Nazir Junggee : «La dernière hausse des tarifs est tout à fait justifiée »
Suttyhudeo Tengur : «Le prix demandé est exagéré»
Comme chaque année, rentrée scolaire rime avec dépenses pour les parents. Et à la fin de ce mois, les parents qui ont recours aux véhicules de ramassage devront débourser plus. Nazir Junggee, président du Komité Van Lékol, et Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), s’expliquent sur le sujet.
Croyez-vous que c’est justifié qu’il y ait toujours une hausse des tarifs mensuels des véhicules de ramassage scolaire ?
Nazir Junggee : La dernière hausse des tarifs est tout à fait justifiée. Depuis août 2012, celle-ci devait entrer en vigueur, mais nous avons voulu que cela se fasse à la rentrée 2013. Depuis le troisième trimestre de l’année dernière, la National Transport Authority (NTA) a amendé la loi pour que chaque van scolaire ait désormais un attendant et que ce dernier soit présent à chaque ramassage.
Suttyhudeo Tengur : À Maurice, le transport est gratuit pour les étudiants. Mais il y a des parents, qu’ils soient aisés ou de la classe moyenne, qui doivent, par obligation, avoir recours aux transports particuliers. Dans certains cas, ils n’ont pas accès aux transports publics ou alors les deux parents travaillent et ne peuvent pas accompagner leurs enfants à un arrêt d’autobus, ce qui explique pourquoi, ils ont recours à un van scolaire. Quoi qu’il en soit, la récente hausse des tarifs mensuels des vans scolaires est irrationnelle.
Est-ce que le service offert dans ces vans vaut le coût demandé aux parents ?
Nazir Junggee : La présence de ces attendants est primordiale car ils aideront à assurer la sécurité des enfants. Ils seront là pour accueillir ces derniers dans les véhicules, les accompagner jusqu’à l’enceinte de l’école, mais aussi pour s’assurer que tout se passe bien dans le van. Ces hausses surviennent aussi pour nous permettre, nous les opérateurs, de bien entretenir nos véhicules car plusieurs frais ont récemment augmenté.
Suttyhudeo Tengur : À mon sens, le prix demandé est exagéré. Pour beaucoup de familles au bas de l’échelle, ces frais mensuels représentent 1/3 de leur salaire. Et ce n’est pas normal. Certaines déboursent entre Rs 1 500 et Rs 2 000.
Le fonctionnement du système de transport scolaire a toujours fait débat. Comment arriver à un consensus sur le sujet ?
Nazir Junggee : Le Komité Van Lékol est pour le dialogue et nous travaillons d’ailleurs en étroite collaboration avec la NTA. Nous n’avons jamais été contre le fait d’avoir recours à un attendant. Nous trouvons juste que la loi est trop dépassée car elle date de dix ans. Il faudrait la renforcer. Mais selon moi, il faut aussi miser sur la formation des helpers et des chauffeurs.
Suttyhudeo Tengur : C’est une très bonne chose que la NTA régularise et surveille de près la situation des vans scolaires. Par contre, je pense que la Mauritius Revenue Authority devrait aussi être vigilante. C’est un business qui est très lucratif et ce service, au lieu d’être centré sur la sécurité des enfants, s’intéresse plus à l’aspect financier de la chose.