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Tourisme : Une bouée de sauvetage indispensable

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Suresh Seegobin et Bissoon Mungroo

Après la pluie vient, semble-t-il, le beau temps. La semaine dernière, le rapport de De Chazal Du Mée (DCDM) commandité par l’Association des Restaurateurs et Hôteliers de l’île Maurice (AHRIM) invitant le gouvernement à sortir des sentiers battus concernant sa stratégie touristique, avait suscité une polémique parmi les acteurs de l’industrie touristique.

Toujours est-il qu’à la fin de la semaine dernière, un consensus a été trouvé entre le gouvernement et les organisations du secteur privé s’occupant de ce secteur, suivi de l’annonce d’un plan spécial marketing pour redynamiser l’industrie touristique. Ce plan sera financé par le gouvernement et le secteur privé à hauteur de Rs 80 millions. Suresh Seegobin, président de la ‘Mauritius Tourism Promotion Authority’ (MTPA), et Bissoon Mungroo, président de l’Association des Petits et Moyens Hôtels (APMH), nous parlent de la situation.

Q : Le tourisme a été au cœur de l’actualité dernièrement. Comment voyez-vous la situation dans ce secteur?

Suresh Seegobin : Le tourisme a toujours été, dans mon esprit du moins, au cœur de l’actualité. Je crois qu’il y a beaucoup de Mauriciens qui ont contribué et qui continuent à contribuer au développement de cette industrie. Et comme n’importe quelle industrie, le tourisme passe par de bons et de mauvais moments. Actuellement, il y a le contexte international qui freine un peu l’industrie touristique à Maurice. Pour d’autres pays, c’est pire. Ce qui est bien à Maurice, c’est que nous avons constaté tout de suite qu’il y avait un problème. De toute façon, il faut en permanence faire un constat et innover afin que le secteur touristique continue à bien se porter.

Bissoon Mungroo : La situation est mi-figue, mi-raisin. Ni bonne, ni mauvaise. D’après les statistiques, la croissance dans le secteur touristique demeure stagnante. D’autre part, il y a l’arrivée, bientôt, de trois nouveaux hôtels avec 500 chambres alors que de nouveaux marchés n’ont pas été développés pour les remplir. Ils vont donc puiser dans la clientèle déjà existante au détriment des autres hôtels. Le gouvernement aurait dû avoir eu le courage de demander aux promoteurs de ces nouveaux hôtels de retarder leurs projets jusqu’à ce que le soleil brille de nouveau pour tout le monde.

Q : Un récent rapport de DCDM demande au gouvernement de «sortir des sentiers battus» en ce qui concerne sa stratégie touristique. Est-ce nécessaire?

Suresh Seegobin : Le rapport de DCDM, je l’ai lu aussi et je pense que sortir des sentiers battus est toujours une bonne chose. Un rapport est un rapport et celui-ci a certainement ses mérites.

Bissoon Mungroo : Je ne dis pas que ce rapport commandité par l’AHRIM n’est pas bon. Toutefois, je pense qu’il ne brosse un tableau de l’actuelle situation qu’à moitié. En ce qui concerne la stratégie touristique, je crois qu’il faut consolider la stratégie actuelle qui nous rapporte quelque 700 000 touristes par an. Il faut aussi, bien évidemment, chercher d’autres moyens, sortir des sentiers battus, pour trouver de nouveaux marchés.

Q : Le gouvernement a annoncé un plan spécial marketing pour le tourisme. Selon vous, dans quelle direction faut-il aller pour relancer l’industrie?

Suresh Seegobin : Mettre un plan debout est une bonne chose. On ne peut rien faire sans plan. C’est bien que le Premier ministre ait pris le soin de former un comité qui va trouver un plan de marketing pour les 12 prochains mois. Avec des objectifs et une stratégie, les résultats tomberont. Le problème a déjà été identifié : c’est la baisse des arrivées et l’augmentation du nombre des chambres dans le secteur touristique. Si quatre ou cinq personnes se mettent ensemble, elles pourront trouver un moyen de résoudre ce problème. Il est temps que tous se mettent au travail. Je ne trouve pas de raison de ne pas y arriver. Les Mauriciens sont nés pour attirer les touristes et ils y arriveront toujours.

Bissoon Mungroo : Le plan spécial marketing vient un peu tard. Cette initiative aurait dû être prise depuis longtemps. Le calendrier des foires touristiques internationales pour cette année est presque complété. Si nous allons dans ces mêmes foires l’année prochaine, les résultats tomberont une année plus tard, soit en 2006. Qu’allons-nous faire en attendant ? Par ailleurs, le marketing cible une clientèle venant de l’Inde ou de la Chine mais encore faut-il offrir à ces touristes un accueil adapté à leur culture. On ne peut pas leur demander de changer du tout au tout pour une dizaine de jours. Le plan marketing s’oriente également vers des pays comme l’Angleterre où il y a déjà une clientèle pour Maurice. Mais au lieu du programme marketing habituel, il faudrait y introduire des vols directs à partir d’autres villes.

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