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Yashdevi Ismaël ou la terrible bataille d’une vie

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Elle est soutenue par son époux et ses deux enfants dans cette dure épreuve.

Atteinte d’hypertension pulmonaire, elle doit se procurer une dizaine de bonbonnes d’oxygène par mois pour rester en vie. Affaiblie, certes, mais pas découragée, la jeune femme âgée et 25 ans et mère de deux enfants, est déterminée à se battre jusqu’au bout. Et ce, dans l’espoir de voir grandir ses deux enfants en bas âge. Rencontre.

Assise sur son lit, elle affiche un sourire radieux. Pas question pour Yashdevi Ismaël de se lamenter sur son sort. Encore moins d’afficher un air défaitiste. Armée de courage, elle est résolue à se battre… jusqu’au bout. Son objectif : prendre sa revanche sur sa maladie qu’elle est déterminée à vaincre, envers et contre tout.

Cette mère de deux enfants, une fillette de 6 ans et un garçonnet de 4 ans, se bat pour sa survie depuis deux ans. Elle est atteinte d’une maladie rare, soit l’hypertension pulmonaire (voir hors-texte). Sa vie ne tient qu’à une bonbonne d’oxygène à laquelle elle est branchée 24 h/24.

En un mois, Yashdevi doit se procurer une dizaine de bonbonnes d’oxygène pour rester en vie. «Nous devons prévoir un budget de Rs 7 500 par mois pour acheter les bonbonnes d’oxygène. Car, nous ne recevons pas l’aide de l’État à ce niveau», souligne Kadhafi, son époux, âgé de 37 ans.

Tout commence en 2010, lors d’une visite chez des proches à Flacq. Yashdevi éprouve des douleurs atroces au ventre et commence à vomir. «Je transpirais beaucoup et ne cessais de vomir. J’ai eu une subite poussée de fièvre. Mes proches m’ont conduite à l’hôpital de Flacq, puis j’ai été transférée à celui de Poudre-d’Or. Là-bas, on m’a fait une série de tests avant de m’annoncer que je souffrais d’hypertension pulmonaire. À partir de là, j’ai commencé à me faire soigner à la Chest Clinic, à Port-Louis. Je dois rester connectée à une bonbonne d’oxygène en permanence. Mes toilettes sont aussi équipées d’une petite bonbonne», explique Yashdevi, qui éprouve des difficultés à parler, en raison d’un essoufflement causé par sa maladie.

Depuis, c’est la vie de cette dernière, mais aussi celle de sa famille, qui a basculé. Auparavant employée comme vendeuse dans un supermarché, elle ne peut, aujourd’hui, plus travailler. «Je m’essouffle au moindre effort. Je ne peux même plus m’occuper de mes enfants. C’est mon mari qui fait tout. Lui aussi a dû arrêter de travailler. Il s’occupe de moi, me donne le bain et prépare les enfants pour l’école. Il fait aussi la cuisine et le ménage», précise-t-elle.

Une mère courageuse

Issus d’un milieu très modeste, c’est dans une petite maison en dur située à Cité EDC, à Montagne-Longue, que Yashdevi et les siens font face à cette dure réalité. Avec une aide de l’État s’élevant à Rs 6 800 par mois, la vie de cette famille est loin d’être un long fleuve tranquille.

«Nous nous servons de cet argent pour acheter les bonbonnes d’oxygène. Quant à la nourriture, nous ne pouvons l’acheter. Cela fait plusieurs mois que nous vivons avec des denrées alimentaires reçues de nombreux Mauriciens. Car, notre situation avait été dévoilée dans l’émission Anou bouzer. Je remercie tous ceux qui nous ont aidés. Il nous reste encore quelques mois de provisions, mais ensuite, nous ne savons pas trop comment nous allons faire», murmure la mère courage.

C’est pour cela qu’elle sollicite de l’aide pour s’approvisionner en bonbonne d’oxygène : «Je lance un appel à tous ceux qui peuvent me venir en aide. Si j’arrive à trouver un sponsorship pour l’achat des bonbonnes, je pourrai utiliser l’argent que nous recevons de l’État pour acheter de la nourriture, même si je sais que cela ne suffira pas. À chaque déplacement à la Chest Clinic, il me faut débourser entre Rs 600 et Rs 800 pour un taxi, ne pouvant me débrancher de ma bonbonne.»

Pour Yashdevi et ses proches, les sorties familiales ne sont plus à l’agenda depuis deux ans. «Nous n’en avons pas les moyens. Et ma santé ne le permet pas. La télé est notre seul loisir», dit-elle. Battante dans l’âme, elle refuse de jeter les armes même si sa maladie est incurable.

«Mon cas est le troisième recensé à Maurice. Les deux autres patients sont morts. Il ne reste que moi et je me battrai jusqu’au bout», lâche-t-elle, déterminée. Avec l’espoir de jours meilleurs, de voir grandir ses enfants et surtout de prendre sa revanche sur sa maladie.

Qu’est-ce que l’hypertension pulmonaire ?

L’hypertension pulmonaire correspond à l’augmentation de la pression du sang dans les artères des poumons. Il s’agit d’une maladie distincte de l’hypertension artérielle. C’est une affection rare, qui touche environ 15 personnes sur un million, âgées entre 20 et 60 ans.

Les hommes aussi bien que les femmes sont concernés. L’hypertension pulmonaire correspond à une tension élevée dans les vaisseaux sanguins des poumons. Ces vaisseaux transportent le sang du cœur aux poumons – où il se charge en oxygène – puis le renvoient vers le cœur qui le propulse ensuite dans tout l’organisme.

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