Nabeel Khodabux fait la fierté de son collège Sir Abdool Raman Osman.
Priyadarshini Soobhug est la première lauréate du collège Lady Sushil Ramgoolam.
Depuis lundi, les résultats de Higher School Certificate sont connus et certains Regional Colleges se sont distingués en décrochant le premier lauréat de leur histoire. Certains d’entre eux, à l’instar des jumeaux Jahaly qui ont tout fait pour être sur la fameuse liste, et des petites vedettes des collèges Sir Abdool Raman Osman et Lady Sushil Ramgoolam, nous donnent leur avis sur le système éducatif du pays.
Pas de formule magique ni de secret, encore moins de recette à suivre. Pour devenir lauréat, il faut juste travailler. C’est ce que nous assurent quelques-uns des heureux étudiants qui se sont retrouvés, cette semaine, sous les feux des projecteurs en figurant sur la fameuse liste des Lauréats 2012. Et si aujourd’hui, ils savourent le fruit de leur travail, c’est surtout, disent-ils, parce qu’ils se sont donné les moyens d’arriver à leurs fins.
Et pour se retrouver tout en haut de la liste, Bhavish et Bhishum Jahaly ont tout fait. Classés respectivement 6e et 8e en 2011 pour leur première tentative aux examens du HSC, les jumeaux n’ont pas hésité à redoubler en 2012, pour mettre plus de chances de leur côté et devenir lauréats. Le défi a été relevé haut la main. «On a pris cette décision après avoir bien réfléchi. Nous étions classés mais n’avions aucune garantie d’avoir des bourses. Pour nous, c’était difficile dans ce cas d’envisager des études supérieures car notre famille n’a pas les moyens de nous envoyer à l’étranger», explique Bhavish, ex-étudiant au collège Royal de Curepipe. Il a décroché la MCB Foundation Scholarship et souhaite poursuivre des études en économie.
Son frère et lui précisent que c’est un travail régulier et surtout beaucoup de sacrifices et de dévouement qui leur ont permis de se distinguer. Les jumeaux affirment également que les leçons particulières sont aussi d’un apport considérable. «J’estime que c’est complémentaire et ça nous permet de prendre part aux examens en étant armés», ajoute Bhishum qui, avec son frère, fait la fierté de ses parents : Nalini, femme au foyer, et Ram, Technical Assistant à l’université de Maurice.
Priyadarshini Soobhug, première lauréate du collège Lady Sushil Ramgoolam (Art Side), ne cache pas non plus le fait qu’elle a beaucoup travaillé et qu’elle est très heureuse de faire honneur à son collège qui, grâce à elle, a pu avoir sa première lauréate. Cependant, pour la jeune fille, un bon équilibre entre les études et les loisirs est primordial pour ne pas subir de pression : «Le système éducatif est très compétitif mais maintenant il y a différentes activités qui motivent les élèves et leur permettent de ne pas se limiter aux études.»
Pour Nabeel Khodabux, qui fait aujourd’hui la fierté de tous les élèves de la Sir Abdool Raman Osman SSS, à Phoenix, en devenant le premier lauréat (Art side) de l’histoire de l’établissement, le système éducatif de Maurice est «bon», mais il faut continuer à l’améliorer : «Il faut viser l’excellence.» Il évoque ainsi quelques lacunes : «Je trouve qu’il faudrait diminuer le nombre d’élèves dans une classe. Un prof n’est pas un superman. 40 élèves dans une classe c’est trop. Il faudrait réduire le nombre à au moins 15 élèves dans une classe et les enseignants pourraient ainsi accorder plus d’attention à tout le monde.» Le jeune homme se dit aussi contre le streaming : «En mettant des élèves de différents niveaux dans une même classe, ceux qui sont plus faibles pourront, selon moi, s’inspirer de ceux qui sont plus performants et se donner davantage pour être au même niveau qu’eux.» Et Nabeel est catégorique : pour réussir à l’école, il n’y a pas de formule magique ni de secret, encore moins de recette à suivre, il faut tout simplement… travailler.