Cet habitant de Baie-du-Tombeau se dit traumatisé depuis qu’un récidiviste notoire est entré chez lui par effraction, aux petites heures du matin, lundi. Pour se défendre contre celui-ci, il lui a tiré une balle dans la jambe.
«J’ai vu le jour et j’ai grandi à Baie-du-Tombeau. Je ne me suis jamais senti en danger. Mais maintenant je vis dans la peur.» Dixit Koon Soe Voon Koon Po Yuen, plus connu comme Philippe Koon, 59 ans, qui a tiré sur un cambrioleur qui s’était introduit chez lui par effraction vers 5 heures, le lundi 5 novembre. L’homme d’affaires, fondateur de l’usine St-Malo en 1978, invoque la légitime défense : «Il avait une arme tranchante à la main et a tenté de m’agresser. J’ai tiré dans sa jambe pour me défendre.»
Ce matin-là, l’habitant de morcellement Swan, à Baie-du-Tombeau, est réveillé en sursaut par des bruits louches. «Ma femme dormait à ce moment-là. Je suis sorti dans le couloir discrètement et c’est là que j’ai aperçu l’intrus dans une de nos chambres. Il ne m’a pas vu car étant trop concentré sur ce qu’il faisait. Il fouillait dans les tiroirs et avait un sac à dos. Je suis retourné vers ma chambre sans faire de bruit pour prendre mon fusil car il avait un couteau à la main gauche. Je lui a d’abord demandé de mettre les mains sur la tête. Il a tardé à exécuter mon ordre. Ensuite, il s’est retourné pour se mettre face à moi. Il avait toujours son couteau à la main. Je lui ai demandé de se coucher. Il ne m’a pas écouté et a foncé sur moi pour tenter de me prendre mon fusil. Je n’ai pas eu d’autre choix que de lui tirer une balle dans la jambe.»
Malgré sa blessure, le cambrioleur se serait, selon Philippe Koon, précipité au fond du couloir où il s’est jeté dans le vide pour atterrir sur le sol au rez-de-chaussée avant de s’enfuir par une porte. Il se serait fait une autre blessure en voulant franchir le mur d’enceinte qui donne sur la rue, mais il se serait fait prendre par les voisins avant l’arrivée de la police. Mandés sur place, les policiers ont procédé à l’arrestation de Stéphano Pèdre, un récidiviste notoire de 33 ans, habitant Roche-Bois, et ont recueilli un sac contenant un iPad et une paire de chaussures appartenant à Philippe Koon.
Le cambrioleur a été transporté à l’hôpital Jeetoo où il a été admis et placé sous surveillance policière. Son état n’inspire cependant pas d’inquiétude. Le personnel médical l’a autorisé à sortir de l’hôpital et il a été conduit en cellule policière. Il fait l’objet d’une accusation provisoire de vol avec effraction.
Récidiviste
Selon Philippe Koon, le malfrat serait entré chez lui par l’arrière de sa maison : «Les images des caméras de surveillance indiquent qu’il est passé par derrière. Il est entré chez nous à 4h22. Il a ensuite ouvert toutes les portes. La sirène de l’alarme ne s’est pas déclenchée car on ne l’avait pas branchée la veille. Nous étions rentrés chez nous tard après une soirée. Il s’est d’abord permis de visiter toutes les pièces de la maison avant de faire main basse sur mon iPad et une paire de chaussures. Il était dans la chambre pour chercher de l’argent. Les images des caméras sont entre les mains de la police.»
Selon Philippe Koon, le suspect aurait pris le soin de débrancher le moniteur des caméras de surveillance à un moment donné, mais auparavant les appareils ont pu prendre pas mal d’images de lui. «La police m’a fait comprendre que le suspect, qui a 33 ans, est un récidiviste notoire. Il a 22 cas de vol à son actif. Il venait de recouvrer la liberté après 18 mois de détention pour vol. Il avait 14 ans lorsqu’il a commis son premier vol.»
Outre le traumatisme qu’il dit vivre depuis lundi, l’homme d’affaires regrette aussi que son épouse Josette et lui n’aient plus d’intimité. «Nous avons cinq enfants mais vivons seuls. Des policiers font le va-et-vient régulièrement chez nous pour les besoins de l’enquête depuis cette affaire. Notre maison n’a plus de sérénité», lance-t-il.
Mais c’est surtout la peur qui domine les Koon en ce moment, d’autant disent-ils, que le malfrat aurait proféré des menaces à leur encontre quand la police l’a embarqué. «Il a promis de revenir se venger», souligne Philippe Koon, révolté et en colère. «Je croyais que ma maison était sans risque avec mes caméras. Maintenant, je vais devoir renforcer la sécurité autour de mon domicile. Après ce cambriolage, j’ai passé 12 heures en dehors de ma maison. Je suis hors de moi. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont fait jeter les rideaux et la moquette tachés du sang du suspect. J’ai aussi appris qu’il est sidéen. Il m’a blessé à deux reprises pendant la lutte. Il m’a touché au bras et au ventre. J’ai obtenu un formulaire 58 à cet effet. Je suis marqué pour un bon bout de temps par cette histoire.»