L’ex-CP doit se présenter en Cour ce vendredi pour faux témoignages allégués devant la commission Sik Yuen.
Tout laisse croire que l’ex-CP Raj Dayal ne baissera pas les bras même si la police a pu, dit-on, réunir un dossier en béton contre lui dans le cadre de l’affaire Deelchand.
De sources policières, nous avons appris qu’une opération policière avait été montée jeudi dernier pour arrêter Raj Dayal en Cour. Mais l’opération a foiré.
Jeudi dernier, la magistrate Devianee Bissoondoyal, siégeant en Cour intermédiaire, avait émis un mandat d’arrêt contre l’ex-CP.
À l’appel de son procès pour faux témoignages devant la commission Sik Yuen, Raj Dayal était absent en Cour.
Me Gawtree Dayal, dont les services ont été retenus par l’ex-CP, avait alors remis un certificat médical, signé du Dr Ramdin, attestant que son client avait des problèmes de santé.
Selon le Dr Ramdin, Raj Dayal était fièvreux et souffrait de bronchite.
La magistrate a alors enlevé le mandat d’arrêt. L’affaire sera entendue ce vendredi 21 mai.
De sources policières toujours, nous avons appris que l’ex-CP tenterait de pousser la police à venir l’interpeller dans son temple à Grand-Bassin, ce qui ferait scandale. Mais il devra se rendre en Cour ce vendredi...
Du côté des Dayal, c’est la politique du silence comme en témoigne l’attitude de sa nièce Me Gawtree Dayal, qui a refusé de répondre à nos questions, se contentant de nous dire : “Je ne vais faire aucune déclaration”.
Un des proches de l’ex-CP présents au domicile de celui-ci nous a déclaré au téléphone hier que “Raj Dayal était au lit et qu’il était souffrant”.
Les allégations de Chetty
L’ex-CP aurait entretenu des rapports de complicité avec la bande à Deelchand.
Antoine Chetty allègue qu’en 1994, un complot visant à piéger Satish Nundlall en planquant de la drogue chez ce dernier a été ourdi dans les locaux de la SMF par le notaire Deelchand et Mooraghen. L’ex-CP Raj Dayal aurait été au courant du complot. (Voir le récit de Satish Nundlall en pages 4 et 5)
Selon Chetty, l’ex-CP serait intervenu auprès du chef de l’ADSU de l’époque en lui disant qu’il y avait de la drogue chez Nundlall.
L’ex-CP sera-t-il aussi confronté à l’affaire Parvez Damree. Ce dernier lui avait écrit de la prison pour dénoncer Deelchand comme étant un trafiquant de drogue. Parvez Damree avait trouvé la mort par overdose après sa libération.
Chetty soutient que Deelchand est responsable de la mort de Damree. Il explique que le notaire avait donné l’ordre de lui injecter une forte dose d’héroïne pour faire croire à un overdose.
Raj Dayal sera aussi éventuellement interrogé sur les armes de la SMF qui auraient été utilisées pendant les émeutes de février 1999. Ces armes, dont des lance-flammes, devaient être détruites, mais on ne les a jamais retracées.
Le scandale du ‘Barrack’s Gate’
Raj Dayal a assumé les fonctions de CP d’août 94 à novembre 97. Il est viré de son poste de CP en 1997 après le scandale du ‘Barrack’s Gate’.
L’ex-CP voit le jour le 7 janvier 1949. Il passe son ‘Higher School Certificate’ en 1970 et devient ‘Cadet Inspector’ dans la force policière en 1972.
Raj Dayal est marié et a trois fils. L’aîné est médecin, le cadet est ingénieur alors que le benjamin est étudiant en droit. Il est aussi père d’une fille qui fait actuellement des études secondaires.
En 1976, il devient pilote d’hélicoptère.
En 1987, il obtient le ‘Most Outstanding Person Award’.
Deux ans après, il reçoit la ‘Police Good Conduct and Long Service Medal’.
En 1991, la ‘Queen Police Medal’ lui est attribuée en tant que policier en fonction dans un pays du ‘Commonwealth’.
En 1994, il obtient la ‘President’s Distinguished Service Medal’.
L’année suivante, Raj Dayal devient ‘Commander of the Star and the Key of the Indian Ocean.
Sur le plan politique, il avait fait sensation aux dernières législatives en septembre 2000 en tant que leader du MDN dans la circonscription No 10 (Montagne-Blanche/GRSE) lorsqu’il prend la quatrième place derrière Rasheed Dawreeawoo avec un écart de 577 voix.
Il a, cependant, réalisé une piètre performance à la partielle au No 7 (Piton-Rivière du Rempart) l’année dernière, ayant terminé à la dixième place avec seulement 516 voix.