Il collectionne les frasques depuis l’âge de 15 ans et ne compte plus les peines d’emprisonnement. La police le soupçonne d’être impliqué dans une affaire de vol et de viol à Rivière-Noire, qui remonte au 13 février. Mais qui se cache derrière ce récidiviste notoire très connu de la Cité Briqueterie et que la police suspecte d’être le présumé meurtrier de Denis Fine ?
Son parcours est digne d’un scénario de série B. Et l’intrigue est omniprésente. Poloco… Un nom qui fait froid dans le dos. C’est dire que cet homme, un récidiviste notoire, fait beaucoup parler de lui. La dernière accusation en date remonte au 13 février : il est soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vol et de viol d’une Sud-africaine à Rivière-Noire (voir hors-texte).
Une semaine plus tôt, Steeve Patrick Prinsley Serret de son vrai nom, aurait volé la Florid d’une habitante de Riambel. Le lundi 18 février, après une séance de course-poursuite, il est parvenu à échapper à deux policiers à sa traque. Et un peu plus tard, le véhicule volé est retrouvé complètement carbonisé. Histoire d’effacer toute preuve éventuelle.
Mais quelle est la vraie raison d’un retour à l’actualité de Poloco ? Ce dernier est recherché depuis quelques mois déjà pour non-respect des conditions de sa remise en liberté sous caution dans l’affaire de l’assassinat de Denis Fine. Celui-ci a été tué d’une balle à la tête le
4 janvier 2010. C’est l’ex-compagne de Poloco qui a déclaré à la police qu’elle avait surpris une conversation autour d’un complot pour abattre Denis Fine. Elle est allée plus loin en affirmant que son compagnon serait un des hommes de confiance de Sada Curpen (voir hors-texte). Ce dernier et Poloco sont actuellement en liberté conditionnelle dans cette affaire. Mais ils réfutent les charges retenues contre eux. La jeune femme (voir hors-texte) craint depuis pour sa vie, Poloco ayant proféré des menaces à son encontre.
C’est parce que Poloco, libéré sous caution dans l’affaire Denis Fine, ne s’était pas présenté à un poste de police que ses derniers démêlées avec la police ont commencé. Car s’il avait demandé à quelqu’un de déposer un certificat médical attestant qu’il était souffrant, lorsque les limiers s’étaient rendus chez lui, il était absent. Depuis ce jour, le jeune homme de 32 ans est officiellement wanted. Sauf qu’entre-temps, d’autres affaires sont venues s’ajouter à son long casier judiciaire notamment une agression avec préméditation. Dans la soirée du dimanche 2 décembre 2012, il aurait tabassé un chauffeur de taxi et saccagé sa voiture. Selon des témoins, Poloco aurait également agressé le beau-frère de ce dernier, avant de s’en prendre à sa boutique.
«La polis galoup ar li»
Les faits allégués se seraient produits vers 22 heures, ce soir-là. Les «victimes» avaient été transportées à l’hôpital pour y recevoir des soins. Leurs proches sont révoltés depuis : «Notre famille vit un véritable traumatisme. On ne comprend toujours pas ce que quelqu’un qui ne doit pas sortir entre 18 heures et 6 heures faisait sur la route. La polis mem galoup ar li.» Une réputation de Bad boy qu’il laisse derrière lui. Dans sa localité, Poloco est réputé pour ses nombreux délits et ses accrochages (sans fin !) avec la justice. «C’est sa mère, Mémé Zulu, qui lui aurait donné le sobriquet de Poloco. Il n’a peur de rien depuis qu’il est enfant. Il n’a pas le physique d’un adepte de culturisme, mais il inspire la peur autour de lui. Qui plus est, il aime les armes tranchantes., explique un proche.
S’il inspire la frayeur dans son quartier, c’est parce que ses acolytes et lui n’auraient pas hésité à intimider certains témoins qui déposent contre eux dans des affaires criminelles. Selon des sources dignes de foi, plusieurs témoins se sont rétractés pour leur sécurité et celles de leurs proches. Est-ce que Poloco se rendra cette fois à la police comme il l’avait fait en 2010 ? En effet, cette année-là, plus précisément le 7 avril 2010, soupçonné pour plusieurs délits, et recherché par la police depuis des mois, Poloco s’était constitué prisonnier au poste de police d’Abercrombie.
Jugé violent
Il avait comparu devant le tribunal de Port-Louis le lendemain, sous plusieurs charges provisoires, dont damaging property, damaging public property, damaging property by band, viol, menace de mort et kidnapping. C’est après cette arrestation que la police avait ensuite eu des informations qui l’impliqueraient dans le crime de Denis Fine. D’où le fait que la police avait, à l’époque, objecté à sa remise en liberté sous caution. Pourtant, alors qu’il est jugé violent et que sa réputation de dangereux récidiviste notoire est connue, Poloco finira par retrouver la liberté conditionnelle.
Mais une fois de plus, il ne tardera pas à se mettre sous les feux des projecteurs. Il est condamné à huit mois de prison le 8 septembre 2011, après avoir fait une véritable démonstration de force avec d’autres membres d’un gang de sa localité. Il était poursuivi pour deux délits - refus de laisser la police travailler dans l’exercice de ses fonctions et assaulting police.
Au fond, entre Poloco et la police, l’histoire date depuis sa tendre jeunesse. Né le 25 février 1981, Poloco a affaire avec la justice dès l’âge de 15 ans. Il est arrêté pour larceny by night breaking après avoir volé de l’argent et des cigarettes dans une boutique. Et le 13 décembre 1996, le tribunal de Port-Louis le condamne à trois ans de probation.
Mais cette condamnation n’a pas servi de leçon au jeune Poloco. Un an plus tard, soit le 22 août 1997, il est condamné à deux ans de probation, sous la même charge d’accusation, pour avoir cambriolé une autre boutique. Cette fois, avec l’aide de quatre complices. Le 10 avril 1998, le tribunal de Port-Louis le condamne à la prison et il est détenu au Correctional Youth Centre. Mais la justice ne lui fait pas peur et il le fait savoir.
A sa sortie de prison, il fait à nouveau parler de lui. Le 17 octobre 2001, le tribunal de Pamplemousses le condamne à une amende de Rs 2 000 pour tentative de vol. Et quelques jours plus tard, il écope de six mois de prison pour vol. Cette fois, par le tribunal de Mapou. Son délit ? Il avait cambriolé un bungalow à Calodyne, avec la complicité de deux acolytes.
Mais une fois libéré, il accumule à nouveau les bêtises. Entre le 4 juin 2002 et le 24 mars 2003, il commet pas moins de six délits.
Ceux qui ont eu affaire à lui, dans le passé, n’en font pas d’éloges. «Tou dimoun per li akoz li mari violan», lâche un proche de Poloco, sous le couvert de l’anonymat.
A l’heure où nous mettions sous presse, il était toujours recherché par la police. Plusieurs unités ont été mobilisées en vue de mettre la main sur lui.
Son ex-concubine sous protection policière
Christina Castor, l’ex-compagne de Poloco, est sous protection policière depuis le 30 mars 2011. Cela, suite aux menaces de mort qu’aurait proférées Poloco contre elle. Ce jour-là, le présumé meurtrier de Denis Fine a lancé haut et fort, au tribunal de Pamplemousses, qu’il allait faire tuer la jeune femme. Une proche collaboratrice du DPP ainsi que des policiers présents en Cour, sont témoins de la scène.
James Mercier balance Poloco
Son arrestation a été capitale dans l’enquête sur le vol et le viol qui s’est produit à Rivière-Noire le 13 février. Lors de son interrogatoire par les limiers de la CID de Rose-Hill, James Mercier a soutenu que Poloco est à la tête d’un gang qui s’est attaqué à un couple de l’ouest, ce jour-là. Outre Poloco, un homme et une femme sont aussi recherchés. La femme aurait fait des retraits bancaires du compte du couple attaqué à Rivière-Noire.
James Mercier avait, lui, été arrêté à son domicile. Il avait été vu à plusieurs reprises en compagnie de Poloco dans le passé. Le jeune homme a donné des détails très importants sur les agissements du gang mené par Poloco. Mais il précise n’avoir pas participé au délit de Rivière-Noire.