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La crédibilité du dénonciateur de Lise Coindreau attaquée

La parole d’un récidiviste contre celle d’une femme d’affaires très connue. L’avocat de Lise Coindreau, arrêtée dans une affaire de drogue dimanche dernier, compte démolir la crédibilité du dénonciateur de sa cliente, Hemkumar Hazareesingh, un récidiviste notoire.

Lise Coindreau a été arrêtée et libérée sous caution sous une charge provisoire d’avoir « offered heroin for sale» par l’intermédiaire de son chauffeur privé, John Furlong, en octobre de l’année dernière.

Hemkumar a déclaré que la drogue lui avait été livrée devant un supermarché à Flic-en-Flac. Le récidiviste a également dit avoir passé sa commande à Lise Coindreau à travers son portable. Lise Coindreau a nié en bloc ces accusations. «Je ne connais pas cet individu. (…) Toute cette histoire est un coup monté pour me décrédibiliser», dit-elle. (voir son interview plus haut)

Pour Me Yusuf Mohamed, qui représente les intérêts de Lise Coindreau, le fait même que Hemkumar a soutenu qu’il a des témoins pour attester ses allégations ne tient pas la route : «Hemkumar a mentionné deux témoins qui allaient attester qu’effectivement il avait acheté de la drogue de ma cliente. Or, ces deux personnes ont nié avoir été témoins d’une telle transaction». Il dit être dégoûté de la tendance qui veut que «des rumeurs sont proférées et que n’importe qui peut faire des allégations farfelues qui s’avèrent par la suite fausses et sans fondement». L’avocat est d’avis que des allégations ne profitent qu’à ceux qui le font.

Dans l’opération en vue de l’arrestation de Lise Coindreau par l’équipe du surintendant Marden, qui était assisté des inspecteurs Seeboruth et Anindee et du sergent Saladee, trois autres personnes ont été interpellées. Elles sont: Rejah Dinaully, Dewan Cathan et John Furlong. Lors d’une parade d’identification, vendredi dernier, Hemkumar a formellement reconnu les trois individus, principalement le dénommé Furlong comme étant celui qui lui avait livré de la drogue contre Rs 5 000. Ce dernier, qui était déjà en liberté conditionnelle, s’est vu refuser sa remise en liberté. Quant à Lise Coindreau, elle a aussi été positivement identifiée par Hemkumar.

Quant à la possibilité qu’un détenu fasse des révélations sur la mort de deux personnes proches de Lise Coindreau, Me Mohamed a ceci à dire : «J’attends de voir ce que cette personne a à dire avant de prendre des actions qui s’imposent».

Ce détenu a fait savoir, la semaine dernière, qu’il est au courant des circonstances de la mort de ces deux proches de la femme d’affaires. Dass Joganah, affecté spécialement à la Prison centrale de Beau-Bassin, a mis au courant le Commissaire de police, vendredi dernier, de l’intention du détenu de se confesser. L’officier a demandé au Commissaire de police d’envoyer une équipe de l’ADSU pour interroger le détenu. Cela va se faire demain.

Le récidiviste Hazareesingh est-il crédible ?

Si Me Yusuf Mohamed veut prouver l’innocence de sa cliente Lise Coindreau en démolissant la crédibilité de Hemkumar, a-t-il des arguments pour le faire ? Arrêté une première fois le 11 mars 1994 pour avoir émis un chèque sans provision, Hemkumar écope de trois ans de prison.

Une deuxième fois, soit le 20 décembre 2000, Hemkumar est à nouveau arrêté pour possession d’héroïne. Il séjourne 25 jours en prison. Il se retrouve derrière les barreaux pour neuf mois, un an plus tard, soit le 14 septembre 2001. Il est à nouveau arrêté le 17 octobre 2002 toujours pour de la drogue. Libéré sous caution le 17 avril 2003, il est jeté en prison le 27 août de la même année pour retrouver la liberté conditionnelle le 2 septembre suivant. Et le 9 juillet dernier, arrêté par la police, il allègue s’être approvisionné à Flic-en-Flac. Cuisiné, il balance le nom de Lise Coindreau comme étant son fournisseur.

Hemkumar a 40 ans. Il a fréquenté le collège St-Mary’s à Rose-Hill. «C’était un bon garçon avant mais très tôt, suite à de mauvaises fréquentations, il a commencé à avoir un penchant pour la drogue», nous relate une proche parente du récidiviste.

Elle nous a reçu chez elle, dans une très modeste demeure à Tranquebar. Cette femme paraît meurtrie, mais s’agrippe à la vie pour son époux et pour sa vieille maman, infirme et grabataire.

Cette proche parente de Hemkumar ne cache pas que sa petite famille vivait dans un luxe relatif à Beau-Bassin et que c’est Hemkumar qui est la source de tous leurs malheurs : «On a dû tout vendre pour trouver refuge à Tranquebar. Notre fortune s’est envolée».

La proche s’étend volontiers sur la vie de Hemkumar. Pris dans l’engrenage de la drogue, Hemkumar en a fait voir de toutes les couleurs à ses parents : «Ses parents n’ont plus rien. Il volait dans la maison et allait vendre le butin pour se procurer de l’argent. Maintenant, sa maman est fatiguée. Elle n’en peut plus. Il les a mis presque sur la paille. Il a dilapidé les biens de la famille. Avec tout le stress qu’il lui faisait subir, son père a échappé à trois crises cardiaques. Il suit actuellement un traitement à l’hôpital psychiatrique Brown Sequard».

Cette proche parente se souvient des allers et venues de la mère de Hemkumar entre sa maison à la rue Lady Twining à Beau-Bassin et la Prison centrale de la même ville : «Avant, à chaque fois qu’il se faisait arrêter, sa mère se faisait un devoir d’aller lui rendre visite. Maintenant, elle n’a plus ce courage et puis, elle n’a même plus envie. Elle est fatiguée»

La famille n’a-t-elle rien pu faire pour persuader ce jeune homme à changer de vie ?: «Hemkumar était devenu incontrôlable et pourtant, il était très jeune. Nous avons essayé de faire tout ce que nous pouvions pour lui mais il était tout le temps rebelle. On ne le voyait presque jamais et il était devenu asocial. Il se retrouvait souvent en cellule policière».

Selon les dires de quelques autres proches, tout a été fait pour aider Hemkumar à quitter le monde de la drogue. Visites chez les médecins, cures de désintoxication. En vain ! «La drogue était son choix. C’était devenu son mode de vie», nous dit un de ses proches.

Yousouf Mohamed fourbit déjà ses armes pour faire face à l’accusateur de sa cliente, Lise Coindreau.

Par Jean-Claude Dedans et Christophe karghoo

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