers 17 h 30, Santa tente de joindre son époux sur son portable, mais en vain. Vers 19 h 30, elle a commencé à s’inquiéter, car son époux n’était toujours pas rentré.
Vers 20 heures, Santa décide d’alerter son beau-frère Vinod. Ce dernier informe à son tour Varma, un frère de Vinod, des événements vers 21 h 30. Ce dernier se rend au Harbour Front vers 23 h 30 et reçoit la confirmation de la présence de la voiture de Ravindranauth sous les eaux.
La nuit a été particulièrement longue pour les Bhobany. Santa et Jenita ne disent pas le contraire. Durant toute la nuit, Santa garde espoir : «Mo ti pense li enkor vivan. Mo bann fami ti dir mwa kapav li pe kasiet dan enn lakaz.»
Il est 14 h 10, le dimanche 31 mars lorsque les Bhobany ont la confirmation que le disparu s’est noyé dans le sous-sol. La police venait de remonter son corps.