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Josian Louise : «Je suis victime d’un règlement de compte»

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Le blessé sur son lit d’hôpital.

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Sylvie a désormais peur pour sa sécurité.

Cet habitant de la rue Ducray, à Sainte-Croix, est persuadé que son agression au sabre n’est pas due au hasard. Trois mois plus tôt, son fils avait également été agressé à l’arme blanche, suite à un différend entre voisins. Il craint pour la sécurité de son épouse et de sa fille car, ses présumés agresseurs auraient promis de s’attaquer à ces dernières.

Il doit sa vie à sa mère Sylvie. Cette dernière a imploré le pardon de ceux qui lui couraient après, sabres en main, après l’avoir tailladé quelques minutes plus tôt sur plusieurs parties du corps. Josian Louise, 51 ans et habitant de la rue Ducray, à Sainte-Croix, se remet lentement de ses blessures à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jeetoo.

L’affaire éclate le jeudi 7 février. Vers 22h45, Josian Louise, qui travaille à son compte comme tôlier, se présente au poste de police d’Abercrombie avec plusieurs blessures graves sur le corps. Il explique aux policiers qu’il a eu une dispute avec deux hommes plus tôt. Peu après, deux autres hommes auraient rejoint ces derniers, à bord d’un camion, et l’auraient agressé au sabre. Par la suite, le blessé est emmené à l’hôpital Jeetoo.

Rencontré à l’unité des soins intensifs de cet établissement, Josian Louise nous raconte sa mésaventure : «Je m’étais rendu à la boutique du coin en compagnie d’un ami pour acheter une bouteille de bière. Deux jeunes à moto se sont arrêtés à ma hauteur et m’ont demandé une dose d’héroïne. Je leur ai fait comprendre que je ne suis pas un dealer, mais ils ont insisté. J’ai alors dû bousculer physiquement l’un d’eux en le repoussant avec mes mains. Il m’a alors lancé : “Atann to pu kone la”, et est parti avec son ami.»

Josian Louise ne se doutait pas, à ce moment-là, que les deux jeunes hommes allaient revenir avec du renfort : «Je n’avais pas pris au sérieux leurs menaces car, je croyais que j’avais affaire à des toxicomanes. Des habitants de mon quartier m’avaient pourtant fait part de rumeurs selon lesquelles il y avait une prime sur ma tête après des ennuis que j’ai eus avec une famille du voisinage qui aurait des liens avec un trafiquant de Subutex. J’étais toujours à la boutique lorsqu’un camion, avec à son bord quatre hommes, s’est arrêté. L’un d’eux m’a alors crié : “Taler la to ti fer bye”, avant que ses compères et lui ne commencent à me frapper avec des armes tranchantes. Je me suis défendu comme j’ai pu. Ils m’ont touché sur plusieurs parties du corps. J’aurais pu y laisser la vie si je n’avais pas couru en direction de la maison de ma mère, qui était la plus proche.»

Le tôlier est persuadé que ses agresseurs étaient venus pour le tuer : «Je suis victime d’un règlement de compte. Zot ti vini pu touy mwa. Si ma mère n’avait pas imploré leur pardon, ils m’auraient peut-être tué. Ils ont cependant promis de revenir pour se venger sur mon épouse et ma fille. L’un d’eux m’a balancé : “Fini koup to garson ek twa res to fam ek to tifi aster”. Il y a quatre mois, mon fils avait également été agressé à l’arme blanche suite à un différend avec une famille voisine. Il s’était retrouvé à l’hôpital avec 33 points de suture au ventre et 33 autres au dos. La police n’a toujours pas procédé à l’arrestation des deux agresseurs de mon fils, arguant que l’enquête suit son cours. Il semblerait que ces deux-là étaient aussi parmi mes agresseurs. Nous

en saurons plus lors d’une parade d’identification qui devrait avoir lieu bientôt.»

Après l’agression de Josian Louise, une foule d’une centaine de personnes est descendue dans la rue pour manifester sa colère. Plusieurs personnes ont encerclé le camion des présumés agresseurs du tôlier après avoir volé les clés du véhicule, pour tenter de les faire sortir de force. La police a dû faire usage d’une vingtaine de cartouches de gaz lacrymogène pour ramener le calme. Les manifestants ont saccagé huit véhicules de la police, dont un camion remorqueur. Les policiers ont également eu fort à faire pour sortir d’affaire les présumés agresseurs de Josian Louise, qui s’étaient réfugiés dans le camion. Il s’agit d’Imran Dowlut, Abdool Altaf et de Moosa Oozeer.

Les trois suspects ont été transportés à l’hôpital où ils ont été admis sous surveillance policière car, ils font l’objet d’une charge provisoire de tentative d’assassinat. Leurs proches respectifs se sont refusés à tout commentaire. Le quatrième suspect, qui a pu prendre la fuite, est recherché. La police a aussi procédé à l’arrestation de trois autres suspects grâce aux CCTV cameras se trouvant dans cette région de Port-Louis. Il s’agit de Michael Verte et des frères Westley et Nicola Jasmin. Ils font l’objet d’une charge provisoire de taking part in a riot, soit d’avoir participé à une émeute.

Nous n’avons pu avoir la version des faits de la famille du voisinage qui aurait un différend avec les Louise car, les deux principaux membres concernés se retrouvent derrière les barreaux et les autres semblent avoir déserté le domicile. Il ressort que le différend entre les deux familles concernerait un garage. Josian Louise a fait une demande auprès de la mairie de Port-Louis pour obtenir un permis pour opérer un garage avec son fils mécanicien, à leur domicile. Mais cette famille voisine objecterait à cette demande. Les Louise ont fait appel. Et la situation s’est envenimée…

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