Dominique Nicolas a sauté sur une mine à Al Anbar, Irak
“Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi mais demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays.” Une phrase de John Kennedy reprise hier par le père Boissézon lors des funérailles du soldat Dominique Nicolas. Pour son pays d’adoption, les États-Unis, le Mauricien de 30 ans, a donné sa vie.
C’est le 26 mai dernier que le caporal Nicolas a trouvé la mort en sautant sur une mine alors qu’il participait à l’opération ‘Iraqi Freedom’ à Al Anbar en Irak.
Rapatrié à Maurice vendredi dernier, c’est avec les honneurs de son rang de soldat que Dominique a été inhumé hier, à Pamplemousses, en présence de quatre membres des corps de la marine américaine et de son ex-femme, une Américaine.
Dominique a quitté Maurice en 1996 pour s’établir aux État-Unis après avoir rencontré une Américaine qui allait devenir sa femme. C’est en 2000 qu’il s’engage dans l’armée américaine, loin de se douter qu’il allait perdre la vie quatre ans plus tard dans des circonstances tragiques.
Sa dernière visite à Maurice remonte à 2002. Deux ans après, c’est dans un cercueil qu’il retourne dans son pays natal.
Des funérailles qui sortent de l’ordinaire. Il est 9h50 et le cercueil du caporal Nicolas arrive à l’église St-François d’Assise. Comme le veut la tradition américaine, le cercueil du soldat est recouvert du drapeau américain. La présence de quatre marines en tenue officielle et qui ont fait le déplacement de la base militaire au New Jersey des États-Unis ne passe pas inaperçue.
Une cérémonie dans la pure tradition catholique mais aussi selon le protocole de l’armée américaine. Au moment des témoignages, ce sont des souvenirs emplis d’émotion, racontés avec des sanglots et des larmes. Dominique aimait l’armée, il voulait être soldat, il l’a été. Et a vécu son rêve américain.
Les larmes d’un marine
Un de ses collègues marines, assigné comme lui au ‘Headquarters and Service Co’ au second bataillon, 1ère division, 7èmes des Marines, arrive difficilement, lui aussi, à contenir ses larmes lorsqu’il parle du parcours de Dominique dans la marine. “I’II do it. No problem guy”, des mots que répétaient souvent Dominique, se souvient le soldat. Il arrive difficilement à s’exprimer. “He was volunteer for everything. He was different”, ajoute-t-il. En saluant le caporal Nicolas de la façon officielle, il l’appelle my “brother”. L’assistance est émue.
De témoignage en témoignage, c’est le côté aventurier de Dominique qui est mis en avant. “A great tribute to a brave soldier”, déclare John Price, l’ambassadeur américain à Maurice, à 5-Plus. La cérémonie religieuse se termine sur la mélodie ‘Amazing Grace’ avant que tous ceux présents dans l’église accompagnent Dominique à sa dernière demeure, le cimetière de Pamplemousses.
C’est au son d’une trompette que le cortège funèbre fait son entrée au cimetière. Peu avant midi le cercueil est mis en terre. Le moment pour que ses amis, les soldats, lui font un dernier salut.