Bérenger ne changera pas. Comme toujours, il se sert d’un vocabulaire dont lui seul connaît la signification.
Hier, au meeting de l’alliance MSM/MMM à Rose Hill, le Premier ministre a affirmé que le MSM et le MMM iront ensemble aux prochaines élections législatives de 2005 à travers une ‘winning formula’.
Mais, tient à préciser le leader mauve, il sait exactement quelle formule les deux partenaires choisiront pour affronter ensemble les élections de 2005. “Mo éna li dans mo la tête, mo conné exactement qui bizin faire”, a-t-il affirmé. Mais il ne dira pas plus. La ‘winning formula’ d’abord. Ensuite, c’est d’une ‘dream team’ dont rêve Paul Bérenger qui prévoit une liste panachée de candidats d’expérience et de nouveaux venus. Et finalement, un nouveau programme gouvernemental. Ainsi se résume l’essentiel du discours de Bérenger à la place Edward VII, hier matin.
Ceux qui s’étaient rendus à Rose Hill pour écouter ces “choses importantes” que le Premier ministre avait à communiquer ont vite déchanté. Outre ces trois points vagues - qui n’ont même pas été discutés au préalable avec le partenaire MSM - Bérenger, accueilli comme toujours au son de ‘Soldat Lalit’, nous a sorti un discours réchauffé (tellement entendu à Rivière du Rempart) qui a pris l’allure d’un procès du Parti Travailliste. Il s’est référé à février 99, aux 45 000 chomeurs que Ramgoolam aurait laissés en héritage en 2000, à la fraude et à la corruption; bref, un discours pour illustrer la différence entre le PTr et l’alliance gouvernementale. Une alliance dont il a défendu le bilan.
Pour bien montrer que tous sont égaux devant la loi, Bérenger a cité Mookeshwar Choone - présent sur l’estrade mais n’ayant pas pris la parole - qui vient de vivre, selon lui, “l’enfer”. “Dimoune li innocent ziska qui la cour trouve li coupable. Hurnam li innocent ziska ki la cour trouve li coupable”, dit Bérenger. Argument repris par le leader du MSM, Pravind Jugnauth, qui, lui aussi, prenant l’exemple Choonee, a expliqué que l’alliance MSM/MMM laissait la justice suivre son cours. “Ine laisse ICAC travaille dans l’indépendance malgré pas satisfait”, a souligné Pravind Jugnauth.
Le leader du MSM ne s’est pas privé pour critiquer les rouges; il a évoqué la “démagogie” de l’Opposition, leurs “fausses promesses”, l’héritage du déficit budgétaire tout en égrenant quelques actions gouvernementales de l’alliance MSM/MMM. Pêle-mêle : la création d’emplois, l’accès à l’Internet, la baisse du tarif du téléphone à l’international, la démocratisation de l’économie, thème cher au PTr, le ‘deal Illovo’. Pravind Jugnauth a aussi pris fait et cause pour le secteur privé, estimant que “c’est le secteur privé qui créer plis l’emploi.” Et comme pour bien faire comprendre qu’il n’y a aucun couac dans l’alliance au pouvoir, Pravind Jugnauth s’est dit fier d’avoir été ‘leader of the house’ mardi dernier.
Tout comme Pravind Jugnauth et Paul Bérenger, tous les autres orateurs (Koonjoo, Soodhun, Bhagwan, Yerrigadoo, Navarre-Marie, Dookun, Jeewah, Ganoo, Collendavelloo, Nagalingum, Fowdar) qui ont pris la parole hier ont défendu le bilan gouvernemental de ces trois dernières années.
Si plusieurs orateurs se sont extasiés devant la “grosse foule” d’hier - Rajesh Bagwan allant même jusqu’à dire qu’il n’a jamais vu une si grosse foule pour le 1er Mai - toutefois, une chose est sûre pour ceux qui ont l’habitude des meetings : hier à Rose Hill, la foule des grands jours nétait pas au rendez-vous. Le coeur n’était pas non plus à la fête à voir les mines grises des partisans sans enthousiasme qui ont écouté, impassibles, les discours des leaders de l’alliance MSM/MMM.