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Suttyhudeo Tengur soutient son dossier devant l’ICAC

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Suttyhudeo Tengur et Jean-Maurice
Labour

Le président de la Government Hindi Teacher’s Union (GHTU), Suttyhudeo Tengur, a soutenu devant l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), qui l’avait convoqué mardi dernier, que “l’Église n’avait pas le droit de se retirer de la réforme et de renier le Memorandum of Understanding signé en décembre 2002 après le jugement rendu par la Cour suprême le 13 novembre de la même année”...

Le président de la Government Hindi Teacher’s Union (GHTU),
Suttyhudeo Tengur, a soutenu devant l’Independent Commission Against Corruption
(ICAC), qui l’avait convoqué mardi dernier, que “l’Église n’avait pas le droit
de se retirer de la réforme et de renier le Memorandum of Understanding signé
en décembre 2002 après le jugement rendu par la Cour suprême le 13 novembre
de la même année”. Cette réclamation de Rs 11 m à la PSSA n’est donc pas justifiée”,
dit-il. L‘Église, pour sa part, réfute les dires de Suttyhudeo Tengur et projette
de le poursuivre pour ses allégations.



“Le Memorandum of Understanding (MoU) définissait la participation de l’Église
à la réforme de l’éducation. Or, après le jugement de la Cour suprême en novembre
2002 qui décrétait illégal le recrutement sur une base religieuse dans les collèges
catholiques, l’Église a suspendu sa participation à la réforme. La demande de
remboursement de Rs 11 m pour des travaux dans ses collèges n’est donc pas justifiée”,
nous fait part Suttyhudeo Tengur. “Une enquête doit résoudre toute cette affaire”,
ajoute-t-il.

Le nouveau directeur du Bureau de l’Éducation Catholique (BEC), le père Hervé
de St Pern, nous dit être prêt à aller défendre son dossier devant l’ICAC si
cette dernière le convoque. “Ces accusations sont mensongères. On ne peut pas
nous accuser de voleurs car rien que l’année dernière, nous avons ouvert neuf
nouveaux collèges qui accueillent déjà des étudiants. On réclame de l’argent
pour la construction de ces nouveaux établissements et aussi pour des rénovations
dans d’autres écoles. J’estime donc que cette demande d’emprunt auprès de la
Private State Secondary Authority (PSSA) est tout à fait justifiée”, dit-il.
“Les collèges catholiques, comme tous les collèges privés, ont droit à des emprunts
de la PSSA. C’est tout à fait normal”, ajoute-t-il. Hervé de St Pern soutient
aussi que “c’est vraiment ahurissant et étrange que Suttyhudeo Tengur accuse
l’Église de voleuse pour des rénovations et des travaux qui n’auraient prétendument
pas été exécutés. Les faits sont là”, dit-il. Devant la démarche du syndicaliste
devant l’ICAC , il affirme: “C’est sa démarche et son opinion. À l’ICAC de voir
si, effectivement, nous sommes des voleurs”.



Consultations

Du côté de l’Évêché, des consultations sont en cours avec leurs hommes
de loi pour une éventuelle poursuite contre Suttyhudeo Tengur concernant ses
allégations. “Que monsieur Tengur aille bien se renseigner avant de faire de
fausses allégations contre l’Église. Il nous accuse d’être sortis de la réforme
et d’avoir renié le MoU alors que c’est totalement faux. C’est le jugement de
la Cour suprême qui nous a éjectés de la réforme en réfutant une des conditions
du MoU, soit les 50% des places réservées dans nos collèges”, nous dit le vicaire
général Jean-Maurice Labour. “La somme réclamée a déjà été dépensé pour honorer
le contrat signé avec le gouvernement dans le MoU et qui nous demandait de construire
d’autres écoles ou encore de convertir nos écoles en ‘Form VI Colleges’. On
demande donc un emprunt à la Banque de développement à travers la PSSA. Cet
emprunt sera remboursable par des ‘grants’ accordés aux collèges privés par
la PSSA. Nous sommes dans notre droit de faire cette demande”, ajoute-t-il.
Nous avons tenté d’avoir une réaction de la PSSA mais sans résultat, son directeur,
Gopalakrishna Ramasawmy, ayant été constamment en réunion, mardi et mercredi
derniers.



Des allégations

Le père Jean-Maurice Labour a aussi réfuté l’allégation de Suttyhudeo
Tengur selon laquelle l’Église serait coupable d’escroquerie. “Nous demandons
seulement un emprunt pour des dépenses que nous avons faites de notre poche.
Ce sont des terrains de la paroisse que nous avons mis à la disposition de l’éducation
nationale. On ne peut pas venir nous accuser d’avoir volé de l’argent qu’on
n’a jamais touché. Il faut que Suttyhudeo Tengur aille bien se renseigner”,
dit-il, avant d’ajouter “c’est à se demander si l’Église est le plat préféré
de Suttyhudeo Tengur. L’Église est de bonne foi; alors kifer Suttyhudeo Tengur
manz nous léfoi”. L‘Église est actuellement en consultation avec ses hommes
de loi; elle envisage de poursuivre le syndicaliste pour diffamation. Du côté
de l’ICAC, on nous informe que “l’enquête est en cours. La Commission va étudier
les documents déposés par Suttyhudeo Tengur et, en temps et lieu, on va convoquer
le BEC si besoin est. On va d’abord s’assurer du bien-fondé des allégations
de Suttyhudeo Tengur”.


L’affaire des Rs 11
m

C’était lors d’une conférence de presse en août 2003 que Suttyhudeo
Tengur avait évoqué le rapport d’une enquête entreprise par la PSSA. Selon le
syndicaliste, il y a un rapport des officiers de la PSSA, en date du 15 avril
2003, qui démontre qu’il existe de grandes disparités entre les investissements
faits par les collèges catholiques et le constat fait sur le terrain par ses
officiers. Ces derniers avaient fait état, dans ce document, que dans pas moins
de cinq collèges du BEC, il n’y avait pas de signe tangible de rénovation. “
No visible, tangible investment done”. Au début d’octobre de l’année dernière,
Suttyhudeo Tengur avait adressé une lettre à l’ICAC dans laquelle il demanda
l’ouverture d’une enquête sur “un clear case of swindling and/or defrauding
money”, de la part du BEC. Cela avait suscité une réaction immédiate des autorités
catholiques qui avaient alors fait servir une mise en demeure au syndicaliste
pour le faire taire.


LE BEC précise

Réagissant à la démarche de Suttyhudeo Tengur de se référer à l’ICAC concernant
l’affaire de Rs 11 m qu’il réclame à la PSSA, le Bureau de l’Éducation Catholique,
à travers son directeur Hervé de St Pern, a tenu à préciser : “À ce jour, les
collèges catholiques n’ont pas touché un seul sou du gouvernement sur les Rs
11,5 millions que M. Tengur accuse les collèges catholiques d’avoir escroquées”
(dans sa lettre qui date d’octobre 2003, Suttyhudeo Tengur accuse le BEC de
“swindling and/or defrauding of public money”). Hervé de St Pern a aussi tenu
à préciser que “le BEC ne s’est pas retiré unilatéralement de la réforme. C’est
le jugement de la Cour Suprême, en novembre 2002, confirmé par le Privy Council,
qui rend illégal le MoU”. Le directeur du BEC ajoute : “L’ICAC a commencé l’étude
du dossier et je considère malséant de débattre du sujet en public. L’ICAC doit
pouvoir poursuivre son travail en toute sérénité”.


Suite aux allégations de Suttyhudeo Tengur au sujet des


Rs 11 m




“On ne peut que s’étonner du silence des
autorités gouvernementales...”, soutient le BEC




Steven Obeegadoo: “Je trouve ridicule l’initiative de M.Tengur”



Le Bureau de l’Éducation Catholique (BEC), à travers son directeur Hervé de
St Pern, a tenu à apporter des précisions au public suite aux allégations de
Suttyhudeo Tengur qui l’accuse “d’escroquerie, de fraude et de s’être retiré
unilatéralement de la réforme de l’éducation”. Le BEC fait aussi part de son
étonnement “du silence des autorités gouvernementales concernées devant les
allégations de M. Tengur”.



Pour sa part, réagissant aux propos du BEC, Steven Obeegadoo nous a fait la
déclaration suivante: “Il n’y a jamais eu de silence de la part des autorités
gouvernementales. Je trouve ridicule l’initiative de M. Tengur et je trouve
ses agitations farfelues. Je comprends que les autorités catholiques soient
blessées. J’ai dit depuis le début que la démarche de M.Tengur était injustifiée”.
Le ministre de l’Éducation a aussi précisé que “tout est en règle dans cette
affaire. Dans le Memorandum of Understanding signé en 2002, il est fait état
que les dépenses encourues par les autorités catholiques pourraient être financées
par des emprunts contractés auprès de la Banque de développement et remboursables
par des ‘grants’ de la PSSA. Dans ce sens, les autorités catholiques sont libres
de faire une demande d’emprunt et cette démarche est légitime et a l’approbation
de l’État”. Steven Obeegadoo nous a aussi fait part qu’il rencontre les membres
du BEC demain, lundi; il aura une réunion avec les membres de la Fédération
des Associations des Parents des Écoles Catholiques (FAPEC) dans le courant
de la semaine. De son côté, le BEC veut éclaircir certains points : “Ces dépenses
avaient été engagées en vue des travaux requis pour les transformation de certains
collèges”. Le BEC explique aussi qu’à la suite du jugement de la Cour suprême
en novembre 2002 (l’affaire des 50% des places réservées) “le MoU signé par
les collèges catholiques et le gouvernement devient caduc...” .Le BEC explique
aussi que : “suite à des consultations, le montant de l’emprunt global sollicité
à la DBM est ramené de Rs 11,5 millions à Rs 10, 4 millions” mais que “cependant
à ce jour, aucun des collèges catholiques concernés n’a contracté un emprunt
auprès de la DBM”.
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