• «Sega Tipik Sa» : un documentaire pour découvrir et célébrer dix ans de reconnaissance
  • Un sexagénaire succombe à ses blessures après une agression - Yash, le fils d’Anand Lutchmon : «Mo papa inn trouv lamor dan rann enn servis»
  • Chrysalide, 20 ans d’une riche aventure
  • Shameem Dewanuth décède quelques heures après un accident de la route - Sa sœur Shaheen : «Nous devons chérir nos êtres chers tant que nous en avons l’occasion…»
  • Future Hope : une promesse, une mission
  • Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»

Eric Triton fait swinguer le Plaza!

triton.jpg

Le bluesman nous a offert un concert électrique et inoubliable au Plaza

Un brouhaha immense se fait entendre dans une salle du Plaza pleine à craquer. Les voix sont indistinctes, mais il est clair que sur les visages, une attente insoutenable se lit. Plus qu’une quinzaine de minutes avant que le concert ne commence.

Il est difficile de décrire le son émis par l’audience lors de l’entrée sur scène de Triton, tout de noir vêtu. On a l’impression qu’un ouragan sonore se déchaîne.

«AYO, YO,YO YO», nous dit-il. Les premiers grattements de guitare se font entendre. À ses côtés, Frédéric Piot, percussionniste réunionnais plein de fougue. La foule s’éclate, ivre de joie. Au premier balcon, on ne voit que des mains qui s’agitent en l’air.

Triton est habité par sa musique. Une corde cassée ne l’empêche pas de continuer son blues. Juste une question de feeling, quoi ! On reconnaît sa musique qui est, après tout, faite de notre culture (blues, swing, jazz, tout en créole). Des textes aussi auxquels on s’identifie sans problème : le musicien nous offre sa vision politique, son enfance («Dans coin l’église»), fait preuve d’humour (un «Cot line allé» entraînant) sans oublier non plus l’inévitable «Blues dans moi». Triton nous offre un voyage que nous connaissons tous, raison de plus pour qu’il se lâche complètement !

Ce qui fait aussi énormément plaisir, c’est cet engouement quand le musicien nous offre des morceaux tels que «Zenfan», dont les paroles («Créole, malbar,chinois, lascar» : toute l’île Maurice réunie sous un même chapeau, Triton arrivant à oser s’adresser à ces communautés sous ce jargon direct et ‘in your face’) engendrent des cris, des applaudissements, nous faisant sourire en pensant que Triton n’est pas le seul qui conçoit ce genre d’idéal.

L’homme évoque aussi son attachement à Tamarin (quelques représentants de l’endroit ont bien crié quand il a parlé d’aller à la plage là-bas).

Mais LE moment du concert se situe au rappel. En premier lieu, le morceau «L’art vaincra» qui est à paraître dans son nouvel album (du même nom) l’année prochaine.

Une chanson magnifique, toute en émotion, qui traduit bien ce qui se passe ce soir au Plaza : l’art a vaincu.

La deuxième surprise du show est encore meilleure : un jam ! Sur scène : Phillipe Thomas à la trompette, Steve Desvilles à la guitare acoustique et Piot à la percussion. Ensemble, ils interprètent la chanson «Zen». Près de dix minutes du pur bohneur, passant du blues au reggae.

Vers la fin du morceau, Triton lance un gros «MENWAR», et l’homme du même nom se lance lui aussi dans la chanson, plein d’ardeur, de superbe, ses dreadlocks en l’air. Inoubliable. Toute l’essence de la culture musicale mauricienne en une seule image.

Le concert se termine sous des cris assourdissants. Temps de partir backstage, où une foule se masse. On reconnaît des visages assez connus (OSB, Eric de Châteauneuf). Quand Triton se pointe et que les félicitations et louanges pleuvent, on se rend compte d’une chose: Eric est un bon musicien, mais aussi un ami. Celui de tout le monde.

----------------------------------

Des mots d’espoir du bluesman

Il n’y a pas que le blues qui soit en lui. T-shirt rouge, jean et casquette : sa simplicité cache en fait un homme qui a beaucoup à dire, qui rêve d’unité, de fraternité. Un vrai Mauricien quoi.

«Je savais qu’il y avait un certain public pour moi, mais j’ai été vraiment surpris de voir qu’il ne restait plus de billets pour le concert. Je pense que c’est ce genre de choses qui va vraiment déterminer s’il y a eu du changement en ce qui concerne le public mauricien», nous dit-il. Mais il tient néanmoins à ajouter : «Reste à savoir maintenant si ce n’est pas par manque de distraction que le public s’est rué sur les billets».

«Je pense que pour le concert, je serai considéré comme celui qui est parti, qui a fait le tour, et qui revient. Mais je veux aussi être reconnu comme un musicien qui a foncé!», dit l’homme qui a aussi quelque chose à dire en ce qui concerne notre culture, qui est aussi, bien sûr, sa culture à lui. «Il devrait avoir des lieux ici pour mieux s’instruire culturellement, un lien spécialement pour la culture mauricienne. Et aussi les infrastructures : salle de concert, de répétition, tout comme l’organisation de plus de spectacles», dit-il en ajoutant toutefois : «la culture est là, mais il ne faut la prendre des fois comme un complexe d’infériorité, surtout quand on s’exprime en créole.Je me bats pour décomplexer les artistes, pour leur donner de l’espoir». Ce qui nous amène donc à sa vision du mauricianisme actuel : «Pourquoi autant de différents niveaux sociaux et culturels ? Il faut se reconnaître en tant qu’une vraie nation. Nous n’avons pas besoin de la fierté d’appartenir à une quelconque religion, nous devons être fiers d’être nés tout simplement ici…» Un message à caractère social qui se traduit musicalement, telle est la force de Triton. Et au vu du concert qu’il a donné, pas de doute, cet homme peut rassembler notre pays. Un leader, un musicien, mais aussi un Mauricien.

-------------------------------

Des mots d’espoir du bluesman

Il n’y a pas que le blues qui soit en lui. T-shirt rouge, jean et casquette : sa simplicité cache en fait un homme qui a beaucoup à dire, qui rêve d’unité, de fraternité. Un vrai Mauricien quoi. «Je savais qu’il y avait un certain public pour moi, mais j’ai été vraiment surpris de voir qu’il ne restait plus de billets pour le concert. Je pense que c’est ce genre de choses qui va vraiment déterminer s’il y a eu du changement en ce qui concerne le public mauricien», nous dit-il. Mais il tient néanmoins à ajouter : «Reste à savoir maintenant si ce n’est pas par manque de distraction que le public s’est rué sur les billets». «Je pense que pour le concert, je serai considéré comme celui qui est parti, qui a fait le tour, et qui revient. Mais je veux aussi être reconnu comme un musicien qui a foncé!», dit l’homme qui a aussi quelque chose à dire en ce qui concerne notre culture, qui est aussi, bien sûr, sa culture à lui.

«Il devrait avoir des lieux ici pour mieux s’instruire culturellement, un lien spécialement pour la culture mauricienne. Et aussi les infrastructures : salle de concert, de répétition, tout comme l’organisation de plus de spectacles», dit-il en ajoutant toutefois : «la culture est là, mais il ne faut la prendre des fois comme un complexe d’infériorité, surtout quand on s’exprime en créole.Je me bats pour décomplexer les artistes, pour leur donner de l’espoir». Ce qui nous amène donc à sa vision du mauricianisme actuel : «Pourquoi autant de différents niveaux sociaux et culturels ? Il faut se reconnaître en tant qu’une vraie nation. Nous n’avons pas besoin de la fierté d’appartenir à une quelconque religion, nous devons être fiers d’être nés tout simplement ici…» Un message à caractère social qui se traduit musicalement, telle est la force de Triton. Et au vu du concert qu’il a donné, pas de doute, cet homme peut rassembler notre pays. Un leader, un musicien, mais aussi un Mauricien.

Par Stephane Chinnapen

Archive: