Ils ont tous la même ambition : soutenir leur parti politique respectif et faire que les habitants des villes se plaisent dans leur localité. C’est ainsi qu’ils ont accepté de poser leurs candidatures aux prochaines Municipales. Portraits.
Tania Diolle : «J’ai fait un rêve» - (MMM-MSM)
Elle a un souhait : qu’il y ait plus de jeunes engagés dans la politique. Tania Diolle, 28 ans, est, elle, une passionnée qui veut apporter sa contribution pour changer les choses. «Je suis entrée en politique parce que j’ai la conviction profonde qu’on a tous droit à une opinion et une appartenance politique», souligne celle qui représente le MMM-MSM à Quatre-Bornes.
«Le système politique du pays est bloqué et n’encourage pas les jeunes à intégrer un parti politique», déplore-t-elle. Mais Tania n’a pas laissé les obstacles freiner ses ambitions : «J’ai approché le MMM parce que durant mes études et pour l’élaboration de ma dissertation en 2005, je me suis rendu compte que ce parti avait une très bonne structure pour les jeunes..»
Depuis son entrée en politique, la jeune femme - benjamine d’une fratrie de cinq enfants : trois filles et deux garçons –, qui travaille dans la recherche en sociologie et administration publique, essaie d’acquérir de l’expérience. Et ces Municipales sont, pour elle, un très bon moyen de faire ses armes. Entre les différentes réunions de son parti et les descentes dans les rues de la Ville des fleurs tous les après-midi, Tania ne perd pas le rythme : «Je me sens portée par l’accueil des gens, mais aussi par leur détresse. Ils n’en peuvent plus des promesses non tenues et ont du mal à faire confiance aux politiciens.»
Pour Tania, il est primordial que les habitants des villes se sentent bien dans leur localité : «Il faut que les centres communautaires soient partie intégrante de la vie des citoyens et il faut favoriser l’intégration sociale.» Motivée à apporter sa «contribution» pour que l’alliance MMM-MSM soit victorieuse le 9 décembre, Tania fait un appel aux jeunes pour qu’ils accordent de l’importance à tout ce qui se passe en ce moment…
Fayed Outim : «Une nouvelle ville» - (MMM-MSM)
Il attendait ce moment depuis longtemps. Il était impatient de faire ses preuves. Depuis le coup d’envoi de la campagne électorale dans le cadre de ces Municipales, Fayed Outim, homme d’affaires de 29 ans, goûte avec plaisir aux joies du terrain en sillonnant les rues de Vacoas-Phoenix, où il est candidat, pour aller à la rencontre des gens et pour essayer de les convaincre de voter pour lui et pour l’alliance MMM-MSM. Selon lui, cette alliance vient avec un programme concret pour changer la vie des habitants des villes.
«Je suis de très près la politique depuis que j’ai 14 ans et, cette année, j’ai la possibilité de contribuer à des changements dans ma ville, mais surtout d’aider à faire évoluer les choses», explique le jeune homme, actuellement très impliqué dans l’opération porte-à-porte. Pour lui, la priorité, c’est les jeunes : «Avec le fort taux de chômage qui prévaut actuellement et le manque de distractions dans les villes, les jeunes sont livrés à eux-mêmes et tombent alors dans des fléaux comme la drogue et l’alcool. C’est pour cela que je crois dans le combat que mène l’alliance MMM-MSM qui voudrait donner des structures adéquates aux villes pour l’encadrement des jeunes.»
Benjamin d’une famille de sept enfants - quatre garçons et trois filles - Fayed, célibataire, estime qu’il faudrait donner une correction au gouvernement au pouvoir : «Depuis sept ans, il n’y a pas eu d’avancement.» Et à travers sa participation à ces Municipales, il veut tout simplement démontrer, dit-il, que la jeunesse mauricienne a des visions : «Je rencontre et discute beaucoup avec des jeunes de La Caverne No. 2, où j’habite, et je peux vous assurer qu’il y a une volonté de voir bouger les choses.» Une motivation qui, selon lui, dessine les contours d’une nouvelle ville.
Hasna Hossenbocus : «Ma nouvelle mission» - (MMM-MSM)
Point d’hésitation, et encore moins de doute. Hasna Hossenbocus, 22 ans, n’a pas eu à réfléchir à deux fois lorsqu’il a été question de se présenter aux Municipales. En lice pour les élections du 9 décembre sous la bannière MMM-MSM, la jeune femme, en 2e année de droit à l’université de Maurice et étudiant parallèlement à la Middlesex University, a toujours su qu’elle avait sa place dans la politique : «Mon oncle Sheikh Mukhtar Hossenbocus a été lord-maire et mon père Chuttoo s’intéresse aussi à la chose…»
Cadette d’une famille de trois enfants - elle a un frère et une sœur Tasreen -, elle a eu la chance, dit-elle, d’avoir des parents - Tashmin et Chuttoo, enseignants - qui lui ont inculqué des valeurs qui l’ont rendue «confiante, déterminée et sûre d’elle».
Depuis qu’elle s’est jetée dans cette campagne, c’est sur le terrain, en faisant du porte-à-porte dans les rues de Port-Louis - où elle est candidate – qu’Hasna essaie de «convaincre», de «toucher» mais surtout, «d’écouter les gens», de «répondre à leurs attentes» et de «prêter attention à leurs problèmes».
Ce sont surtout les quartiers défavorisés et plus particulièrement le sort des enfants qui l’ont interpellée : «Dans certaines régions, j’ai vu qu’il n’y avait pas grand-chose pour l’épanouissement des enfants.» Hasna ne prétend pas révolutionner la politique, mais venir avec ses idées, sa motivation, sa force et son envie de faire bouger les choses : «Je veux aider l’alliance MMM-MSM à améliorer le sort des habitants de Port-Louis, qu’il y ait des structures pour les enfants, des lieux de détente où les habitants se retrouveront, ainsi qu’un service de voirie adéquat.»
Confiante en la victoire de l’alliance MMM-MSM, et gonflée à bloc, elle compte, dit-elle, donner le meilleur d’elle-même pour que sa nouvelle mission soit une réussite…
Shakuntala Boolell : «Mon expérience au service de la politique» - (PTr-PMSD)
«J’ai été bercée par la politique…», lance d’emblée Shakuntala Boolell. Pour elle, qui a longtemps évolué dans l’enseignement, plus particulièrement à l’université de Maurice d’où elle a pris sa retraite, cette candidature aux Municipales, sous la bannière PTr-PMSD, lui permet de vivre de nouvelles expériences : «Je baigne dans la politique depuis toujours, grâce à ma famille et mon oncle sir Satcam Boolell. Maintenant, je découvre mieux les choses, notamment les joies d’aller à la rencontre des gens, de partager leur réalité. Et je peux vous dire que, forte de tout ce que je vis en ce moment avec la campagne électorale, je suis convaincue d’avoir pris la bonne décision.»
Car son objectif premier est de poursuivre le travail déjà commencé : «L’alliance au pouvoir assure l’avenir des Mauriciens, ce qui est tout à fait en phase avec ce que je prône. Je crois dans les jeunes et l’alliance au pouvoir fait beaucoup pour eux. Je me retrouve parfaitement dans cette idée de miser sur la jeunesse». Cette maman de deux enfants - Romy, 36 ans, dentiste en France, et Yan, 30 ans, Chartered Financial Analyst en Suisse –, a posé sa candidature dans le Ward II à Quatre-Bornes.
C’est avec grand plaisir, chaque après-midi, que Shakuntala Boolell retrouve les habitants de la Ville des fleurs : «Je me rends compte que les gens n’attendent qu’une chose : qu’on soit à leur écoute. Je suis très honorée de pouvoir tendre une oreille pour écouter l’autre, mais aussi de contribuer à améliorer des conditions de vie. Pour être soi-même, il faut être au service de l’autre…»
Habitée par une grande motivation, Shakuntala Boolell continuera à arpenter le terrain de long en large, avec en tête le slogan de l’alliance au pouvoir : «Vision nouvelle, ville nouvelle…»
Robert Chung : «Le sport peut faire bouger les choses» - (PTr-PMSD)
Il est un passionné de rallye et souhaite apporter du changement à travers le sport. Robert Chung, 43 ans, a posé sa candidature à Quatre-Bornes, sous la bannière de l’alliance PTr-PMSD. «Cela fait près de 25 ans que je suis dans l’automobile. J’ai notamment été un expert dans beaucoup de compagnies où je m’occupais des leasings. J’ai aussi été pilote. Je reviens d’ailleurs d’un rallye à La Réunion», dit-il.
Enthousiaste, Robert Chung anime également la page Facebook, Quadraid Mauritius, qui regroupe toutes les activités de son équipe pour les rallyes qu’ils organisent ici et ailleurs. Mais que vient faire la politique sur ces routes où l’on entend le plus souvent des crissements de pneus ? «Pourquoi pas ?», lance notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Vous savez, j’ai de l’expérience dans un secteur qui est très porteur, et j’aimerais donc partager mes idées et mes visions, surtout en ce qui concerne le sport et le transport, d’autant que les jeunes, l’avenir du pays, sont intéressés par le sport physique et par ce qui touche à l’automobile. J’espère que je serai élu, car je veux vraiment apporter des innovations dans ces secteurs.»
Virginie Trapu : «J’ai toujours voulu aider les autres» - (PTr-PMSD)
C’est l’une des plus jeunes candidates de ces élections, puisqu’elle n’a que 20 ans. De plus, le nom Trapu doit sûrement vous dire quelque chose. Eh oui, Virginie Trapu est la fille du chanteur Renel Trapu, auteur de Difé dan cité. Elle est candidate au Ward 8, à Port-Louis, sous la bannière de l’alliance PTr-PMSD.
Cette habitante de cité Briquetterie veut surtout aider, étant déjà très impliquée dans le social. «Depuis toute petite, j’ai toujours voulu aider les autres. C’est pour cela que bien des années auparavant, j’ai intégré le groupe Zeness lor baz, avant de me joindre à un groupe qui travaillait davantage dans ma région, l’espace Orotario Don Bosco, où nous nous occupons des jeunes et des petits. Nous leur apprenons notamment la pâtisserie et la danse, et nous avons même des sessions de prière. On peut donc dire que mon envie de m’impliquer dans la politique vient de cette envie de toujours d’aider mon prochain», confie la jeune femme.
Se battre pour la bonne cause, tel est son mot d’ordre. C’est ainsi qu’elle a même posé sa voix sur un CD, il y a deux ans. Cela afin de conscientiser sur le sida. Toutefois, la demoiselle, qui dit consacrer tout son temps au bénévolat, précise que «la vision de l’alliance du gouvernement, son slogan, concordent entièrement avec ce que je peux apporter si je suis élue. Et je compte bien l’être, car il y faudra toujours aider les autres.»
Navin Ramgoolam se jette dans la campagne
C’était l’ouverture de la conférence du Festival Kreol à Grand-Baie, hier. Mais on en a aussi profité pour parler un peu politique, élections villageoises et municipales obligent. À cette occasion, le Premier ministre Navin Ramgoolam a déclaré, entre autres, qu’il allait se joindre à la campagne, mais après les débats budgétaires, comme il l’avait aussi affirmé lors de la présentation des candidats PTr-PMSD, mercredi à l’hôtel Maritim. Il devait lancer une petite pique plus tard en disant, à propos des démissions au MSM, qu’il ne restera plus, à un moment donné, que le père et le fils Jugnauth dans le parti.
La conférence de presse de l’alliance PTr-PMSD allait dans le même sens, vendredi dernier. Patrick Assirvaden, le président du PTr, après avoir affirmé que de plus en plus de personnes viennent dans les congrès et les réunions de l’alliance, il a déclaré que «le MSM devient finalement un handicap pour le MMM».
Les membres de l’alliance ont aussi vivement critiqué le fait que le leader de l’opposition ne participe pas aux débats budgétaires. Par ailleurs, Lindsay Morvan a souligné que le PMSD est satisfait de l’ambiance dans laquelle s’est faite la finalisation de la liste des candidats, ainsi que du nombre de candidats du parti alignés pour les municipales.
Au programme du Remake 2000
Salle bondée et bonne humeur. C’est dans cette ambiance qu’hier l’alliance MMM/MSM a présenté son programme pour les villes en vue des élections municipales du 9 décembre. Les leaders étant absents, la conférence de presse a été animée par Steve Obeegadoo et Rajesh Bhagwan du MMM et Nando Bodha du MSM.
Rajesh Bhagwan a déclaré que «le grand allié de l’alliance, c’est l’intelligence de l’électorat». Tout en fustigeant le bilan de l’alliance PTr/PMSD pour les villes, il a affirmé, concernant les derniers règlements de l’Independent Broadcasting Authority interdisant les interventions d’auditeurs lors d’émissions politiques : «Nous soulèverons cette question au Parlement.» Nando Bodha en dira, lui, plus sur le manifeste : «Nous voulons transformer l’espace urbain ; les villes seront des modèles en termes d’innovation et de modernité, d’efficience des services, avec une bonne participation des citadins.»
Et le programme ? Il est divisé en cinq axes, avec comme thème, Des villes dynamiques, sûres et solidaires, comme l’a résumé Steve Obeegadoo :
Gestion : introduction d’un code de déontologie, suivi systématique des dépenses, etc.
Efficacité : efficience dans les services, suivi rigoureux des demandes, réduction des temps d’attente, etc.
Animation : coins wi-fi, concept du sport pour tous, ouvertures d’écoles dédiées aux arts, etc…
Préoccupation : sécurité dans les rues, correspondants de nuit, encadrements des jeunes pendant les vacances scolaires, etc.
Éco-développement : encourager l’entrepreneuriat, faciliter les demandes de
permis, etc.
Cette semaine, le Remake 2000 mettra à la disposition des citadins un mini-journal pour chaque ville, avec le programme détaillé, le bilan des adversaires, et le message des leaders.
Textes : Christophe Karghoo et Stephane Chinnapen