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Brandon, 18 ans, entre la vie et la mort

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La mère et sa fille Patricia sont choquées et révoltées par ce drame.

Dans le coma depuis quatre jours après avoir été poignardé par un voisin, ce jeune homme livre une bataille des plus difficiles en ce moment : continuer à vivre. Sa famille nous raconte avec émotion les circonstances du drame tout en espérant qu’il s’en sortira et sera très vite sur pied.

Sa vie ne tient qu’à un fil. Brandon Boyroo, 18 ans, lutte contre la mort à l’Intensive Care Unit (ICU) de l’hôpital de Candos depuis mercredi. Ce jour-là, il a été agressé à l’arme blanche par un dénommé Girish Dusuruth, 34 ans, qui habite le même complexe d’appartements le Sable Rose que le jeune homme, au Morcellement Chazal, à Flic-en-Flac. Le présumé agresseur, en détention sous une accusation provisoire de serious assault, l’aurait poignardé à cause d’une place de parking.

Depuis ce terrible drame, la famille de Brandon ne cesse de prier pour que celui-ci gagne son combat contre la mort. «Le médecin nous a dit qu’il est entre la vie et la mort», confie sa mère Marie Jacqueline, d’une voix tremblante. Ce mercredi 5 décembre, elle ne l’oubliera jamais. En ce jour fatidique, raconte-t-elle, son fils se trouvait dans le snack mobile d’un ami lorsque sa sœur Patricia a fait appel à lui.

Brandon aidait cette dernière et son époux, un Autrichien, pour les travaux de construction de leur maison à Morcellement Anna, Flic-en-Flac. Le couple lui a même offert un scooter pour qu’il puisse se déplacer plus rapidement entre leur lieu de résidence et le sien. Justement, c’est ce même scooter qui aurait suscité la colère de Girish Dusuruth, ou plutôt la place que le deux-roues occupait dans le parking du complexe Sable Rose. Après l’appel de sa sœur, Brandon s’est rendu au bloc d’appartements pour y récupérer son scooter. À l’entrée, il a demandé à sa mère, via interphone, de lui apporter son casque ainsi que les clés du véhicule.

C’est à ce moment-là, selon Marie Jacqueline, que Girish Dusuruth se serait dirigé vers son fils et aurait commencé à l’insulter avec des propos «racistes». Ce dernier lui reprochait principalement la place qu’occupe son scooter sur l’aire de stationnement : «(…) pena plas pu twa ici.» Brandon qui serait d’une nature douce, à en croire Marie Jacqueline, lui aurait tourné le dos, faisant fi de cette agression verbale et aurait continué à attendre sa mère dans un coin.

Rage folle

Mais Girish Dusuruth se serait mis dans une rage folle et serait allé à son appartement pour revenir avec un couteau dissimulé sous la ceinture. «Il a provoqué mon fils une fois de plus. Je ne comprenais rien à cette histoire car c’est la première fois qu’on voyait ce monsieur. Il l’a encore une fois insulté avec des propos racistes et répété “pena plas pu twa ici”», raconte Marie Jacqueline, visiblement ébranlée. Selon elle, Brandon lui aurait alors répondu : «Mon scooter ne prend pas beaucoup de place sur l’aire de stationnement.»

Ce qui aurait mis Girish Dusuruth encore plus en colère : «Il nous a insultés encore plus lorsque je lui ai fait remarquer qu’il sortait d’un autre bloc d’appartements pour faire sa loi dans le nôtre. Il est alors devenu très menaçant et s’est saisi de son couteau en disant à mon fils “mo pou touy twa zordi move (…)”»

En voyant le couteau, Marie Jacqueline s’est jetée sur son fils pour le protéger, en vain : «Couto la ti cuma couto Rambo, avec un manche bleu. On dirait bien que le monsieur voulait tuer mon fils. J’ai voulu éviter qu’il le poignarde en m’interposant entre lui et Brandon, mais il a tout de même réussi à le toucher au côté droit de son estomac. Il a voulu recommencer mais mon fils s’était déjà éloigné. Il a ramassé une pierre pour la lancer en direction de son agresseur. L’homme s’est sauvé en disant “tone resi sape lot coup mo pu gagne twa”.»

Brandon s’est alors péniblement dirigé vers le snack mobile de son ami, non loin. C’est d’ailleurs l’épouse de ce dernier qui l’a transporté à l’hôpital. Le jeune homme, qui a eu les poumons perforés à deux endroits, a subi une intervention chirurgicale peu de temps après son admission. Il est toujours dans le coma, sous respiration artificielle. Selon sa famille, son état de santé est jugé très critique et irait même en empirant. «Il a développé une infection et a de la fièvre. Nous avons très peur pour lui», nous a déclaré sa soeur Patricia hier après-midi.

La famille de Brandon n’en revient toujours pas que celui-ci ait été agressé aussi sauvagement à cause d’une place de parking. Toutefois, disent les proches du jeune homme, cela faisait un moment qu’il avait des problèmes avec ce scooter qu’il possède depuis six mois. «Un jour, les freins avaient été sabotés. Une autre fois, c’était les phares ou une autre partie. On trouvait cela très bizarre car le scooter était toujours garé sur l’aire de stationnement réservée aux résidents du complexe Sable Rose», explique sa sœur Patricia qui, avec son époux, a offert à Brandon et au reste de sa famille – sa mère, sa sœur Annabelle et son autre frère Aldo – cet appartement de Flic-en-Flac où ils habitent depuis deux ans après avoir résidé à la cité Barkly.

Sabotage

Les Boyroo ne se doutaient nullement qu’il pouvait s’agir d’un acte de sabotage. Ils pensaient plutôt que Brandon était victime d’un voleur. Ils ont alors demandé au vigile de garder l’œil sur le scooter mais malgré cela, disent-ils, les «actes de sabotage» se poursuivaient. Mais selon Marie Jacqueline, lors de l’altercation avec Girish Dusuruth, celui-ci leur aurait lancé que c’était lui qui sabotait le scooter de Brandon.

C’est ce qui explique aussi, selon eux, que le vigile n’ait rien vu car il surveillait les gens venant de l’extérieur et non de l’intérieur. Annabelle, l’autre sœur de Brandon, explique que leur appartement se situe dans la partie arrière du complexe alors que celui du présumé agresseur se trouve à l’avant, dans un autre bloc, avec une entrée différente et que personne n’aurait pu se douter qu’il faisait une telle chose.

Et, surtout que tout cela finirait par une agression à l’arme blanche. «Nous avons vécu à cité Barkly où nous n’avons jamais eu de problèmes avec nos voisins. On n’aurait jamais cru qu’on en aurait ici, à Flic-en-Flac. Nous pensions vivre une vie simple et tranquille dans cet endroit après avoir connu des moments très durs dans le passé. À la mort de mon époux, j’ai dû travailler comme coupeuse de cannes. C’est ma fille Patricia qui s’occupait des plus petits. Bien souvent, on n’avait rien à manger. Maintenant que notre situation s’est améliorée, voilà que nous devons faire face à un terrible malheur», confie Marie Jacqueline, les larmes aux yeux.

Depuis le drame, sa famille et elle ne peuvent qu’espérer et prier que Brandon s’en sorte et puisse réaliser ses multiples projets, lui qui est si jeune encore. Le jeune homme suit des cours en électronique dans un établissement d’enseignement à Rose-Hill et il est très apprécié pour ses nombreuses qualités, à en croire ses proches. Il est connu, selon eux, comme un garçon très doux et calme qui parle toujours à voix basse. Et il n’hésite jamais, disent-ils, à aider ceux qui le sollicitent. Ils s’accrochent désormais à l’espoir que Brandon gagnera son combat contre la mort…

Jean Marie Gangaram

L’avocat du présumé agresseur s’explique

C’est un autre son de cloche du côté de Girish Dusuruth concernant les circonstances ayant mené à l’altercation de mercredi. Selon l’avocat Mikash Hassamal, les relations entre son client et la victime étaient plutôt tendues depuis un moment déjà. «Ce problème de parking ne date pas d’hier», souligne-t-il. Selon lui, la victime utilisait le parking de Girish Dusuruth pour garer sa moto bien que ce dernier lui ait interdit de le faire. «Le parking en question appartient à mon client. Le jour du drame, il a une nouvelle fois demandé à la victime de ne pas se garer à cet endroit. Mais le jeune homme ne l’a pas écouté. Au contraire, il l’a provoqué et ça a dégénéré. Mais à aucun moment mon client n’avait l’intention de le blesser», précise Me Mikash Hassamal.

Son client a été arrêté le 5 décembre sous une accusation provisoire d’«assault with aggravating circumstances», toutefois l’accusation a été modifiée le lendemain étant donné la gravité de la blessure de la victime. Selon l’avocat, c’est une charge d’«attempt at murder» qui pèse actuellement sur Girish Dusuruth qui reste en détention policière. Le présumé agresseur est aussi défendu par Me Ashvin Luximon.

Laura Samoisy

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