Anjanita Mahadoo, Kaushik Jadunundun et Rachel Luchmun racontent comment ils ont vécu l’ambiance de la campagne électorale aux USA.
Le mardi 6 novembre, le nom du prochain président des USA sera connu. Obama ou Romney, des Mauriciens aux premières loges de ces élections racontent l’ambiance qui règne au pays de l’Oncle Sam.
L’heure de vérité approche. À deux jours de la présidentielle 2012, le monde entier a les yeux rivés sur les élections américaines, qui vont porter à la Maison-Blanche un nouveau venu – Romney, le candidat républicain – ou prolonger le mandat de son actuel occupant – Obama, le candidat démocrate.
Alors qu’il ne reste plus que 48 heures avant l’ouverture des bureaux de vote, les deux candidats ont lancé, hier, leurs derniers efforts dans les Etats stratégiques, notamment dans l’Ohio (Nord), où les votes pourraient être déterminants pour l’un comme pour l’autre. Des Mauriciens, installés au pays de l’Oncle Sam, nous racontent l’ambiance entourant cette dernière ligne droite.
Impossible pour nos compatriotes de ne pas s’intéresser à ce qui se passe dans leur pays d’adoption. «Comme je suis étudiante, l’ambiance sur le campus est beaucoup plus palpable qu’au dehors. Il y a des brochures et des affiches pour encourager les gens à voter, aussi bien pour Obama que pour Romney, Gary Johnson et Jill Stein», nous explique Rachel Luchmun, qui vit au Kansas.
Cet État, dit-elle, jouit d’une réputation républicaine : «Tout le monde sait que le Kansas votera républicain.» Selon la jeune Mauricienne, les habitants des régions avoisinant le campus universitaire sur lequel elle réside, ne se sentent pas trop concernés par les enjeux de ces élections : «Pour moi, c’est frustrant, parce que beaucoup de personnes votent par habitude ou parce que leur famille a toujours voté républicain ou démocrate, et pas parce qu’ils sont au courant du programme de l’un ou de l’autre.» Et d’ajouter que la tendance actuelle veut que ce soit Obama qui va gagner, «surtout après les débats et suivant les remarques de Romney à propos de binders full women.»
D’autre part, Anjanita Mahadoo, exerçant le métier de professeur aux États-Unis, admet ne pas trop accorder d’importance à la présidentielle : «Je pense qu’Obama n’a pas vraiment répondu aux attentes en général ou alors, se peut-il que nous attendions trop de lui ? J’admets qu’il a eu une lourde charge à porter, et que ce serait injuste d’attendre qu’il accomplisse des miracles en cinq ans, mais comme l’a écrit un journaliste : Obama needs to give us something else (or more ?) His calm and composed look will not be enough to make him win his time.»
Pour Anjanita, l’engouement n’est pas le même qu’en 2008 : «Je pense que le reste du monde s’intéresse beaucoup plus à ces élections que les Américains. Il me semble que la majorité des Américains est tombée dans un état d’apathie. Il est vrai qu’Obama ne pouvait pas apporter de changements drastiques en quatre ans, car le chaos qui régnait à l’heure où il est venu au pouvoir était épouvantable. Mais comme changement et avancement, il n’y a rien eu, à mon avis, de radical non plus qui donne l’impression que Barack Obama a fait des progrès concrets.»
Selon les résultats d’un sondage publié dans la soirée de vendredi, le président américain a six points d’avance sur son concurrent dans l’Ohio (51-45). La même enquête, publiée par NBC News/Wall Street Journal/Marist, précise que le président sortant devance le candidat républicain de deux points (49-47) en Floride, un autre État clé.
Ces derniers chiffres ne font que réjouir Kaushik Jadunundun, qui s’est installé à New York il y a plus de 25 ans : «Pour moi, il n’y a pas de doute, c’est Obama qui va gagner». Il s’est d’ailleurs impliqué personnellement dans la campagne, pour faire un appel aux votes en faveur de son candidat : «Avec des amis, on devait appeler des gens qui habitent à Philadelphie, pour les convaincre de voter Obama.»
Pour lui, l’actuel président doit rester à la Maison-Blanche pour poursuivre le travail qu’il a commencé : «Il a fait fort avec son health care plan. Beaucoup de personnes ont pu bénéficier de soins appropriés grâce à cette mesure. Si Romney prend le pouvoir, il va en finir avec ce plan et ce sera aux détriments de toutes ces personnes vulnérables.»
En tout cas, assure-t-il, il y a peu de chance que Romney passe. Plus que deux jours pour qu’il ait sa réponse…