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Issac et Haroon pour la réouverture du procès dans l’affaire L’Amicale

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Reza Issac et Mawlana Haroon

23 mai 1999. L’incendie de L’Amicale fait sept victimes. Cinq ans après, Reza Issac, rédacteur en chef de l’hebdomadaire ‘Star’, et le Mawlana Haroon, porte-parole du comité de soutien en faveur des accusés dans cet incendie, sont d’avis qu’il faut rouvrir le procès. De leur côté, les frères Sumodhee, condamnés à la peine maximale dans cette affaire, réclament la réouverture du procès car, disent-ils, ils sont en train de payer pour un crime qui ne porte pas leurs empreintes.

Q : Quel est votre état d’esprit cinq ans après l’incendie criminel de L’Amicale ?

Reza Issac : La mort ne meurt pas quand elle est une tragédie ! Elle hante les esprits. Aujourd’hui encore, on pense à ce drame qui nous rend triplement triste. Primo, parce que sept personnes innocentes, toutes communautés confondues, y ont péri. Secundo, d’autres personnes, tout aussi innocentes, croupissent en prison aujourd’hui à cause de ce malheur. Et, tertio, les vrais coupables, on ne les a jamais inquiétés! Ceux-ci auraient pu amener deux communautés à se regarder en chiens de faïence. Heureusement, à Maurice, il y a plus d’amour et de respect que d’inimitié entre les différents groupes ethniques.

Mawlana Haroon : Cela a été un événement triste dans la vie des Mauriciens. Nous prions que de tels événements ne se reproduisent plus à Maurice.

- Deux condamnés, les frères Imran et Khaleeloodeen Sumodhee, qui purgent chacun une peine de 45 ans de prison, réclament la réouverture du procès. Vos réactions.

Reza Issac : Il est tout à fait normal et logique qu’ils réagissent ainsi. Quand dans votre for intérieur vous savez qu’on vous condamne pour un crime que vous n’avez pas commis, que votre existence se fige subitement et que vous réalisez que votre vie sera cloisonnée pendant 45 ans, vous crierez, vous pleurerez. Et ce ne sera nullement du théâtralisme. L’incendie de L’Amicale a été l’oeuvre de l’Escadron de la Mort. Quand des armes furent découvertes chez Kadhafi Oozeer, Azad Nandhoo s’est confié à des proches, à des intimes, avant de disparaître. Il avait la conscience écharpée. Il a dit que son seul regret avant de mourir, c’est que quatre innocents sont en prison pour un crime qu’ils n’ont pas commis.

Mawlana Haroon : Je suis tout à fait d’accord avec eux. Aujourd’hui, toute la population souhaite la réouverture du procès. À mon avis, oui, il est temps de rouvrir ce dossier.

- Les frères Imran et Khaleeloodeen Sumodhee disent, dans un affidavit, qu’ils paient pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Vos réactions.

Reza Issac : Ce jour-là, s’ils étaient dans la rue, c’était uniquement pour exprimer leur colère après un match de football qui avait privé leur équipe fétiche du trophée de champion. Comment auraient-ils pu mijoter une telle attaque? Notre confrère Le Mauricien, dans son édition du mercredi 26 mai 1999, rapportait que, selon un militaire français, c’était “un acte de guérilla urbaine minutieusement préparé”. Il y a aussi eu des témoignages contradictoires qu’on a pris pour de “larzan kontan”! N’oublions pas les pressions de l’opinion publique exercées sur des témoins et le récent enregistrement d’une conversation par Fazil Sumodhee (Ndlr : c’est le frère d’Imran et Khaleeloodeen Sumodhee. Il détient, selon ses dires, un enregistrement qui pourrait disculper ses frères) qui en dit long. Parfois, la police elle-même est mise sous pression. Quand l’opinion publique devient un tribunal et que les politiques s’en mêlent, il faut, pour les faire taire, trouver un coupable ou même en inventer un ou quatre! Pour que personne ne soit lésé dans cette affaire, pour que la véritable justice soit faite, pour qu’on ait la conscience tranquille, rouvrons ce procès. Ni plus, ni moins.

Mawlana Haroon : Oui. Quatre ans de cela, j’avais déclaré, lors d’un rassemblement à la rue Diego Garcia, qu’il y avait une injustice à leur égard. Aujourd’hui, de nouveaux éléments me donnent raison.

Q : Selon vous, qui sont les coupables ?

Reza Issac : Les vrais coupables, ce sont Azad Nandhoo, Bahim Coco et compagnie. Que la police interroge les membres de cet escadron qui sont entre ses mains afin de rétablir la vérité et corriger cette grosse injustice de la ... justice!

Mawlana Haroon : Toute la population souhaite ardemment que les vrais coupables soient arrêtés et traduits en Cour de justice. Il incombe à la police de faire son travail.

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