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Chômage : quand les chiffres divisent

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Dan Bundhoo et Jane Ragoo

Qui dit vrai? Le leader de l’Opposition affirme que les chiffres du chômage sont manipulés. Le ministre de l’Emploi, Showkutally Soodhun, soutient, quant à lui, qu’il n’y a pas de vrais chômeurs à Maurice. Dan Bundhoo, président de l’Employment Advisory Committee’, et Jane Ragoo, syndicaliste de la ‘Federation of Progressive Union’ (FPU) nous donnent leur avis sur ce problème épineux.

Q : Le taux de chômage a officiellement diminué alors que les fermetures d’usines s’accélèrent. Le leader de l’Opposition parle de manipulation de chiffres alors que le ministre Soodhun dit qu’il n’y a pas de vrais chômeurs. Qu’en pensez-vous?

Dan Bundhoo : Que ce soit le taux de chômage ou qu’on vienne parler de faux chômeurs ou de manipulation, pour moi c’est un faux débat. On peut changer les chiffres sur papier mais en ce qu’il s’agit des personnes concernées, la situation reste la même. Au lieu de se livrer à des débats inutiles, tous devraient se mettre au travail pour résoudre le problème.

Jane Ragoo : Je ne pourrai pas dire s’il y a eu manipulation de chiffres ou pas. Toutefois, le ‘Central Statistical Office’ (CSO) a adopté un nouveau système pour définir le chiffre du chômage. Ce qui est grave, c’est que le nouveau chiffre de chômage n’a même pas obtenu l’approbation du ‘Statistics Advisory Board’, une instance tripartite qui fait des recommandations sur la manière de mener un sondage, etc.

Q : Il est vrai que la méthode pour comptabiliser le taux de chômage a changé récemment. Qu’est-ce qui a changé? Est-ce mieux?

Dan Bundhoo : Autant que je sache, avant, pour trouver le nombre de chômeurs, le CSO déduisait le nombre de gens qui travaillent du nombre total de personnes de, disons, 16 à 60 ans. Avec la formule actuelle, on fait un ‘survey’ à partir d’un échantillon de la population et on constate qu’il y a plus de gens qui travaillent. Il y a une différence de seulement 2 à 5%. Mais je le répète, pour moi c’est un faux débat.

Jane Ragoo : Ce que le gouvernement a fait, c’est qu’il a pris un échantillon de 2 000 personnes et a vu toutes celles qui travaillent, dans tous les secteurs, surtout le secteur informel. Mais en même temps, celles qui travaillent dans le secteur informel - certains marchands ambulants, par exemple - sont considérées comme des récidivistes parce qu’elles ne sont pas en situation régulière et sont tout le temps pourchassées par la police. Comme il fallait baisser le taux de chômage, on s’est servi d’elles. C’est de la malhonnêteté pure et simple.

Q : Qu’est-ce qui peut être fait pour résoudre le problème du chômage?

Dan Bundhoo : Il faut miser sur l’éducation et la formation. En sortant de l’école, un jeune doit savoir lire, écrire et avoir des connaissances en sciences et en ‘citizenship’. Il pourra alors recevoir une formation sophistiquée qui lui permettra d’entrer dans les secteurs d’avenir. Il faut aussi mettre sur pied des programmes de ‘reskilling’, de ‘upskilling’ et de ‘multiskilling’ et développer la culture de l’entrepreneuriat chez les Mauriciens. Pour qu’ils soient des ‘job providers’ au lieu d’être des ‘job seekers’.

Jane Ragoo : Il faut être en mesure de convertir la croissance économique en emploi. Il faut donc mettre en place de vraies structures. On ne peut pas donner un ‘loan’ à une personne qui veut monter une entreprise sans lui donner les moyens de faire son marketing. On pourrait aussi développer le secteur de l’agriculture et utiliser les compétences des ex-ouvrières de la zone franche pour fabriquer des produits textiles destinés aux touristes. Il faut aussi former les jeunes et ceux qui ont déjà un emploi pour les faire aller vers le haut de gamme.

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