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Gérer une éventuelle victoire

Au cas où les travaillistes accéderaient, de nouveau, au pouvoir – une hypothèse plausible maintenant – le poêlon sera chaud à tenir pour eux. Ce n’est pas parce qu’on change de pouvoir politique que les problèmes socioéconomiques vont s’estomper immédiatement.

Des signes témoignent d’un certain retour en grâce du PTr auprès de la population. Ils sont 1. l’élection du candidat rouge Rajesh Jeetah à la partielle organisée à Piton-Rivière du Rempart, 2. le relatif succès d’affluence au meeting du PTr pour la fête du Travail et 3. l’incontestable succès du meeting de ce même parti à La Louise récemment. Tout cela sur fond de mécontentement grandissant des Mauriciens qui ont le sentiment que leur pouvoir d’achat s’érode de plus en plus cependant que des événements inédits jusqu’ici dans notre île - à l’instar de l’explosion de Grand-Baie et le drame de St-Paul- les crispent.

Le train de réformes enclenché par le gouvernement suscite, au sein d’une partie de la population, des mécontentements. L’Opposition en tire profit en jouant sur l’émotion, par exemple : l’évocation, par elle, du deal Illovo à Triolet vendredi. Toutefois, des Mauriciens sont amenés à regarder du côté des travaillistes, pour l’heure, par défaut plutôt que par adhésion à un programme alternatif qui pourrait les sécuriser quant à l’avenir économique du pays. La démocratisation de l’économie, chère au leader de l’Opposition, n’est pas un projet de société. Notre corps social étant complexe, c’est se leurrer soi-même que de croire que quelques idées simplistes feraient l’affaire.

Le Mauricien est devenu un être pressé et impatient. Il ne faut pas oublier qu’on est à l’époque du zapping. Il veut une amélioration de ses conditions de vie tout de suite. L’alliance MSM/MMM pourrait en être victime. Les travaillistes de nouveau aux commandes feraient face, eux aussi, à une telle attente. Ils devraient pouvoir satisfaire celle-ci, à brève échéance, sous peine de subir la colère de la population.

C’est à la gestion d’une éventuelle victoire que devraient penser les rouges dès maintenant. À quelques mois des législatives, il faudrait qu’ils nous disent, dans le détail, en quoi consiste leur programme de gouvernement dans le contexte du processus de mondialisation caractérisé par le libre-échange, source de problèmes pour nous. Ce programme devrait être réaliste et crédible. Donc applicable. La formation professionnelle et la sauvegarde de l’emploi devraient en être un des axes principaux. Après tout dans une démocratie, il faut qu’il existe toujours une alternative au gouvernement.

Navin Ramgoolam reconnaît ouvertement qu’il a commis des erreurs dans le passé. Cette autocritique est à mettre à son crédit. La façon dont il a aidé le gouvernement à désamorcer la bombe MRA - se refusant du coup à se prévaloir d’une politique de terre brûlée – lui donne une image d’homme responsable qui ne serait pas prêt à sacrifier les intérêts du pays sur l’autel de la démagogie. Ses adversaires politiques l’ont tellement traité de démagogue que sa gestion du MRA les a déboussolés.

Le leader de l’Opposition est dans une phase de ‘recrédibilisation’. La conjonction de celle-ci avec la fronde qui se dessine au sein de la population contre le gouvernement pourrait lui ouvrir la porte du pouvoir. Il en est peut-être conscient dans la mesure où, vendredi, au cours d’une conférence de presse, il a dit ne vouloir aucune alliance avec le MMM ou le MSM. Tactique peut-être : pour ne pas éventuellement négocier une alliance électorale en situation de faiblesse. Toujours est-il que Navin Ramgoolam est devenu, pour le pouvoir, un adversaire politique redoutable.

Il lui reste à convaincre la population qu’il peut mieux gérer le pays que l’alliance MSM-MMM. Malgré le fait que ce sera chaud devant.

darlmahnaeck@5plusltd.com

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