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Divergence FBI-enquêteurs mauriciens sur l’origine de la déflagration

«Ena mari clash entre enquêteurs mauriciens ek FBI. Kitfois coup pied coup de poing pé déroulé pou ressi tombe ene l’accord autour cause explosion.»
C’est ce que nous a déclaré un haut gradé de la police mardi dernier à l’heure même où les enquêteurs mauriciens et ceux du FBI confrontaient, lors d’une réunion, leurs thèses respectives sur les causes de l’explosion qui a dévasté le Grand Bay Store (GBS).

Le même jour, la population prenait connaissance des divergences d’opinions entre ces deux équipes autour de cette affaire. En réponse à la ‘Private Notice Question’ (PNQ) du leader de l’Opposition à l’Assemblée nationale, Paul Bérenger déclarait que selon un rapport soumis par le Forensic Scientific Laboratory (FSL), des traces d’explosif se trouvaient sur les lieux du drame.

Déjà, le samedi précédent, les enquêteurs mauriciens privilégiaient l’acte criminel dans l’explosion du GBS où les fiancés Emmy Ng Yeung et Jean-François Lew Yee Teen ont trouvé la mort. Ces derniers se trouvaient au resto-bar Maï-Taï au rez- de- chaussée du GBS le soir du drame, le 25 juillet dernier au petit matin.

La thèse criminelle a, dans un premier temps, été étudiée par les experts du FBI, Ron Kelly et Rex Stockham, arrivés à Maurice le samedi 31 juillet dernier.

Mais revirement de situation mardi dernier. Après avoir parlé de résidus d’explosifs, le PM avance que les experts du FBI ont exprimé l’opinion que la cause de la déflagration pourrait bien être due au gaz. Les experts affirment que l’explosion est due à une fuite de gaz et même si, selon certaines informations, aucun indice ne vient appuyer leur thèse, ils disent se baser sur leur expérience pour la formuler.

Toutefois, dans les milieux de la ‘Central Criminal Investigation Division’ (CCID), on ne partageait pas, à mercredi dernier, l’avis du FBI, préférant pencher pour la thèse de l’utilisation d’explosifs.

Les agents de la FBI ont quitté le pays jeudi dernier en disant qu’ils allaient soumettre, sous peu, un rapport au gouvernement mauricien.

Le Conseil des ministres a, quant à lui, «pris note que les agents du FBI ont complété leur rapport et ont quitté Maurice. Le FBI a conclu que c’était une explosion de gaz.»

Toutefois, Marjorie Harrison, ‘Public Affairs Officer’ de l’ambassade américaine nous a fait la déclaration suivante : «Je ne sais pas si effectivement un rapport du FBI a été soumis au gouvernement mauricien parce que ce rapport n’est pas passé par moi.»

Entre- temps, même si certains enquêteurs disent qu’il n’y a jamais eu de divergences entre experts mauriciens et américains, d’autres continuent à s’interroger sur la manière de procéder des experts du FBI. «Je me demande pourquoi les fers de construction n’ont pas été examinés par les Américains alors que c’est un élément important pour trouver la cause de l’explosion?», questionne un enquêteur.

«Attempt at cover up»

Divergences d’opinions, thèses qui s’affrontent. Voilà de quoi ajouter de l’eau au moulin du leader de l’Opposition. Pour celui-ci, il y a anguille sous roche car le gouvernement donne l’impression qu’il y « attempt at cover up.» Les deux versions. celle du FSL et celle du FBI ainsi que d’autres faits troublants viennent, selon lui, démontrer que le gouvernement «ne dit pas toute la vérité» sur l’explosion de Grand-Baie.

«Selon mes informations, il y a eu pression sur la police pour privilégier la version du gaz. Toujours d’après mes informations, le FSL a découvert de la nitroglycérine qui n’est pas de source militaire, mais commerciale», a souligné Navin Ramgoolam lors de sa conférence de presse hier. Il a souhaité avoir accès à tous les rapports concernant l’explosion du GBS en temps que leader de l’Opposition.

De leur côté, les enquêteurs mauriciens disent continuer à «examiner tous les axes» qui pourraient les aider à faire la lumière sur cette sombre affaire. Toutefois, la ‘Major Crime Investigation Team’ a été dessaisie de l’enquête depuis vendredi dernier. Il est permis de se demander pourquoi car cette unité a été créée pour enquêter sur des cas où il y a mort d’homme et c’est le cas dans l’affaire du GBS.

Au-delà des divergences, des interrogations et autres zones troubles, la population mauricienne nage toujours dans le flou et demande à connaître au plus vite les causes exactes et définitives de l’explosion dans laquelle deux jeunes ont perdu la vie.

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Les proches des fiancés tués dans l’explosion doutent de «la fuite de gaz»

La douleur suscite des questions. Roland et Denise Ng Yeung, les parents d’Emmy, 24 ans, retrouvée morte avec son petit ami, Jean-François Lew Yee Teen, 26 ans, sous les décombres le 25 juillet 2004, ne croient pas à la thèse de fuite de gaz.

«C’est difficile de croire que cette explosion a été causée par une fuite de gaz comme le prétendent les agents du FBI», soutient Denise Yeung, la mère d’Emmy. Et George Lo, l’oncle de Jean-François, est du même avis : «Les premières conclusions du ‘Forensic Science Laboratory’ (FSL) et celles du FBI sont contradictoires. Ces différentes conclusions sont troublantes. Cela ne contribue pas à la transparence du dossier». Les parents des victimes n’ont pas «eu le courage» de se rendre à Grand-Baie pour constater de visu les dégâts.

Voulant éviter cet horrible spectacle, ils ont chargé d’autres proches venus assister à une messe en l’église de la Salette, Grand-Baie, mercredi dernier, de déposer des bouquets devant les ruines du bâtiment du ‘Grand Bay Store’. Une chose est sûre : la famille Ng Yeung attend les conclusions de l’enquête policière : «Si l’enquête policière prouve qu’il y a eu négligence de la part des propriétaires du Grand Bay Store, nous les poursuivrons». La famille Lew Yee Teen, elle, préfère attendre avant de se prononcer sur cette question.

Par ailleurs, Roland et Denise font un appel à la personne qui aurait ramassé le portable d’Emmy (un Sony Ericsson avec caméra incorporée). Ils lui demandent de le leur retourner : «Nous avons plusieurs fois composé son numéro et une voix masculine nous a répondu à chaque fois. Son porte-feuille ainsi que ses cartes de crédit ont également été volés».

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Deux agents du FBI sous les tropiques

La scène siérait parfaitement à un épisode d’un film américain. Deux experts du FBI mènent leur enquête dans un lieu décrété zone sinistrée. Ron Kelly et Rex Stockham, deux Américains, experts en explosifs du FBI, étaient à Maurice pendant cinq jours. Ils enquêtaient sur l’explosion du Grand Bay Store qui eut lieu le 25 juillet dernier à 01h45 et qui a fait deux morts : les fiancés Emmy Ng Yeung et Jean-François Lew Yee Teen.

Depuis le samedi 31 juillet dernier, et ce durant cinq jours, ces spécialistes venus du pays de l’Oncle Sam ont arpenté les lieux du sinistre de long en large, à la recherche du moindre indice.

Look décontracté, t-shirt bleu avec un badge portant l’inscription « FBI Explosive Group », jeans ou shorts de couleur kaki, gilet, gants en mains, casque de sécurité vissé sur la tête : c’est ainsi qu’on les reconnaît. Sur les lieux tôt le matin, ils ne repartent qu’en fin d’après-midi.

À plusieurs reprises, ils entrent et ressortent du bâtiment, grimpent sur des pans de mur effondrés et s’attardent devant chaque élément susceptible de se révéler un indice qui pourrait être déterminant dans l’enquête. Ils s’arrêtent de temps à autre pour parler entre eux ou avec des experts mauriciens.

À certains moments de la journée, les deux experts du FBI se retrouvent dans leur fourgon. Ils consultent leurs notes, regardent des photos, examinent des plans.

De 13h00 à 15h30, les activités autour du bâtiment détruit sont au point mort. Les enquêteurs mauriciens et américains sont en réunion, ils confrontent leurs données. Des ustensiles de cuisine tordus du restaurant La Langouste Grisée, situé au premier étage du GBS - où se trouverait, selon les enquêteurs mauriciens et américains, le foyer de la déflagration - jonchent la route devant le bâtiment. Nous avons essayé plusieurs fois d’avoir une déclaration du propriétaire du restaurant, Benoit Giblot-Ducray, mais en vain.

Les agents du FBI ont quitté Maurice jeudi.

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«Alain Delon frôle la mort», selon ‘Gala’

Quand il y a une vedette dans les parages d’un sinistre, le drame prend une dimension alarmante. L’explosion du Grand Bay Store (GBS) a fait la une de l’édition de ‘Gala’ en date du 4 août 2004. « En vacances à l’île Maurice, Alain Delon a frôlé la mort ». ‘Gala’ fait « le récit d’une nuit qui a failli lui être fatale ». Alain Delon dînait effectivement ce soir-là au restaurant ‘La langouste grisée’, au 1er étage du GBS. Il avait toutefois quitté les lieux quelques heures avant le drame. Personne dans ce restaurant n’a trouvé la mort.

Par Michaëlla Coosnapen, Nadine Bernard

et Christophe Karghoo

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