• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Au nom de Sylvia et Jeffrey

wright1.jpg

La famille au complet pour les 15 ans de Jeffrey (au centre), décédé dans le drame.

wright2.jpg

Allan et Jason Wright doivent maintenant reconstruire leur vie.

En quelques secondes, père et fils ont perdu deux des leurs dans les inondations qui ont fait 11 morts samedi dernier. Allan et Jason Wright ont choisi de ne pas se laisser submerger par le désespoir…

«J’ai vu le corps de ma mère qui flottait dans cette eau boueuse.» Cette image, Jason Wright, 20 ans, ne l’oubliera jamais. Alerté par son père Allan, ce cuisinier de profession à l’hôtel Le Labourdonnais est arrivé, samedi dernier, à la hauteur du tunnel du Caudan, peu après le drame qui a coûté la vie à sa mère, Sylvia Wright, 45 ans, et à son petit frère, Jeffrey, 18 ans.

«C’est mon père qui m’a demandé d’aller voir ce qui se passait dans le tunnel du Caudan. Comme je travaille à côté, je suis arrivé très vite sur les lieux», nous confie Jason. Une fois sur place, c’est le choc : «J’ai vite réalisé que le pire s’était produit et que je l’avais perdue, de même que mon frère.» Même s’il se montre fort, Jason est ravagé : «Mon cœur brûle. J’ai perdu deux des personnes les importantes de ma vie. Ma maman qui a toujours été là pour moi et mon frère, mon complice, mon ami…»

Aujourd’hui, le jeune homme sait que les jours à venir seront difficiles : «Je sais que ma mère et mon frère ne reviendront jamais. Rien ni personne ne pourra remplacer ce que j’ai perdu.» Si le matin il arrive à s’occuper l’esprit, c’est dans le silence de la nuit qu’il ressent un vide.

Dans cette épreuve, Jason peut compter sur son père Allan, qui comme lui, reste digne dans la douleur. «Je dois être fort pour mon fils Jason et pour ma famille», lâche-t-il, avant d’ajouter : «Pour Sylvia et pour Jeffrey, je n’ai pas le droit d’abandonner…»

À présent, dit-il, tout ce qu’il fera sera au nom de sa femme et de son fils : «On va tout faire pour honorer leur mémoire.» Il s’agit de continuer à vivre, dit-il : «Tout ce qu’on va faire à partir de maintenant sera pour honorer Sylvia et Jason.» Car ces derniers, précise Allan, étaient des bosseurs.

Des projets, ils en avaient : «On devait ouvrir un restaurant à Curepipe et nous sommes aussi en projet pour un autre commerce à Flic-en-Flac. Sylvia et Jeffrey étaient très motivés.» La cuisine, poursuit Allan, était la passion de son épouse et de son fils : «Ils faisaient tout avec amour et ils adoraient la pâtisserie. Tout ce qu’ils vendaient étaient des produits home-made. D’ailleurs, Jeffrey venait de lancer son chicken pie qui avait eu du succès.»

Suivant de très près toute l’actualité autour de ce drame qui a bouleversé sa vie, Allan est, comme les autres familles touchées par ce malheur, dans l’attente de réponses : «Il faut que des décisions soient prises. La mort de Sylvia et de Jeffrey, mais aussi d’autres victimes, a mis en surface un problème. Maintenant, il s’agit de trouver des solutions.»

De retour en début de semaine dans leur boutique ALLAN’As où le drame s’est joué, Allan et son fils n’ont pu contenir leurs émotions. «Cela fait 14 ans que nous tenons cette boutique et jamais on a eu à faire face à un tel problème», explique Allan, qui refuse de se laisser envahir par le désespoir. Un travail sur lui-même, qu’il fait au nom de Sylvia et Jeffrey.

Archive: