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La Commission anti-corruption sommée de bien faire

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Le leader du MSM n’a pas laissé l’occasion pour rendre la monnaie de sa pièce à Navin Ramgoolam sur les slogans utilisés par le PTr lors de la partielle au No 7

Paul Bérenger est un homme en colère. Il l’a fait comprendre aux responsables de la Commission anti-corruption (ICAC). Si rien n’est fait pour améliorer la situation au sein de cette institution, le gouvernement agira.

Au détour de son intervention sur le discours du Budget, mercredi dernier à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a envoyé un message clair à l’ICAC.

“Le gouvernement augmente les dotations budgétaires de l’ICAC qui continue de ‘faner’. L’ICAC finira par faire son travail et arrêter de ‘faner’. Je suis d’avis qu’il est temps d’apporter des amendements à la Prevention of Corruption Act (POCA). Enough is enough ”, a lancé un Paul Bérenger irrité, tout en jetant un regard complice du côté d’Ivan Collendavelloo. ce n’est pas la première fois que le Premier ministre fait des remontrances à l’ICAC.

À l’heure du vote du budget de l’ICAC, des voix se sont élevées pour demander que soit réduit le salaire du Commissaire. D’une roupie symbolique, il va de soi.

Le Budget de “continuité et de nouveauté”, en lui-même, a été l’occasion pour le ‘leader of the House’ de “tirer son chapeau” à son second “qui a réussi une acrobatie budgétaire”, même s’il dit ne pas être “généreux en compliments”. Pour Paul Bérenger, l’exercice budgétaire 2004/05 est celui des “ti dimoune”, même si le secteur privé “qui est progressiste et courageux mais grognon et énervant parfois” n’est pas très satisfait.

“Duval, Honorable petit mal élevé”

Le PM s’en est, peu après, pris à l’Opposition, qualifiée de “corbeaux” qui souhaite qu’aucun projet du gouvernement n’aboutisse, surtout au niveau de la démocratisation de l’économie. Il a alors qualifié l’Opposition de “démagogue” et lui a fait un appel pour qu’elle cesse sa politique de “vautour”.

Tout en saluant la proposition en faveur des Réunionnais de “l’Honorable petit mal élevé”, Xavier-Luc Duval, sur la taxe de 20 euros qui frappera les touristes, Paul Bérenger a brandi un document pour démolir un argument du leader du PMXD sur la facture des eaux usées.

Il s’agit d’un mémoire, signé par le Parti Travailliste avec la Banque mondiale quand ce parti était au pouvoir, concernant la facture des eaux usées qui doit être passée aux consommateurs. Énervé, il a égrené les chiffres : “Il était prévu, sous le régime travailliste, de faire payer Rs 9.01 le centimètre cube, alors que c’est à Rs 6.90 actuellement”, dit-il à l’adresse d’un Xavier-Luc Duval plongé dans les dotations budgétaires.

Démocratisation à la Zimbabwe

Pravind Jugnauth, sobre dans le ton mais dur dans les propos au cours du ‘summing-up’, a pris un malin plaisir à régler des comptes datant de la dernière partielle au No 7. Navin Ramgoolam a pris pour son grade pour les slogans utilisés comme “vote avec ou di sang”, “mette ou lacroix pou enterre vendère” “sir Anerood Jugnauth poupète Dookia”. “Et c’est ce même poupète Dookia qu’il dit être super enthousiaste de rencontrer à présent. Il le rencontre plus que moi je ne le fait ”. Cette remarque a fait pouffer de rire les membres de l’hémicycle, jusqu’alors très attentifs au discours du VPM.

Parlant de la démocratisation de l’économie, il a fustigé le leader de l’Opposition de vouloir une situation “à la Zimbabwe où les terres ont été expropriées”. Et sur les promesses non-tenues par cette même Opposition quand elle était au pouvoir, il a cité tout un chapelet, allant de la création d’un sénat, d’une loi pour la création des radios privées, de l’autonomie rodriguaise, de la comptabilisation des points des langues orientales au Certificate of Primary Education (CPE) et de l’arrivée ... de Marimar

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En bref

Taxer les compliments

“Si les compliments pouvaient être taxés, le déficit budgétaire aurait été derrière nous”. C’est ce qu’a dit Paul Bérenger, sur un air taquin, à l’égard de tous les membres de la majorité qui sont intervenus sur le discours du Budget et qui n’ont pas manqué de glorifier Pravind Jugnauth pour son premier exercice budgétaire.

Thanks to Mother India

Le Premier ministre ne rate jamais une occasion au démontrer sa gratitude envers l’Inde. Alors qu’il abordait le projet de la Cybertour, il a chaudement remercié la Grande Péninsule pour son aide apportée dans le secteur de la technologie informatique “qui a permis de relever bien des défis”.

Un PM tout fier

C’est avec joie que le PM a dit qu’il s’est personnellement impliqué pour “casser les reins aux casseurs”, “faire comptabiliser les points des langues orientales au CPE” et “rencontrer le président George W. Bush, les yeux dans les yeux, d’homme à homme, pour lui expliquer, ‘carré carré’, les dangers si l’AGOA III n’est soit pas prolongée”. Sa plus grande fierté serait de voir le Sénat américain adopter le prolongement de l’AGOA III. “Ce sera mon devoir accompli vis-à-vis du continent africain”, a-t-il souligné.

Please, walk-in, trade-unionists

C’est un véritable appel qu’a lancé Paul Bérenger à l’adresse des syndicalistes. “On me reproche de rencontrer plus souvent le secteur privé que les syndicalistes. Quand je les rencontre, ils font un walk-out. Ma porte reste ouverte, mais ils n’ont donné aucun signe de walk-in. S’ils reviennent, je vais personnellement leur ouvrir la porte”, a lancé le PM à l’adresse de l’Opposition. Remarque qui a fait rire un James Burty David qui ne manque jamais une occasion pour narguer le ‘leader of the House’, au risque de souvent l’irriter.

Zéro tolérance : message reçu SAJ ?

“Depuis que je suis Premier ministre, il y a zéro tolérance concernant la brutalité policière, alors qu’avant il y en avait beaucoup”. Déclaration empreinte de solennité de Paul Bérenger sur le chapitre du ‘law and order’. Cette remarque a fait tiquer nombre des élus du MSM qui se demandaient si le message était destiné au prédécesseur de ‘l’actuel PM, l’ex-leader du MSM, sir Anerood Jugnauth. En tout cas, le fils Pravind n’a pas bronché.

Mare Chicose : attention danger !

C’est un véritable avertissement de danger qu’a lancé le PM à la population. La station de traitement des déchets arrivera à saturation avant terme. “Je demande la collaboration de tout le monde, y compris celle de l’Opposition, pour qu’on se penche sur ce très sérieux problème afin d’y trouver une solution”, déclare avec tout le sérieux du monde Paul Bérenger.

Ivan le terrible

C’est un véritable appel qu’a lancé Ivan Collendavelloo aux membres constituant le Comité parlementaire de l’ICAC : “Cessez vos querelles de clochers et vos bagarres de chiffonniers, mettez-vous au travail. Pour reprendre une phrase chère à quelqu’un : est-ce qu’on peut tourner la page? C’est une supplication que je fais”.

Le Pr Chan tourné en dérision

Paul Bérenger ne croit plus dans le concept de la ferme intégrée, si cher au Professeur Chan. Tout en disant la détermination du gouvernement de ne plus permettre l’élevage de porcs à Roche-Bois, St-Martin et Bassin Requin pour éviter la pollution de la nappe phréatique, il a tourné en dérision le projet de ferme intégrée. “Selon le vieux bonhomme, il fallait élever les porcs dont les excréments devaient être déversés dans un bassin pour nourrir les poissons qui seraient eux-mêmes pêchés et réduits en nourriture pour alimenter les mêmes porcs. Il y a eu un essai pour l’élevage des camarons dont la vente a été interdite”, a dit le PM qui a promis de trouver une solution à ce problème.

Une question de saucisse

Alors que Pravind Jugnauth critiquait Navin Ramgoolam d’avoir été dur envers son papa durant la partielle du No 7, le ministre Showkutally Soodhun a lancé d’un ton moqueur : “Après, li ale manze saucisse Réduit”. Et à Abdullah Hossen de rétorquer : “Ene mari longue saucisse sa”.

Marimar noir

Pravind Jugnauth a eu le bon mot pour conclure son intervention lors du ‘summing-up’. D’humeur badine, il a dit à l’adresse de Navin Ramgoolam : “Le PTr avait promis l’arrivée de Marimar, mais ce parti a mis le pays dans marée noire”.

Jayen, the best

Il y a l’unanimité au sein de la Chambre pour reconnaître l’excellente prestation du ministre Jayen Cuttaree. Ce dernier a brossé un tableau, sur un ton sobre, des nombreux défis qui nous guettent et a surtout mis en exergue l’importance pour Maurice de s’ouvrir davantage à la région. Le discours, bien préparé, a eu le mérite d’être très écouté, au même titre que celui d’Ivan Collendavelloo. Jayen Cuttaree n’a pas manqué de déposer sur la table de l’Assemblée nationale des magazines qui montrent que Navin Ramgoolam s’était bien rendu à des réceptions organisées par le consul d’Israël à Maurice, avec discours à l’appui. Ce qui a gâché quelque peu le bon mood de Navin Ramgoolam au passage.

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